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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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chance. Il faut remplacer le hasard. Or, nous le pouvons. C’est là que réside l’importance des grands travaux qu’entreprendront les États, et non plus les spéculateurs et les banquiers juifs qui, aujourd’hui, ont intérêt à ce qu’on ne fasse rien de neuf. C’est bien pour cela que nous autres, Allemands, nous devons nous libérer de ces gens-là. Nous devons marcher par nos propres moyens. Mais l’Allemagne telle qu’elle est aujourd’hui n’a aucune unité biologique. L’Allemagne ne sera véritablement l’Allemagne que lorsqu’elle sera l’Europe. Tant que nous ne dominerons pas l’Europe, nous ne ferons que végéter. L’Allemagne, c’est l’Europe. Je vous garantis qu’alors il n’y aura plus de chômage en Europe : on assistera à une prospérité inouïe. Nous nous chargerons de sortir le monde de sa léthargie. Nous nous assignerons des tâches que personne actuellement ne peut soupçonner. Et nous les mènerons à bien. Mais il nous faut l’Europe et ses colonies. L’Allemagne n’est encore qu’un commencement. Il n’y a plus, sur le continent, un seul pays qui soit un tout complet. Notre espace complet, à nous, c’est l’Europe. Celui qui la conquerra imprimera son empreinte au siècle à venir. Nous sommes désignés pour cette tâche. Si nous ne réussissons point, nous succomberons, et tous les peuples européens périront avec nous. C’est une question de vie ou de mort. Votre Lawaczek, votre Feder sont pour moi de vieilles radoteuses autour de la cafetière. Qu’ai-je à faire de leur sagesse de petits bourgeois ? »
    Hitler s’arrêta. C’était la première fois qu’il dévoilait devant moi quelques-uns de ses projets véritables. Je dois avouer que l’ampleur de cette perspective m’avait, à cette époque, surpris et impressionné.

V
 
DANTZIG, FUTURE ANVERS
DE LA MER BALTIQUE
    Notre préoccupation principale, celle que nous voulions discuter avec Hitler, concernait Dantzig. Après avoir plané au milieu des plans grandioses il nous fallait redescendre vers la réalité plus terre à terre. Le parti national-socialiste de Dantzig se trouvait alors dans une situation difficile. Contrairement à ce qui se passait dans le reste du Reich, le parti n’était pas dans l’opposition. Depuis 1930, il était le plus nombreux et il soutenait un gouvernement de minorité dans lequel prédominaient les Allemands nationaux. Depuis la lutte engagée plus ou moins ouvertement par ces derniers contre les nationaux-socialistes, Forster désirait des élections nouvelles dont le Sénat de Dantzig ne voulait rien savoir. Aussi Forster proposait-il de retirer l’appui du parti au gouvernement, afin de mettre ce dernier en difficulté. La question était donc la suivante : Hitler approuvait-il la chute du gouvernement ? Le retour des nationaux-socialistes à l’opposition avait-il un intérêt politique pour Hitler ? Cette question qui paraissait tout à fait subsidiaire, avait cependant une importance qui se révélait quand on examinait la situation générale du parti à cette époque.
    La première question qu’Hitler nous posa fut la suivante : « Dantzig a-t-il un traité d’extradition avec l’Allemagne ? » Je ne compris pas immédiatement et répondis que nous avions avec le Reich certaines conventions de réciprocité. Hitler s’expliqua davantage : « Je veux dire ceci : est-ce que Dantzig, sur une demande du Reich allemand, a l’obligation de lui livrer des personnalités politiques allemandes résidant sur son territoire ? » Je ne comprenais toujours pas exactement où Hitler voulait en venir. Je lui répondis que non : il n’était pas d’usage d’extrader des personnalités politiques, lorsqu’elles n’avaient commis aucune action criminelle. « Il est possible, expliqua Hitler, que je me voie contraint d’installer la direction de mon parti à l’étranger. Les conditions pourraient, d’ici très peu, devenir difficiles pour le parti. Il se peut que j’envisage un séjour temporaire de la direction du parti hors du Reich, car nous pourrions subir en Allemagne même une pression trop forte pour pouvoir travailler librement. Je suis obligé de prévoir toutes les éventualités. Supposez que je doive quitter l’Allemagne de nuit. Dantzig serait un endroit merveilleusement approprié et à proximité du Reich. Ma décision concernant des élections nouvelles à Dantzig peut donc dépendre des garanties que pourrait

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