Jack Nicholson
en mai 1956, faisant partie des cinq assistants de la production de King of Hearts. Il progressa dans son apprentissage et enchaîna avec une autre pièce, The Fifth Season, qui fut jouée au bâtiment principal et à la Gallery au début du mois de juillet de la même année.
« Il m’est arrivé un truc super dans cet endroit (le Players Ring) », raconterait Nicholson au cours d’une interview. « J’assistais aux lectures. Ils faisaient toujours deux productions et ils faisaient passer les auditions pour les deux productions. Et ces deux pièces faisaient venir quasiment tous les acteurs de Hollywood qui n’avaient pas de travail de prévu dans l’immédiat. J’allais voir tous les gens qui lisaient. C’était très encourageant pour moi. J’ai remarqué qu’il n’y en avait presque aucun qui lisait bien. Et je me disais : "Je ne suis pas si mauvais." À partir de là, c’est devenu beaucoup moins effrayant pour moi. »
« C’est vraiment très bizarre pour un acteur d’observer cela dans un cadre professionnel. Tout à coup, j’ai vu les acteurs qui étaient en compétition avec moi pour des rôles dans des séries télé ou des films dans la plus humble de toutes les situations – ils lisaient un rôle. C’est pour cette raison que j’ai toujours très bien lu. »
Par une ironie du sort, la première et la seule production du Ring dans laquelle Nicholson apparut était basée sur une histoire tellement à la mode qu’elle avait déjà été tournée par la MGM une année auparavant : il s’agissait de la pièce Thé et Sympathie de Robert Anderson. Dennis Hopper avait répété l’un des rôles principaux avant de laisser tomber pour aller tourner dans un film. Ce fut donc à ce moment-là que Nicholson rencontra le futur réalisateur d’ Easy Rider . Jack s’était vu confier un tout petit rôle, celui de Phil, un apprenti alpiniste qui déclamait deux répliques insignifiantes au cours des deux premiers actes. Cachet : 14 dollars par semaine.
Comme beaucoup de grandes stars du cinéma étaient à cette époque occupées à faire leurs adieux au public ou à chercher à le reconquérir, l’accent était à Hollywood mis sur la jeunesse. Tous les studios et les agents envoyaient des représentants au Players Ring dans l’espoir d’y trouver de jeunes et nouveaux visages prometteurs. À la mi-septembre, quand Thé et Sympathie s’arrêta, après avoir tenu l’affiche deux mois, les agents sautèrent sur Michael Landon et Edd Byrnes, deux magnifiques jeunes acteurs qui avaient également joué de petits rôles et qui décrochèrent rapidement des premiers rôles à la télévision et au cinéma. Dans les années qui allaient suivre, Landon et Byrnes deviendraient tous deux des stars de séries télé.
Personne ne s’intéressa au jeune et gauche Nicholson, qui était bien plus attirant à la ville qu’à la scène. « Après la dernière représentation, se souviendrait plus tard Jack au cours d’une interview, ils (les autres acteurs de la pièce) ont tous décroché des rôles dans des séries télé. Et moi, je suis resté sans rien, il fallait que je continue de me "préparer". »
Après être devenu une star, Jack trouverait son créneau, jouant les premiers rôles excentriques et non conventionnels. Mais dans les années 1950, il donnait l’impression de n’être qu’un joli visage parmi les autres. Pendant dix ans, le nom de Jack Nicholson allait être classé dans la rubrique « jeune premier rôle » du Players Directory. Dans cette catégorie déjà surpeuplée, Jack, moins brut de décoffrage que le Little Joe de Bonanza, mais pas aussi branché que Kookie de l’utra-cool 77 Sunset Strip, était nettement désavantagé.
Jack « avait une beauté toute conventionnelle, raconte Kathleen Freeman. À l’époque, je me disais que c’était un type qui ne pouvait pas devenir autre chose qu’un premier rôle. »
« Je me souviens parfaitement de lui, commente Terence Kilburn, l’ex-enfant acteur (Au revoir monsieur Chips) qui était devenu le réalisateur de Thé et Sympathie. Il avait une personnalité exceptionnelle, même s’il est vrai que je me rappelle plus de lui pour les discussions que nous avons eues que pour ses prestations au théâtre. Dans la pièce, il traversait littéralement la scène en courant avec plein d’autres garçons, en parlant de tennis, ou un truc dans ce goût-là. Il avait un magnifique sourire. Je me disais
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