Inaccessible Étoile

vacances, nous allons dans le sud-ouest, notamment à Dax où je travaillerai au Bar basque quelques jours.
Nous nous rendons aussi en Espagne, à San Sébastien, puis en Normandie, en Auvergne, en Belgique en passant par le Luxembourg puis retour à Paris, histoire de brouiller un peu les pistes avec sa famille.
Nous vivons sur l’argent que j’ai gagné de mon travail, parfois de quelques extras que je fais dans des bars ou des boîtes de nuit, parfois d’un chantier ou deux que je fais avec l’équipe, dans la vallée de Chevreuse.
Malika a une soeur aînée qui a fui le domicile familial pour la même raison, Fatiha.
Fatiha possède un appartement quai Anatole France, à Paris, un duplex avec vue sur la Seine et sur le jardin des tuileries, par une grande baie vitrée. Il faut dire que Fatiha possède les moyens, ayant épousé un français qui détient des galeries d’art dans plusieurs capitales, notamment américaines.
Fatiha vit d’ailleurs aux États-Unis où elle travaille elle-même pour une maison de production américaine comme prof de danse.
Elle vient rarement à Paris, elle nous prête donc son appartement pour une durée indéterminée.
En ce qui nous concerne, je trouve du travail dans une brasserie proche et Malika dans une maison de production qui travaille beaucoup pour la télévision, notamment pour les émissions de variétés de Maritie et Gilbert Carpentier.
Malika y travaille donc régulièrement comme danseuse.
Elle est la première à m’expliquer que je m’investis trop dans mes relations sentimentales, que je me donne trop, trop passionnément, et que cela l’effraie un peu, car elle me sait facile à casser, sur le plan sentimental, elle me rappelle qu’elle m’a parfois dit que je l’aime trop fort.
Je ne comprends pas que cela puisse lui causer une sorte de souffrance d’être aimée, passionnément, et même à la folie. C’était peut-être vrai, mais je ne sais pas l’aimer autrement que comme ça, passionnément, à la folie.
En fait, Malika est tellement heureuse, elle s’en confie souvent à ses amies du club de danse, à sa soeur Fatiha, que ça lui fait peur, trop de bonheur, trop d’amour, trop peur qu’un jour, ça s’arrête.
Nous allons souvent nous promener le soir dans Paris, lorsqu’elle ne travaille pas, sur les quais entre autres, sinon je l’accompagne à la SFP où l’on enregistre pas mal d’émissions de télé, notamment les émissions des Carpentier, ce qui me donne l’occasion de croiser beaucoup d’artistes.
    En fait, nous sommes les trois quarts du temps ensemble, vu que je travaille peu, ou pour un chantier de temps à autre, ce qui me permet de gagner en une nuit le salaire d’un mois d’un employé moyen.
Nous découvrons aussi le café-théâtre et principalement Le café de la gare, dirigé par Romain Bouteille. Combien de soirées y passons-nous ? De nombreuses, c’est certain !
Nous allons aussi voir d’autres équipes, celle du Splendid par exemple, qui joue Amour, coquillages et crustacés qui deviendra au cinéma Les bronzés. La revanche de Louis VI au café-théâtre La veuve Pichard, avec un jeune débutant, Gérard Lanvin.
En fait, tous sont encore inconnus du grand public. Je peux dire que nous découvrons Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, Coluche, Miou-Miou et ceux du Splendid, avant les autres.
Un nommé Triboulet nous fait beaucoup rire et Patrick Dewaere devient un ami.
Je fréquente toujours, le Viking, rue Germain Pilon, où nous passons de temps à autre avec Malika.
C’est là, au Viking, que nos routes, à Jules le frère de Shari, la première femme de ma vie, et moi se croisent à nouveau.
Jules compte également parmi ses amis, étrange hasard, un des frères de Malika, Kamel.
Kamel est le plus jeune des frères de Malika, et lui n’en à rien à faire avec qui sort sa soeur, il est lui-même avec une française et de toutes façons a d’autres chats à fouetter, il fréquente non seulement le milieu parisien, mais aussi ce bar où, par la suite, nous allons nous rencontrer à maintes occasions.
Kamel ne dira pas un mot à ses frères nous concernant, ni à sa famille avec qui, d’ailleurs, il n’avait quasiment plus de relations. Jules et Kamel, sont devenus amis et me proposent, de participer à une affaire qui se prépare sur la côte, une grosse affaire.
Jules n’est qu’un recruteur parmi d’autres, car on ne recrute pas qu’à Paris, mais aussi à Marseille pour la même affaire,