Hitler m'a dit
d’autres hommes, que dis-je ? le parti entier, qui est incorruptible pour contrôler chacun de vos gestes. Si vous êtes d’accord avec le parti, alors je sais que vous êtes dans la bonne voie. Il n’y a pas de pleins pouvoirs illimités et je n’en voudrais pas pour moi-même. Le terme même de « dictature » est un leurre. Il n’existe pas de dictature dans le sens courant du mot. L’autocrate le plus omnipotent doit adapter sa volonté arbitraire aux conditions réelles. En y regardant bien, il n’y a dans la politique que des données variables, et une volonté générale de leur imposer un ordre. Si vous étiez premier ministre dans un État parlementaire, vous pourriez à certains moments gouverner avec plus d’absolutisme et d’indépendance que je ne peux le faire aujourd’hui et que je ne le ferai jamais dans l’avenir.
» Être dictateur, c’est un slogan derrière lequel il n’y a aucune réalité. Ma façon de gouverner, c’est de faire sans cesse dans le parti, la somme générale d’innombrables observations, jugements et vœux de toutes sortes ; travail épuisant et qui n’est jamais fini. Mon devoir essentiel est de ne jamais me trouver en contradiction avec mon parti. Si je suis d’un avis opposé au sien, il me faut modifier ou ma façon de voir ou la sienne. Mais ce que vous demandez, personne ne peut vous l’accorder. Vous voulez opérer en vase clos, au lieu d’affronter les forces adverses sans lesquelles la vie n’est même pas concevable. »
Hitler broda sur ce thème, sans aborder le moins du monde les questions tout à fait concrètes que posait ma situation à Dantzig. Il insista sur sa théorie des relations du chef avec le parti.
— Que signifie notre parti ? Pourquoi avons-nous éliminé les partis multiples et tout le système démocratico-parlementaire ? Est-ce que nous avons voulu nous passer du contact avec le peuple ? Si nous avons jeté par-dessus bord des institutions surannées, c’est justement parce qu’elles n’étaient plus capables de nous maintenir en contact utile avec l’ensemble de la nation et parce qu’elles ne conduisaient qu’à des bavardages, parce qu’elles masquaient l’escroquerie la plus cynique. Nous avons éliminé les parasites qui s’étaient nichés dans une sorte d’espace vide entre le peuple et ses chefs. Le rôle que jouaient les masses est évidemment supprimé du même coup. Il n’existe plus de bétail électoral que l’on saoule de paroles à chaque consultation. À la place de la masse il y a maintenant la communauté du peuple dont nous faisons l’éducation, la nation organise et consciente d’elle-même : notre parti.
— « Le terme de « parti » n’est pas lui-même satisfaisant. Je parlerais volontiers de notre Ordre, si ce mot n’avait pas un arrière-goût romantique. L’« Ordre de la Jeune Allemagne » en a gâché le sens, et il ne faut pas non plus qu’on pense aux ordres ecclésiastiques. Quel est l’esprit de notre parti ? Seul a voix au chapitre, ce m’qui assume des devoirs. Mais, celui qui les assume, celui qui entre dans notre Ordre, c’est celui qui en est juge digne, et le choix se fait sans acception de personnes. Quiconque est admis a le droit de parler, et il est entendu. Nous sommes en contact permanent avec cette élite du peuple. Nous lui soumettons toutes les questions. Nous accomplissons un travail d’éducation politique qu’aucun autre parti n’a jamais tente dans le passé. Je ne prendrai jamais une décision importante sans m’être assuré l’accord de mon parti. Je, ne sais pas gouverner suivant mon bon plaisir. Ce que j’ordonne n’est jamais arbitraire. C’est l’expression d’un consentement qu’il me faut chaque fois obtenir. Nous allons plus loin que n’importe quel Parlement du monde, du fait que nous nous soumettons à une consultation populaire permanente. Ce n’est qu’ainsi que se forme véritable communauté nationale. Je ne dépends pas de l’homme de la rue, mais je suis responsable devant mes camarades du parti. Les démocraties parlementaires peuvent cuisiner à leur gré l’opinion publique. Moi, je me soumets, j’accepte de répondre devant mon juge incorruptible, devant mon parti. »
Hitler continua de discourir sur la grandeur du mouvement national-socialiste. Ce qui importait c’était la figure que se donnerait l’Allemagne aux yeux du monde. La discipline était le ciment mais non le but. Un point du
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