Histoire du Japon
à quoi personne ne mourut de faim dans son fief.
1 joua un rôle important dans le choix du successeur de Ieharu, en 1786. luma ökitsugu et certains Tokugawa intriguèrent contre lui, mais ils se ^relièrent entre eux, et, avec l’aide de Sadanobu, Ienari, de la lignée des : otsubashi, devint en 1787 le onzième shôgun. Né en 1773, il était mineur, il demeura sous tutelle jusqu’en 1793. Tanuma fut destitué et déshonoré, Sadanobu fit connaître son désir d’entrer au conseil des Aînés (röjü). Il unit un mémoire exposant son souhait d’entreprendre une réforme du cufu. Son plan fut approuvé par les Trois Maisons (Go-Sanke), mais rentra l’opposition de certaines parmi les dames d’honneur qui avaient succombé au charme de Tanuma, et de certains des partisans de ce dernier au conseil des Aînés. Et ce n’est que quand les émeutes de 1787 leur firent sentir le besoin de réforme qu’ils voulurent bien donner leur consentement. Sadanobu prit alors la présidence d’une commission de röjü, et introduisit diverses mesures de redressement dans le contrôle des finances, le choix la promotion des fonctionnaires, ainsi que pour lutter contre la corruption et autres pratiques malhonnêtes qui avaient marqué le gouvernement Tanuma. Il était alors dans sa trentième année. Outre qu’il présidait le conseil des Aînés, il fut nommé à la charge de hosa, ou conseiller du shôgun, qualité de quoi il exerça les fonctions de représentant ou régent, les fonctionnaires fautifs ne furent pas renvoyés, mais remis sur le droit chemin. Tanuma et ses associés trouvèrent bientôt le vent de réforme trop social à leur goût, et, comme on l’a vu, ils furent punis selon leurs crimes. » anciens commissaires aux finances ( kanjô-bugyô ) reçurent de lourdes amendes et furent dégradés. Des subalternes coupables de vol, de corruption et de malversation furent condamnés à mort ou exilés, et les marchands avaient pris part à leurs méfaits furent traités de même. Au bas de l’échelle, on poursuivit même de petits négociants et courtiers en riz, tandis au sommet on retira leur charge à certains dirigeants politiques de très haut rang du fait de leurs relations avec Tanuma. Parmi ces derniers se trouent le tairô Ii et plusieurs röjü, comme Abe et Mizuno. Ayant vu de quelle façon Sadanobu se mit au travail, occupons-nous de son caractère, qui explique une bonne partie de ce qui eut lieu alors qu’il était au pouvoir. C’était un homme d’une grande piété, régulier dans ses dévotions, qui invoquait l’esprit de Ieyasu pour l’aider à porter le lourd fardeau du gouvernement. Il s’exprimait bien, et avait même de l’éloquence, le but était de restaurer le bakufu conformément aux réformes imaginées et lancées par Yoshimune, son grand-père. En janvier 1788, il alla prier au hijôin de Reiganjima, à Edo, offrant en sacrifice une année de sa vie en échange d’une année où le riz serait bon marché et où le peuple n’aurait si pas à souffrir. Il avait déjà montré un talent peu commun dans le gouvernement de son fief. C’était par ailleurs un homme érudit, qui avait publié plusieurs traités sur la politique, l’économie et les arts, dont un traité sur la tenue du gouvernement où il exprimait des opinions égalitaires telles que le paysan qui travaille dans les champs sous un soleil brûlant est un homme, non moins qu’un daimyô qui mène une existence facile et bien nourrie. » Il disait de même que le domaine gouverné par un daimyô n’était pas son bien, mais la propriété de la nation ; et il observait que, là où règne la misère, le peuple n’ose pas se plaindre, mais le gouvernant est responsable de sa situation.
Sadanobu avait des talents littéraires et écrivait abondamment. Uge no hitogoto, mémoire destiné à l’instruction de ses descendants, nous est heureusement parvenu. C’est un exposé très intéressant de sa carrière officielle et de ses opinions personnelles. Il donne de son auteur l’image d’un homme aux principes élevés. Ainsi qu’on le verra dans les pages qui suivent, il était dépourvu d’humour et d’imagination. De son temps, il fut critiqué par un ennemi de ses idées qui, dans un mémoire adressé au shôgun, le dépeignait comme un homme doué mais étroit d’esprit, dont les bonnes intentions n’avaient que de fâcheux résultats.
LA POLITIQUE DE SADANOBU
Sadanobu était dans une
Weitere Kostenlose Bücher