Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
Vom Netzwerk:
après jour de l’humilier. Il sort vainqueur de cette épreuve, ayant dans toutes les occasions fait triompher la dignité de son pays.
    Il ne faut toutefois pas imaginer que les relations avec la Chine cessèrent ou perdirent de leur importance. Elles continuèrent et se multiplièrent, mais dans un esprit quelque peu différent ; et les échanges officiels et privés entre voyageurs japonais et marchands, lettrés, moines et fonctionnaires Tang constituent un trait particulier de l’histoire du Japon.
    Une étude rapide des relations diplomatiques avec la Chine et des rapports privés des négociants et des lettrés permettra de comprendre le changement de nature que subit l’influence chinoise sur la vie japonaise depuis l’époque lointaine où les dirigeants du Japon se tenaient aux pieds des maîtres chinois et apprenaient avec plus d’enthousiasme que de discernement.
    Laissons de côté les ambassades préliminaires d’hommes comme Ono no Imoko (607), et commençons par la première mission d’après la réforme de Taihô, en 702. Il s’agissait d’une approche officielle de l’empereur Tang, et l’expérience fut ensuite renouvelée sous chaque règne jusqu’à l’avènement de Kammu, en 781. Cette année-là, l’ambassade précédente, qui était partie en 779, rentra au Japon. L’envoi d’une nouvelle mission fut ensuite suspendu plus de vingt ans en raison des problèmes que posait au gouvernement le départ de Nara ; mais les missions reprirent en 803, quand Fujiwara Kadonomaro devint ambassadeur. Il eut droit à un banquet d’adieu au palais, où l’empereur (Kammu) porta un toast et récita des vers de sa composition, dans lesquels il était question de :
    Tairaka ni Kaerikimase to iwaitaru sake.
    Le vin que nous buvons À votre heureux retour.
    L’envoyé et ses compagnons avaient bien besoin de ce genre de bons vœux, car leur traversée débuta par des catastrophes. Ils embarquèrent en mai ; des tempêtes dans lesquelles leurs quatre bateaux furent gravement endommagés et où périrent quelques passagers les contraignirent à rebrousser chemin. Les dégâts une fois réparés, les bateaux prirent un nouveau départ en 804, emmenant les deux grands religieux Saichô et Kûkai. La petite flotte fut alors détournée de sa route, et deux vaisseaux l’abandonnèrent. Les deux autres atteignirent la Chine, mais séparément. Le premier, celui de l’envoyé, rejoignit la côte du Fujian et non l’estuaire du Yangzi, comme il avait été prévu. Après divers ennuis, ses passagers furent enfin conduits à Chang’an, la capitale, où un ambassadeur chinois les accueillit au commencement de 805.
    C’était la dernière année de l’empereur Tang Dezong, qui mourut peu après avoir reçu Kadonomaro. En raison du deuil de la cour, la mission japonaise se retira et prit aussitôt le chemin du retour. Le navire de Kadonomaro atteignit Tsushima sans encombre, tandis que l’autre sombra après avoir gagné Matsuura, au Kyüshü. De Tsushima, Kadonomaro envoya un rapport sur les conditions qui régnaient en Chine, où la dynastie Tang donnait certains signes de faiblesse face au soulèvement de populations limitrophes et à l’insubordination des hauts officiers de l’armée. L’année même du retour de Kadonomaro, une mission spéciale fut dépêchée à la cour du nouvel empereur, avec l’ordre de rentrer sans délai.
    Les années suivantes – les règnes de Heijô, Saga et Junna – lurent une époque d’amitié pour la Chine et d’engouement pour la littérature chinoise ; mais il n’y eut plus de missions, sans doute parce que les voyageurs d’alors parlaient d’insurrections contre les souverains Tang et que leurs rapports étaient amplement confirmés par les réfugiés qui, passant par le Silla, arrivaient au Japon.
    Après l’avènement de Nimmyô, en 833, un nouvel envoyé fut désigné en la personne de Fujiwara Tsunetsugu, avec pour adjoint Ono Takamura. Vingt-neuf ans séparaient cette mission de la précédente, et il semble qu’elle n’ait pas eu pour but de promouvoir l’amitié mais d’acquérir des livres, des images et des articles de luxe comme des parfums, car le nouvel empereur avait le goût des belles choses, et ses prédécesseurs directs étaient toujours en vie, jouissant d’une retraite élégante. Mais ils furent certainement déçus, car malgré des préparatifs soigneux l’ambassade joua de malchance.
    Outre l’ambassadeur, son

Weitere Kostenlose Bücher