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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hermann Rauschning
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aperçut et lui jeta des regards hostiles.
    « Cette Amérique du Nord est un véritable chaos ethnique, reprit Goebbels. Tout cela fermente sous le vernis démocratique, et cette pourriture, bien loin de conduire à l’assainissement, contient tous les germes possibles de décomposition pour l’Europe. Non, l’Amérique ne sera jamais plus dangereuse pour nous. »
    « Ce serait une erreur de croire qu’elle ait même représenté un danger pendant la dernière guerre », observa Hitler d’un ton rogue. « Comparés aux Anglais et aux Français, les Américains se sont battus comme es gamins. L’Américain n’est pas un soldat. Toute infériorité et la décadence de ce prétendu nouveau monde éclate dans son incapacité militaire. »
    L’invité d’Hitler se risqua encore à intervenir : « Je persiste respectueusement dans l’opinion que l’Américain n’est pas un adversaire qu’il soit prudent de mépriser. »
    — « Eh ! Qui parle de le mépriser ? » s’emporta Hitler en se levant de table. « Je vous garantis, Messieurs, qu’au moment voulu je la façonnerai à ma guise, votre Amérique, et qu’elle sera notre meilleur soutien le jour où l’Allemagne bondira d’Europe vers les espaces d’outre-mer. »
    Il fit une pause et conclut : « Nous avons en main tous les moyens de réveiller ce peuple lorsque nous le voudrons et, dans tous les cas, il ne se trouvera plus un Wilson pour lancer l’Amérique contre l’Allemagne. »

XII
 
L’ARME NOUVELLE
OU LA GUERRE SANS ARMES
    Ce qu’Hitler méditait déjà à cette époque ne pouvait être clair que pour les initiés, à qui il faisait confidence de ses plans et de ses méthodes. Il n’ouvrait pas à beaucoup de privilégiés l’accès de ces régions secrètes. Bien des chefs du parti en étaient exclus, même parmi les plus importants. Hitler dont le sens politique ne saurait être mis en doute, en a donné une preuve particulière en s’entretenant de chacun de ses projets avec un personnel différent, et en prenant soin de ne révéler ou laisser deviner le plan d’ensemble qu’à une poignée de collaborateurs triés sur le volet. Hitler savait bien, avant la prise du pouvoir, qu’un grand nombre de ses hommes de main avaient une mentalité de petits bourgeois, qu’ils étaient incapables de tout élan spirituel et qu’ils reculeraient effrayés à la révélation d’idées nouvelles dépassant de loin les frontières d’un nationalisme et d’un socialisme « raisonnables ». Il se heurtait, d’autre part, à la méfiance des « réalistes » du parti, qui le considéraient comme un visionnaire et un dangereux rêveur. Bien peu nombreux étaient ceux qui comprenaient que ce seraient justement les idées « fantastiques » d’Hitler qui lui permettraient de réussir dans la voie aventureuse qu’il avait choisie et où son progrès avait déjà si copieusement démenti les pronostics de tous les sceptiques.
    Mais, tout en échafaudant ses projets, plus fous les uns que les autres, Hitler avait toujours en vue l’arme nouvelle qu’il était en train de forger tenacement dans l’ombre, en dépit de toutes les résistances des « techniciens ». Je ne veux parler ici ni des avions ni des tanks, mais de cette « arme psychologique » dont Hitler parlait, à l’occasion, dès 1932 et qui, dès cette époque, était une conception déjà mûre dans son esprit. À ce sujet, je me souviens d’une conversation qui eut lieu à la table d’Hitler au cours de l’été 1933, quand le Führer était encore communicatif. C’était l’époque où les ministres étrangers au parti faisaient des gorges chaudes du nouveau Chancelier, lui reprochant d’encombrer les Conseils de Cabinet de discours démagogiques ou d’exclamations prophétiques. L’entretien que je vais rapporter avait pour thème l’exploitation des troubles intérieurs d’un pays quelconque par une puissance ennemie.
    Au sein du parti, on se préoccupait alors du problème ukrainien. On pensait venir à bout de la Pologne dans un délai beaucoup plus rapproché qu’il n’a été en somme possible. Rosenberg, l’animateur du mouvement, se tenait à l’arrière-plan, cherchant à combiner des moyens d’action qui convinssent à son tempérament de révolutionnaire russe. À Dantzig, l’École Polytechnique était un foyer de conspirateurs ukrainiens. J’avais dû moi-même, sur le désir exprimé par certains milieux, entrer en

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