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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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croissante d’ouvriers agricoles, et il est vrai que, dans certaines régions, la population paysanne augmenta malgré l’introduction de méthodes diminuant le besoin de main-d’œuvre ; mais le taux d’accroissement n’était pas tel qu’il absorbât toute la population nouvelle. Le flot des travailleurs affluant de la campagne vers les villes était considérable et continu. L’augmentation de la production agricole eut pour autre résultat de développer les rapports directs entre le village et la ville. Les impôts demeurant inchangés, il se trouvait un excédent de riz que l’on avait la possibilité de vendre directement aux marchands.
    Premier centre commercial du Japon, Osaka était à l’origine un petit marché auxiliaire de l’Ishiyama Honganji, centre de la secte bouddhique Ikkô. Grâce à sa situation stratégique, cette cathédrale fortifiée construite au milieu de marais et de voies d’eau avait résisté année après année aux attaques de Nobunaga jusqu’en 1580.
    Hideyoshi comprit la valeur de cette situation comme site d’une base militaire fortifiée, et il construisit là son grand château afin d’être maître des abords de Kyoto du côté de l’ouest. Il la considérait comme sa capitale, et il encouragea son développement en tant que centre économique. Assiégée et soumise par Ieyasu en 1615, elle perdit son importance politique, mais les traits topographiques qui en avaient fait une grande forteresse devaient également la servir en tant que métropole commerciale. Elle était d’accès facile par la mer, et proche des provinces du Centre. Le transport de marchandises lourdes par terre étant difficile et lent 248 , elle était idéalement située comme grand entrepôt national des marchandises transportées par mer, et devait par conséquent devenir un centre financier d’importance nationale. Sa situation était plus centrale que celle d’Edo, car elle avait la mer Intérieure à l’ouest et la Tôkaidô à l’est.
    En plus des trois villes principales, quelques autres méritent d’être mentionnées. Nagasaki n’entre pas dans la catégorie des grandes villes, mais elle prit une importance particulière après les édits de fermeture, puisqu’elle devint le seul port d’entrée pour les bateaux et pour les marchandises en provenance de l’étranger. C’est là aussi que les marchands hollandais étaient autorisés à résider sous stricte surveillance sur l’île artificielle de Deshima. C’est par la colonie hollandaise que le Japon était tenu informé de ce qui se passait dans le monde extérieur, et que le monde extérieur pouvait se faire une certaine idée du Japon. Placée sous l’autorité directe des Tokugawa, Nagasaki était gouvernée par deux commissaires selon les instructions d’Edo.
    De nombreux navires marchands chinois mouillaient à Nagasaki, et, par leurs passagers, les autorités japonaises prenaient connaissance des nouvelles de la Chine, dont elles suivirent ainsi l’évolution du déclin des Ming à l’ascension de la dynastie mandchoue.
    Nagoya et Kanazawa ont déjà été mentionnées comme étant les plus grandes villes-châteaux. Nagoya était la capitale du grand fief d’Owari, propriété d’une des trois branches collatérales (Go-Sanke) de la famille Tokugawa. Elle dominait la vaste plaine fertile de l’Owari et du Mino. Sa position sur la Tôkaidô lui donnait une grande importance commerciale. Kanazawa était la ville-château du chef de la famille Maeda, les plus riches daimyô du Japon, dont le revenu dépassait un million de koku.

LES CITADINS
    On a déjà parlé du caractère de la population d’Edo et de la difficulté qu’il y avait à contrôler les plus turbulents de ses éléments. Leur comportement était en grande partie déterminé par leur environnement, qui était favorable aux bagarres de rue et aux vols avec violence, car Edo était une ville nouvelle sans tradition d’ordre, où les membres sans emploi de la classe guerrière étaient sans cesse en quête d’excitation. Le bakufu finit par avoir raison de ces fauteurs de troubles en prenant des mesures draconiennes après la conspiration des rônin de 1651, mais il fallut une génération au moins pour qu’ils disparaissent complètement. Il était d’ailleurs tout à fait normal de trouver des éléments batailleurs dans une ville essentiellement peuplée d’hommes d’armes et de leurs serviteurs, et cela d’autant plus que la

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