Indomptable
proférée
lors du dernier souffle du seigneur, commença à s’alléger de
manière infime.
« Trahison.
» De l’intérieur.
» Oui !
» J’ai senti son souffle surpris et j’ai vu la couleur lui
monter aux joues. Il y a de la passion dans le ventre de la
sorcière. Je l’utiliserai pour mes propres desseins. »
Lorsque Dominic monta les dernières marches menant
aux appartements de Meg, il avait totalement repris la maî-
trise de lui-même, une fois de plus. Il partait au combat et il
en était conscient. L’apprivoisement et l’éventuelle séduc-
tion de sa sorcière des Druides de la Vallée seraient la plus
importante et laborieuse victoire de toute sa vie.
Mais tout d’abord, il lui fallait franchir sa porte.
À la différence de nombreuses autres pièces ouvertes
sur le hall, la chambre de Meg disposait d’une porte épaisse
et d’une tenture qui pouvait être tirée afin de protéger des
courants d’air si on laissait la porte ouverte. La porte, toute-
fois, était fermée. Au vu des lourdes charnières en laiton,
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ELIZABETH LOWELL
une hache de guerre et un vassal robuste seraient néces-
saires pour arriver à ouvrir la porte sans le consentement
de la maîtresse.
Le bruit du poing enveloppé de mailles de Dominic
cognant le bois de la porte était audible dans le couloir vide.
Grimaçant, il frappa à nouveau, mais plus légèrement.
— Qui va là ? cria Eadith.
— Un mari à la recherche de sa femme, rétorqua
Dominic.
À l’intérieur de la chambre, Meg sursauta subtilement,
car elle avait perçu le résonnement d’une colère enfouie
dans la voix de Dominic.
— Ouvrez la porte, dit Meg. Ensuite, laissez-nous.
Eadith la regarda, incertaine.
— C’est le droit d’un mari d’être avec sa femme, dit Meg
avec une sérénité qu’elle était loin de ressentir. Allez.
La servante hésita avant de se tourner. Elle ouvrit
la porte, fit un signe de tête à Dominic et passa devant
lui. La rapidité avec laquelle elle traversa le hall fit com-
prendre à Dominic que l’expression de son visage n’était pas
des plus rassurantes.
— Est-ce que j’effraie votre bonne ? demanda-t-il d’un
ton neutre, entrant dans la chambre.
— Oui.
— Mais pas vous.
Les lèvres de Meg formèrent un sourire incertain. Vêtu
de son haubert et de son épée, la cotte de mailles scintillant,
comme animée par chaque mouvement de son corps
puissant, Dominic ressemblait à un diable ayant pris
forme humaine. Elle baissa les yeux vers ses mains. Elles
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INDOMPTABLE
reposaient, avec un calme feint, sur ses genoux. Les événe-
ments de la journée avaient presque engourdi son habilité à
sentir les choses.
Presque, mais pas complètement. Elle se souvenait de
la parfaite retenue de Dominic avec le faucon pèlerin et
de la chaleur qui avait ombragé ses yeux gris lorsqu’il lui
avait parlé tout bas de son épée reposant dans son
fourreau.
Engluée entre la malédiction de John et l’espoir d’une
Druide de la Vallée, la possibilité de trouver de la chaleur
chez Dominic l’attirait irrésistiblement. Elle désirait qu’il
cherche la même chaleur en elle, qu’il vienne à elle sans le
calcul et la froide maîtrise de soi d’un stratège planifiant
une bataille.
— Vos invités sont venus, dit Meg.
Elle parlait d’un ton formel, rapportant au nouveau sei-
gneur l’état de son château comme elle l’avait fait autrefois à
John.
— Mes invités ? demanda Dominic d’un air doucereux.
Ce n’est pas moi qui ai invité les mercenaires à mon mariage.
— L’intendant aura des comptes à vous présenter
demain, poursuivit Meg, à moins que vous ne désiriez que
je le fasse pour vous comme je le faisais pour mon pè…
disons, pour John.
Dominic grommela.
— Je vois que vous vous en êtes bien sortie afin
d’étouffer votre chagrin causé par sa mort.
— Il n’y a pas de quoi s’apitoyer sur son sort. Il a beau-
coup souffert depuis la moisson. À présent, il ne souffre
plus.
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ELIZABETH LOWELL
— Les gens de Blackthorne semblent penser la même
chose que vous à propos du départ de leur seigneur. Seul
Duncan était réellement attristé.
— Oui. Pè… John s’est toujours comporté différemment
avec Duncan. Plus gentiment.
Meg haussa fermement les épaules.
— Maintenant, je sais pourquoi.
Dominic ne dit rien. Pendant quelques instants, il
observa simplement sa femme avec
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