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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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pendant lesquels il y eut beaucoup d’allées et venues entre Kamakura et Kyoto, et beaucoup de discussions, pour ne pas dire conspirations, dans l’une et l’autre ville. Du point de vue politique, la décision du bakufu était raisonnable, car c’est probablement ce que Go-Saga aurait souhaité ; et sans doute les guerriers ne voyaient-ils guère de différence entre les nombreux princes qui auraient pu être choisis. Du reste, en tant qu’expression de sollicitude paternelle, le choix de Kameyama paraissait naturel car il était devenu père à l’âge de quatorze ans et continua à faire des enfants année après année pendant des décennies.
    Mais quand Kameyama obtint la jouissance de tous les avantages et de tous les plaisirs qui revenaient au premier empereur retiré, les partisans de la ligne aînée que représentait alors Fukakusa furent ulcérés, les uns par loyauté, les plus nombreux par déception à l’idée des postes lucratifs qui leur échappaient. Désespéré, Go-Fukakusa se prépara à entrer en religion, répugnant à se battre contre son frère et le bakufu. Cependant, les régents Hôjô éprouvaient une certaine sympathie pour Go-Fukakusa, et ils tentèrent d’apaiser la ligne aînée en approuvant le choix d’un de ses fils comme empereur titulaire lors de l’abdication de Go-Uda, qui eut lieu en 1287. Ce jeune prince monta sur le trône en 1288 sous le nom de Fushimi. C’était un triomphe pour la ligne aînée, d’autant que ce choix avait été approuvé, sinon arrangé, par le bakufu. Songeant à l’avenir, la ligne cadette commença aussitôt d’exercer des pressions pour qu’on choisît le fils aîné de Go-Uda (le prince Kuniharu) comme prince héritier et successeur de Fushimi.
    Les périodes de retraite données ci-dessus ne correspondent pas forcément à celles durant lesquelles les empereurs retirés exercèrent le pouvoir en tant que souverains (jisei no kimi). Ainsi, bien que Go-Fukakusa vécût retiré de 1259 à 1304, son père, Go-Saga, resta le premier empereur retiré jusqu’au moment de sa mort, en 1272, où il laissa la place à Kameyama, qui lui succéda à ce titre de 1274 à 1287. En 1288, la succession au trône de Fushimi laissa le champ libre à son père, Go-Fukakusa, jusqu’en 1301. Ensuite vint Go-Uda, de 1301 à 1308, pendant que son fils Go-Nijô était empereur en titre. Ces fréquents changements s’expliquent bien sûr par l’alternance entre ligne aînée et cadette.
    Il en résulta une dispute ouverte, car au même moment la ligne aînée proposa comme prince héritier un fils de Fushimi, Atsuhito, que Fushimi devait choisir comme empereur titulaire lorsqu’il déciderait d’abdiquer. La ligne cadette n’était pas seulement mécontente : elle était furieuse et inquiète. Un appel fut adresse au bakufu au nom du (ils de Go-Uda, appuyé par Kameyama, qui continua à agir comme s’il était le
    I. Successeurs de Go-Fukakusa et de Kameyama

    II. Avènements et abdications par ordre chronologique
    LIGNE       NAISSANCE       AVÈNEMENT       ABDICATION       MORT
    Aînée Go-Fukakusa       1243       1246       1259       1304
    Cadette Kameyama       1249       1259       1274       1305
    Cadette Go-Uda       1267       1274       1287       1324
    Aînée Fushimi       1265       1288       1298       1317
    Aînée Go-Fushimi       1288       1298       1301       1336
    Cadette Go-Nijô       1285       1301              1308
    Aînée Hanazono       1297       1308       1318       1348
    Cadette Go-Daigo       1287       1318              1339
    premier empereur retiré jusqu’au jour de sa mort, en 1305. Etant donné sa condition et son prestige, Kameyama aurait pu obtenir quelque aide du bakufu s’il ne s’était produit un curieux accident. Au début de 1290, un guerrier nommé Asawara et d’autres hommes armés s’introduisirent dans les appartements intérieurs du palais et pénétrèrent jusque dans la chambre à coucher de l’empereur Fushimi. Mais ce dernier, averti de ce qui se tramait, avait quitté les lieux, et leur attentat échoua. On soupçonna Kameyama d’y être mêlé, mais Sa Majesté écrivit de sa propre main une lettre au régent où elle niait avoir eu connaissance du complot, et

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