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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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servant d’installations de ce genre, ses experts découvrirent des erreurs dans le calendrier existant et en entreprirent la réforme, qui ne fut terminée qu’après la mort de Yoshimune. Ce calendrier entra en vigueur en 1754, première année de l’époque Hôreki, c’est-à-dire du « Précieux Calendrier ».
    La curiosité de Yoshimune l’amena à chercher des moyens permettant d’éviter les malheurs qu’entraînaient les mauvaises récoltes dues aux désastres naturels. Il comprit ainsi qu’il fallait introduire de nouveaux aliments. La consommation de la viande était très limitée, car le bouddhisme l’interdisait ; quant au poisson frais, c’était un luxe que peu pouvaient s’offrir. Quelque nouveau produit végétal devait donc être cultivé. On trouva celui-ci dans la patate douce, proposée par un maître confucéen nommé Aoki Konyô en 1734, soit peu après la famine de 1732-1733. Originaire du Sud, la patate douce (« kansho ») fut introduite au Japon par l’intermédiaire des Luchu. Par la suite, on donna à Aoki le nom de Kansho Sensei, autrement dit Docteur Patate. Par une curieuse coïncidence, l’Angleterre fit vers la même époque un effort pour diversifier ses cultures, et ses paysans furent encouragés à planter des racines alimentaires par un aristocrate, qui devint alors pour tout le monde Turnip (Navet) Townsend. Mais la ressemblance entre les deux situations n’est que superficielle, car l’Angleterre comptait peu d’habitants (environ sept millions et demi) qui vivaient en partie du commerce extérieur, alors que le Japon avait une population de l’ordre de 30 millions et était pratiquement fermé aux importations. L’Angleterre pouvait toujours combattre les mauvaises récoltes en important du grain de la Baltique, mais le Japon n’avait aucune possibilité de ce genre. Un meilleur parallèle pourrait être établi avec l’Écosse du début du xvime siècle, où l’on disait que « les araignées à demi mortes de faim se nourrissaient de mouches à demi mortes de faim ».
    Aoki Konyô (1698-1769) comptait au nombre des lettrés auxquels Yoshimune donna l’ordre d’apprendre le hollandais. C’était un acte significatif, car il montrait que le gouvernement était favorable à un assouplissement de la politique d’isolement, du moins dans le domaine intellectuel. Mais il fallut encore longtemps avant que la Hollande ne fît l’objet d’études sérieuses. L’ordre de Yoshimune datait de 1741, et ce n’est qu’après sa mort, en 1758, qu’Aoki termina le dictionnaire qu’il avait entrepris de rédiger. Celui-ci laissait évidemment à désirer, mais il ouvrait la voie à l’intérêt croissant qu’inspiraient les idées occidentales et qui gagna bientôt l’ensemble du pays.

YOSHIMUNE ET LES VASSAUX
    Yoshimune ne se contenta pas de réformer le bakufu même. Il voulut étendre son influence réformatrice aux domaines des grands barons, où il rencontra d’ailleurs une résistance inattendue. En effet, l’une des trois grandes maisons collatérales (les Go-Sanke), sous la conduite de Tokugawa Muneharu, seigneur de l’Owari, s’opposa à sa forme de gouvernement négative, conservatrice et économe, et réclama une politique plus ouverte et moins restrictive. Dans la ville-château de Nagoya, la vie était joyeuse et libre, et sans doute y estimait-on que l’Owari était supérieur au Kii et que Yoshimune se comportait de façon despotique. En 1732, Yoshimune reprocha à Muneharu son insubordination, mais sans résultat. Il employa alors la force, et le fit emprisonner. En 1733, il réprimanda le même Muneharu, son successeur comme seigneur du Kii, lui reprochant que le mauvais gouvernement de son fief était cause d’ennuis financiers et de soulèvements.
    Cette attitude semble lui avoir été dictée par son inquiétude touchant les capacités de son propre fils aîné et successeur putatif, Ieshige. Désireux que la succession demeure dans sa famille, il créa deux nouvelles maisons de Tokugawa, son deuxième fils, Munetake, prenant la tête d’une branche appelée Tayasu (d’après l’une des portes du château d’Edo), et son quatrième fils, Munetada, celle d’une branche appelée Hitotsubashi, d’après une autre porte. Tous deux demeuraient dans l’enceinte du château.
    Ces deux nouvelles maisons et une troisième, fondée plus tard et appelée Shimazu, devaient assurer la succession des Tokugawa et renforcer les

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