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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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avait lui aussi appris à danser avec Eddie King, et il avait grandi avec Lorraine en se produisant dans les spectacles scolaires. C’était aussi un sportif qui jouait dans l’équipe de football américain de l’État. Et tout comme Joseph J. Nicholson avant lui, il était cheminot et travaillait comme garde-frein pour la compagnie de chemin de fer qui deviendrait plus tard le Conrail.
    Il semble que les transferts parentaux se faisaient de façon très naturelle chez les Nicholson. Lorraine eut un rôle important dans l’éducation du bambin – qu’elle surveillait, changeait, faisait manger, etc. –, tandis que Shorty était toujours dans les parages, en particulier au cours des premières années de mariage du jeune couple, qui vivait alors chez Ethel May.
    Garçon bourru et terre-à-terre, Shorty devint le « père-héros de substitution » du garçon, d’après les mots de l’acteur (« substitution » est un mot qui semble lui venir très facilement à la bouche).
    « Un type simple, déclara Nicholson au cours d’une interview, mais nombreux sont les poèmes que j’ai gravés dans mon esprit sur les nobles sentiments qu’il m’inspirait, des poèmes qu’il n’aurait même pas été capable de réciter. Il était garde-frein dans une compagnie ultra-subventionnée, vous savez. C’était un type qui allait picoler dans des troquets, et restait assis toute la journée torse nu à raconter des conneries. Tout le monde aimait Shorty. »
    Les murs de la chambre du garçon étaient décorés de coupures de journaux traitant des exploits footballistiques de Shorty, ainsi que de ceux de l’équipe professionnelle de Columbia Bill Swiacki qui gagnât contre celle de l’armée en 1947 ; ceux de l’équipe de Caroline du Nord Charles « Choo Choo » Justice, l’une des meilleures équipes universitaires ; ceux du releveur des Yankees Joe Page, héros de 1949 ; et, un peu plus tard, de coupures de presse de la déesse de l’écran Marilyn Monroe.
    June ne resta pas dans les parages pour jouer un rôle de mère, de substitution ou autre. Elle décampa peu de temps après la naissance de Jack pour poursuivre sa fugace carrière. Au printemps 1938, elle apparut au College Inn de Chicago, dansant dans un spectacle intitulé Blanche-Neige dont la programmation coïncidait avec la sortie du dessin animé Disney du même nom. Elle fit aussi de brèves apparitions à Miami, Dallas, Philadelphie et Baltimore dans les circuits affaiblis du vaudeville.
    Si June était toujours la belle étoile des rêves d’Ethel May, ses horizons professionnels s’étaient considérablement réduits. Et il se peut qu’après la naissance de Jack, June ne se soit plus intéressée qu’à moitié à sa profession.
    En 1943, June s’attarda quelque temps à Ann Arbor, dans le Michigan. Là, d’après les souvenirs de Nicholson, elle se métamorphosa et devint « la patriote irlando-américaine, la fille de la tour de contrôle de Willow Run, le plus grand centre militaire de répartition des casernements de la seconde guerre mondiale ».
    Loin de ce cliché tout droit sorti d’un album photo imaginaire, June avait en réalité obtenu un poste de secrétaire à l’aéroport d’Ann Arbor, où elle entama une liaison avec un impétueux aviateur nommé Murray « Bob » Hawley Jr. Les habitants de la région de Neptune se souviennent de Hawley faisant atterrir un petit hydravion muni de deux flotteurs sur la Shark River, ramenant June chez elle pour d’occasionnelles visites. Hawley, qui avait les cheveux gris, remontait son pantalon et portait June dans ses bras pour la déposer sur le rivage. Les habitants de Neptune trouvaient cela fascinant et extrêmement romantique.
    Hawley avait plusieurs années de plus que June. Ce pilote d’essai reconnu avait obtenu son brevet à 16 ans et fait sa première traversée du pays en solitaire à l’âge de 20 ans. Il travaillait dans le Michigan pour Willow Run, l’usine de fabrication de bombardiers de Ford Motor Co., où il testait le carburant, les trains d’atterrissage, les hélices, les gouvernes, l’altitude et les systèmes d’allumage des avions militaires, travaillant en collaboration avec le colonel Charles Lindbergh (son nom est d’ailleurs mentionné dans le Journal du temps de guerre de Lindbergh).
    Murray appartenait à une vieille famille bien établie dans le Connecticut. Son père, G. W. Hawley, était un chirurgien orthopédique reconnu –

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