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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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adjoint, les secrétaires, interprètes et réparateurs de bateaux, une mission comprenait d’ordinaire un certain nombre de Chinois (généralement des moines) rentrant chez eux, et également des Japonais qui se rendaient en Chine pour y étudier la médecine, la divination, l’écriture, la musique, l’astronomie, l’établissement des calendriers et autres matières analogues. Elle pouvait ainsi – comme en cette occasion – compter jusqu’à six cents participants. L’expédition ne fut prête à partir qu’en 836, avant quoi la cour ordonna que des prières à toutes les divinités nationales fussent dites au sanctuaire de Kitano. Une promotion, annoncée sur leurs tombes, fut en outre accordée aux fonctionnaires qui avaient perdu la vie au cours des missions précédentes, afin de détourner leurs esprits de toute idée de vengeance.
    Mais cette ambassade subit elle aussi de graves pertes, et il lui fallut revenir au Japon pour rééquiper ceux des navires qui lui restaient. Puis on déploya maints efforts pour convaincre ses chefs de reprendre la mer, mais leur manque d’empressement joint à leur esprit querelleur retarda leur départ jusqu’en été 838, soit cinq ans après ia nomination de Tsunetsugu. En Chine, pour laquelle e dernier partit du Kyüshü, régnait alors l’empereur Wenzong. Ono Takamura, l’adjoint de l’ambassadeur, refusa d’embarquer sous prétexte qu’il l’avait maltraité, et se mit à écrire un poème satyrique sur les missions en Chine. Furieux, l’empereur ordonna qu’il fût étranglé pour insoumission, mais se contenta finalement de le faire exiler. De son côté, Tsunetsugu eut bien du mal à revenir de Chine. Il passa par la Corée, où il affréta des navires coréens qu’il jugeait plus sûrs que ceux construits par ses compatriotes, sans doute avec raison car les Coréens semblent avoir été de tout temps plus habiles que les Japonais en matière de navigation. De retour au Japon en 839, il mourut une année plus tard.
    Ces calamités rendirent les missions si impopulaires qu’il n’y eut guère d’opposition lorsqu’on décida d’y renoncer et que Takamura fut pardonné et put réintégrer la capitale. Entre 630 et 838, il y avait eu dix-neuf nominations au poste d’envoyé en Chine, mais seules douze ambassades accomplirent leur mission durant cette même période.
    Le principal moteur de ces expéditions en Chine était la soif de connaissances philosophiques, religieuses et, à un moindre degré, techniques. La demande de produits chinois était limitée. Certains d’entre eux intéressaient beaucoup la cour, qui, en 874-875, mit sur pied une mission commerciale pour acheter de l’encens, des parfums et des médicaments. Le gouvernement s’efforçait d’exercer un certain contrôle sur les articles importés de Chine. Les navires marchands revenant du continent s’arrêtaient souvent au Kyüshü d’abord. Ils n’étaient pas autorisés à vendre leur cargaison au premier venu, les codes – dans la partie traitant des marchés et barrières (octroi) – ordonnant sous peine de fortes amendes que les fonctionnaires pussent choisir avant les acheteurs privés. Dans la pratique, ces règles
    n’étaient toutefois pas respectées. Dès que la capitale apprenait l’arrivée d’un navire dans le port d’entrée du Kyüshü, les nobles et autres riches particuliers y envoyaient des émissaires pour acheter ce qu’ils désiraient aux enchères avant que les fonctionnaires gouvernementaux ne fissent leur apparition, et le goût des produits et curiosités chinois était tel que ces derniers n’y pouvaient rien. Les principaux objets de commerce étaient les rouleaux (de sütras ou de classiques chinois), les sculptures et peintures bouddhiques, le mobilier sacré, les livres de poésie et de prose, les médicaments, l’encens et le parfum.
    Il s’agissait essentiellement d’un commerce de luxe, stimulé par la mode de tout ce qui était chinois. Il impliquait des relations étroites avec les marchands du Silla, alors même que les Japonais répugnaient à nouer des rapports diplomatiques avec ce pays. Ils le soupçonnaient de sinistres desseins, et ils savaient que les défenses du Kyüshü étaient faibles en raison du complet échec du système de service militaire. L’insouciance dont la cour faisait ici la preuve est d’ailleurs difficile à comprendre, car même si le Silla (alors sur le point de s’effondrer en tant

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