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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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confisquèrent les biens de Yodoya, le grand marchand de riz Osaka, qui était immensément riche et porté à l’ostentation. Mais durant la période Genroku, la richesse croissante et partant le pouvoir croissant des citadins étaient cause de bien des conflits entre eux-mêmes et les samurai, dont les revenus périclitaient tandis qu’ils continuaient d’affirmer leur supériorité sociale.
    A Edo, cette fière attitude n’était pas difficile à maintenir, mais à Osaka, et même à Kyoto, on ne respectait guère les militaires. C’était une conséquence inévitable de l’expansion économique globale que l’importance de la classe guerrière en parût amoindrie, car le processus qui enrichissait les paysans et les marchands entraînait une hausse des prix que payaient ceux dont les revenus étaient fixes.
    La brève période de Genroku fut marquée par plusieurs événements notable, dont le grand incendie de Kyoto (1692) ; un tremblement de terre qui, dans le Kantô, fit 150000 victimes (1703) ; et la première représentation de la tragédie de Chikamatsu, Suicide d’amour à Sonezaki (1703). Vu rétrospectivement, l’aspect le plus séduisant de cette période réside dans la gaieté des formes et des couleurs qui, dans la mode comme dans la décoration, reflétait l’humeur du moment. C’est un trait particulièrement intéressant de l’histoire sociale du Japon que le développement d’une classe prospère de boutiquiers et d’artisans se soit accompagné d’une phase exceptionnellement créative dans le domaine des arts. Peut-être à une date ultérieure un vieux gentleman japonais aurait-il pu définir cette époque comme celle où le Japon goûta la douceur de vivre.

CHAPITRE LX
    Un nouveau régime
    caractère de yoshimune
    Yoshimune, qui devint shôgun en 1716, était le daimyô du Kii, l’un des trois riches fiefs des trois maisons collatérales des Tokugawa, les Go-Sanke. En administrant ce domaine de plus de 500000 koku, il avait beaucoup appris face à certaines difficultés, car son domaine avait de graves ennuis financiers dus à une succession de malheurs, parmi lesquels une dette au bakufu, de grands frais de reconstruction à la suite d’incendies catastrophiques, une ruineuse réception du shôgun, et, en 1707, de graves dommages causés par un raz de marée sur les côtes méridionales du Kii.
    L’expérience qu’il avait acquise en s’occupant de ces problèmes lui fut très précieuse quand, à l’âge de trente-trois ans, il se retrouva en poste à Edo face à des ennuis similaires, mais à une autre échelle. Il était bien armé pour maîtriser de telles difficultés, car l’épithète « robuste » s’applique parfaitement à son personnage, tant moralement que physiquement. Contrairement à Ienobu, il avait été habitué à mener une rude et vigoureuse vie de campagne, et il avait des opinions à lui sur le gouvernement. Il était convaincu que des réformes étaient nécessaires. Cependant, il ne faisait guère confiance aux lettrés confucianistes pour résoudre les questions pratiques, et l’une de ses premières initiatives fut d’annuler la plupart des réformes que Hakuseki avait conseillées à Ienobu, et de remplacer par Muro Kyùsô ledit Hakuseki comme conseiller confucianiste. Kyùsô était un philosophe réputé pratique et intelligent, et le shôgunat pouvait compter sur son soutien.
    Dans les sphères officielles, une réaction assez naturelle se manifestait contre les principes défendus par Hakuseki. L’importance qu’il donnait au cérémonial déplaisait à Yoshimune, qui n’aimait pas le formalisme, et son rival Hayashi Nobuatsu s’occupa de restaurer l’influence du confucianisme officiel. Mais Yoshimune n’avait pas de préjugés marquants, et il n’essaya pas de réviser la politique financière que Hakuseki avait recommandée à Ienobu. Voyant que la nouvelle monnaie introduite en 1714 avait un effet bénéfique, il jugea sage de ne proposer aucun changement. Cependant, il abolit la plupart des « réformes > » préconisées par Hakuseki. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les membres de l’ancien régime aient éprouvé à son égard des sentiments mêlés. Il reçut courtoisement au château la veuve de Ienobu, et celle-ci écrivit à son père, le régent ( sesshô) Konœ Motohiro, pour lui raconter l’événement. Mais cette missive fut suivie d’une histoire alarmante d’incendie et de tempête,

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