Jack Nicholson
et non pas un « neurochirurgien », comme on peut le lire dans un nombre incalculable d’articles et de livres, étant donné que c’était souvent le mot que prononçait Jack lorsqu’il parlait de lui dans des interviews – inventeur d’une table d’opération utilisant les rayons X pour faciliter la chirurgie osseuse. Si Hawley Jr était déjà mort à l’époque où June rencontra Murray, la mère de ce dernier, ancienne showgirl de Floradora, accueillit l’ex-choriste du New Jersey à bras ouverts.
La liaison que Murray entretenait avec June accéléra sa rupture avec sa première femme, et le couple se maria peu de temps après que le divorce des Hawley eut été prononcé, en janvier 1944. Lorsqu’ils couvrirent la cérémonie, qui eut lieu à Belleville, dans le Michigan, les journalistes du Connecticut natal de Murray publièrent une grande photo de la mystérieuse June Nicholson, qui avait réussi à voler le cœur du « bel aviateur solitaire ».
Il n’est pas ridicule d’imaginer que Lindbergh ait pu être présent à cette cérémonie. Ce qui est sûr, c’est que le petit Jack, 6 ans, était bien là, Ethel May et Lorraine (la seule demoiselle d’honneur) ayant toutes deux assisté à l’échange de vœux. Et ce qui est tout aussi sûr, c’est qu’enfant, Jack alla plus d’une fois rendre visite à sa « sœur » et à son mari.
Au cours d’une interview, Jack s’est souvenu avoir observé Hawley faire décoller un avion sans hélice aux couleurs fluorescentes, un avion de chasse de l’ U.S. Air Force qui devait être testé avant d’être piloté au-dessus de la calotte polaire.
Mais un autre incident impliquant Jack, plus touchant, resta gravé dans le cœur de Nancy Hawley Wilsea, la sœur de Murray Hawley. Le petit garçon était venu passer une partie de ses vacances scolaires chez June. Quand fut venu le temps de partir et de rentrer dans le New Jersey, il se mit à sangloter de façon incontrôlable en s’accrochant aux genoux de June. « S’il vous plaît, je veux rester » criait, d’après Nancy Hawley Wilsea, le petit garçon à tous ceux qui pouvaient l’entendre. « Ne la laissez pas vous tromper ; c’est elle, ma véritable mère ! »
Les doutes sur la filiation de Jack furent attisés par cette scène. Nancy Hawley Wilsea commença à se poser des questions, car par certains aspects – aussi bien sa personnalité pétillante que son apparence physique – Jack ressemblait bien à June.
L’Asbury Park des années 1940 n’avait rien à voir avec l’Asbury Park d’aujourd’hui. C’était un endroit où n’importe quel enfant aurait rêvé de vivre.
Ville voulue comme un lieu de villégiature, Asbury Park était considéré comme le centre commercial, économique, récréatif, religieux et civique de la côte de North Jersey. La ville offrait une tentante diversité de programmations musicales et sportives, ainsi que de nombreux évènements éducatifs et culturels, sans parler des courses de patins à roulettes. Asbury Park possédait tout le front de mer, avec sa promenade d’un kilomètre et demi de long et ses maisons avec vue sur la mer. La plage était bordée de terrasses surélevées et de petits sentiers, de jetées destinées à la pêche, de nombreux solariums, et d’un chemin piétonnier. Le sable fin, les baies régulières et les canaux avançant dans les terres attiraient les bateaux de commerce et de plaisance, et les passionnés de pêche à la ligne et de pêche au crabe.
Le site était idéal pour les personnes en convalescence et la promenade – comme on peut l’entrevoir brièvement dans The King of Marvin Gardens – était toujours ponctuée de fauteuils roulants. Les brochures de la ville vantaient les mérites de la pureté de l’air marin « riche en iode pour la prévention du goitre ». Le climat était sec ; l’absence de brouillard était remarquable. Ni usines, ni pollution, ni poussière ne venaient troubler la ville côtière.
À cette époque, Asbury Park ne comptait que 14 981 résidents permanents. En été, les chiffres pouvaient grimper jusqu’à 150 000, et en estimait que 2 millions de personnes venaient chaque année visiter la ville. Les étrangers arrivaient des quatre coins du monde, mais plus particulièrement de New York, de Philadelphie et du nord de l’État. On les appelait les « Bennies », car ils venaient chercher les rayons bénéfiques du soleil.
Asbury Park avait
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