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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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développé un intérêt profond pour les films de série B et le travail artisanal de Roger Corman (alors que les membres de ces cercles connaissaient très peu de choses sur les films de Richard Rush et les séries B de Lippert, qui étaient moins bien diffusés en France).
    Nicholson fut étonné d’apprendre que certains de ces passionnés parisiens connussent le nom de Hellman et eussent vu plusieurs de ses propres films, plus obscurs. Très peu d’Américains, même parmi les passionnés de cinéma, connaissaient le nom de Jack. Les Parisiens chérissaient La Petite Boutique des horreurs, en particulier parce que dans ce film, qui était devenu culte en France, Nicholson avait fait forte impression.
    Si Jack et ses amis préféraient les films étrangers – ils étaient fous de Truffaut, Resnais et Godard –, à Paris, tous les passionnés de cinéma préféraient, vénéraient, les réalisateurs hollywoodiens de l’ancienne école tels qu’Allan Dwan, Henry King et Raoul Walsh. En règle générale, les Parisiens étaient très bien informés et avaient des goûts très raffinés – voire naïfs, à certains égards – quand il s’agissait de cinéma américain.
    Nicholson se vanta d’avoir embauché, avec Hellman, Cuy El Tsosie, un véritable Indien, pour lui donner un petit rôle dans The Shooting. Mais les Parisiens répliquèrent que cet authentique Indien était un acteur professionnel qu’ils connaissaient sous le nom de Guy Eltsosis depuis qu’il était apparu dans La charge de la huitième brigade de Raoul Walsh en 1964. Et les cinéphiles français reconnurent le lieu de tournage que Hellman et Nicholson avaient cherché pendant si longtemps et déclarèrent qu’il s’agissait d’un terrain utilisé par Hollywood et proche de l’endroit où Fritz Lang avait mis en scène Les pionniers de la Western Union.
    D’une certaine façon, l’adoration que la France portait à Hollywood eut un impact sur l’idée que Jack se faisait du cinéma, atténua son snobisme et le ramena à l’enthousiasme de sa jeunesse et des séances de cinéma du dimanche matin. Cela s’accordait avec sa tendance de plus en plus marquée à considérer les films de sa carrière, y compris les navets qui l’embarrassaient, comme les maillons d’une chaîne, une œuvre en perpétuelle évolution.
    Les réactions à The Shooting et L’ouragan de la vengeance lors de la projection à la Cinémathèque furent hautement positives. Mais comme la projection des deux films s’était faite trop tard vis-à-vis des échéances du Festival, et comme Monte Hellman n’était pas vraiment éligible pour la Quinzaine des Réalisateurs (réservée aux débutants), The Shooting et L’ouragan de la vengeance furent présentés au Festival de Cannes sur le marché libre.
    En mai 1966, Nicholson s’installa dans un petit hôtel de la station balnéaire de la Riviera française. Le Festival attirait tous les ans des cinéastes, des acheteurs, des passionnés de tous les coins du monde. Conformément à ses habitudes, Jack, sympathique et rusé, mit un point d’honneur à rechercher la compagnie de certaines des personnalités les plus éminentes qui s’étaient présentées cette année-là, c’est-à-dire, entre autres, les réalisateurs Milos Forman et Tony Richardson, le chef opérateur de la « nouvelle vague » Nestor Almendros, et le directeur du New York Film Festival, Richard Roud.
    « Il souriait à tout le monde, se souvient Pierre Cottrell. Sa technique, c’était d’accoster les gens comme s’il était un de leurs vieux amis. La rumeur disait que c’était un acteur très talentueux. »
    À Cannes, là encore, les réactions vis-à-vis des westerns furent gratifiantes pour Jack, mais elles restèrent limitées et marginales.
    Cependant, Cannes permit à Jack de donner ses premières interviews à la presse, et notamment un entretien prolongé avec un journaliste du prestigieux journal de cinéma néerlandais Skoop. Nicholson réussit à vendre les droits de distribution des deux westerns en Hollande et en Allemagne de l’Ouest. Des accords sur la distribution en France furent ensuite conclus, mais la société avec laquelle Nicholson signa le contrat fit bientôt faillite. Ce qui fut très frustrant pour lui, les films ne pouvant être projetés en public à Paris avant que les problèmes légaux ne soient réglés.
    Après Cannes, Nicholson n’avait littéralement plus un sou en poche. Mais il

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