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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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fois sa tâche dans la scène accomplie, et donnait la réplique aux autres comédiens (lors du tournage de l’une des scènes où Bergen était au téléphone, il surjoua comme un fou pour forcer l’actrice à dépasser sa réserve et améliorer sa performance).
    Parfois, le week-end, Nicholson occupait son temps à travailler sur le montage de Drive, He Said. Avant que Cinq pièces faciles ne sorte dans les salles obscures, en septembre, une copie du film fut envoyé dans le Nord, et les membres de l’équipe de tournage se rassemblèrent pour visionner le premier film de Jack Nicholson depuis Easy Rider. Si d’aucuns pensaient que l’interprétation de George Hanson avait peut-être été un bref éclair de génie, cette fois-ci il n’y avait plus de doute dans l’esprit de Feiffer : Nichols avait raison, Jack deviendrait bien plus grand que Brando.
    Mais les acteurs de Ce plaisir qu’on dit charnel trouvaient aussi le temps de se divertir. Nicholson et d’autres membres du casting assistèrent à des concerts de James Taylor et Liza Minnelli, ainsi qu’à des matchs de boxe de Mohamed Ali. Ils organisèrent aussi une soirée en compagnie de l’équipe de John McCabe de Robert Altman, film qui était lui aussi tourné dans les environs de Vancouver.
    Si l’on en croit Feiffer, ce fut à ce moment précis de l’histoire de Hollywood que Nicholson, qui l’avait manqué de peu dans les couloirs et les soirées, fit la connaissance de Warren Beatty, qui incarnait le joueur McCabe dans l’étrange western d’Altman.
    Beatty, qui jouait le rôle de Clyde Barrow quand Nicholson murmurait une unique réplique dans L’Affaire Al Capone. Beatty, avec sa légendaire liste de conquêtes. Beatty, avec son éducation middle class respectable – un père enseignant, une mère professeur d’art dramatique. Beatty, avec sa beauté virile, grand, athlétique et sombre.
    Feiffer raconte qu’une fois les présentations effectuées par ses soins, Nicholson, ébahi, leva la tête pour regarder Beatty, qui mesurait plusieurs centimètres de plus que lui, et murmura : « C’est à ça que toutes les stars du cinéma devraient ressembler ! » Feiffer sentit que le courant était tout de suite passé.
    À sa sortie, en automne 1970, soit plus d’un an après celle d’ Easy Rider , Cinq pièces faciles, générant toutes sortes de superlatifs, fut considéré comme l’un des plus originaux, des plus incisifs et des plus étonnants de tous les films de la nouvelle génération du cinéma américain.
    Rares sont les prestations de Nicholson qui sont aussi précises, techniquement contrôlées, dangereuses et grandioses. Cinq pièces faciles cimenta l’image de loser social par excellence de Nicholson ; le film « attaquait » le public au moins tout autant qu’ Easy Rider. Si le personnage de Bobby Dupea n’avait aucun rapport avec la contre-culture (de même que la musique country/classique qui avait été choisie pour le film), il était tout aussi déçu par l’Amérique que George Hanson, et dix fois plus aliéné que ce dernier. « Continue de me parler de ce qu’est une bonne vie », disait sarcastiquement Bobby à son collègue sur la plate-forme pétrolière. « Ça me donne envie de gerber. »
    L’arrivée de Nicholson dans « le cercle restreint des grands acteurs américains » fut proclamée par Newsweek, qui consacra à l’acteur sa couverture en décembre 1970 (c’était la première fois que Jack faisait la couverture d’un hebdomadaire d’informations national). L’article faisait l’éloge de ce comédien qui semblait s’investir intensément dans ses rôles et qui, « de par son style et sa sensibilité, exprimait l’époque contemporaine, un peu comme Marlon Brando et James Dean diffusaient l’esprit des années 1950 ».
    Ce plaisir qu’on dit charnel, qui sortit dans les salles au cours du printemps 1971, remporta une double victoire. Son script acerbe, ses prestations superbes et son style visuel artistique, constitué entre autres de gros plans extrêmes sur des gens en train de parler, en faisaient l’égal de Cinq pièces faciles, une claque tout aussi violemment lancée aux valeurs américaines.
    L’intérêt de Nicholson pour le sexe n’avait sans doute pas été visible dans le film qui le définissait pour la postérité : Easy Rider. Mais Cinq pièces faciles et Ce plaisir qu’on dit charnel étaient deux films très explicites pour ce qui était du

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