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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick McGilligan
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refusait catégoriquement de retourner aux États-Unis où ne l’attendaient qu’une relation qui battait de l’aile et aucune offre d’emploi. Cottrell et sa femme invitèrent Jack à séjourner chez eux le temps de lui trouver un logement à Paris pour l’été.
    Cela convenait parfaitement à Jack. Il se sentait chez lui, assis dans les cafés parisiens ou flânant sur les boulevards. Il alla voir tous les points de rassemblement de touristes, de la tombe de Napoléon à Mona Lisa. Il combla ses lacunes en assistant à la projection de rares films américains sur la rive gauche. Il devint dépendant de l’ International Herald Tribune (après être devenu célèbre, il allait prendre un abonnement). S’il ne connaissait que quelques mots de français (ce qui est encore le cas aujourd’hui), comme toujours, Nicholson se mêlait facilement aux gens, son sourire le transportant dans les meilleurs endroits du Paris de cet été 1966.
    « Il avait l’étoffe d’une star, dit Cottrell. Pour une raison indéterminée, tout le monde le trouvait sympathique. Je me souviens que dans deux des meilleures boîtes de nuit, Castel et Chez Régine  – il ne buvait pas, il disait que dès qu’il buvait un verre, il était tout de suite bourré –, il rentrait toujours sans payer. »
    « Il n’y avait pas grand-chose qui l’attendait aux États-Unis. Je crois que c’était vraiment une période creuse pour lui. »
    Si Jack n’avait désormais plus aucun moyen d’offrir aux Parisiens la possibilité de voir The Shooting et L’ouragan de la vengeance, il n’abandonna pas sa campagne pour être remarqué par les professionnels. Il chercha à obtenir des entretiens avec les membres de la presse française. En s’arrangeant pour rencontrer un grand nombre de journalistes, il apprit à faire son chemin sur la scène culturelle parisienne. Et au fil des années, Nicholson garderait le contact avec bon nombre de journalistes et de cinéphiles qu’il avait rencontrés au cours de cet été 1966.
    Paris avait un effet dynamisant. Mais les ressources de Jack finirent par s’épuiser, et l’acteur dut rentrer faire face à ses obligations aux États-Unis.
    Là-bas, pour rentrer dans ses frais, Corman avait fini par vendre les droits de The Shooting et de L’ouragan de la vengeance à la Walter Reade Organization. Walter Reade se débarrassa des films en en faisant un programme destiné à la télévision. Il faudrait attendre 1971 pour que les deux westerns soient projetés dans les cinémas américains, dans le sillage du succès d’Easy Rider.
    À Paris, il fallut patienter un an après le départ de Nicholson, soit le milieu de l’année 1967, pour que les problèmes légaux soient résolus et pour que The Shooting et L’ouragan de la vengeance soient projetés dans un unique cinéma de la place de l’Étoile. Les films ne furent même pas doublés en français. Ces circonstances restreignirent leur réputation à un cercle limité tout en leur procurant davantage de cachet.
    « Cela nous rappelle les meilleurs films de série B, de Budd Boetticher à Sam Peckinpah […]. Le désir de réalisme nous rapproche du documentaire », écrivit le critique des Nouvelles littéraires.
    The Shooting fut le plus acclamé des deux westerns, et avec le temps, il allait acquérir le statut de film culte, en France comme ailleurs. Mais le film de Jack était lui aussi excellent et quelques critiques le considérèrent comme le plus accessible et le plus appréciable des deux shoot-’em-ups xxiv .
    Les gens de l’époque s’intéressèrent surtout à l’écriture et à la mise en scène des deux westerns atypiques. On peut pardonner aux critiques bienveillants de ne pas avoir remarqué que Jack avait également fait de grands progrès en qualité d’acteur en faisant du méchant de The Shooting une vermine au sourire affecté, personnage qu’il éviterait de jouer au cours des vingt ans à venir, jusqu’à ce que des rôles comme celui de Jack Torrance se présentent à lui.
    L’ouragan de la vengeance laissait également voir que Jack se sentait de plus en plus à l’aise en qualité d’acteur ; pour la première fois, le personnage qu’il jouait, Wes, s’écartait des clichés. Le rôle que Jack s’était écrit pour lui-même deviendrait son personnage de base – celui de l’homme moyen, pris au piège de son destin. Il l’avait joué avec dignité et compassion, en y glissant un peu d’humour. Ce

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