Je n'aurai pas le temps
humains. Cela implique la mise en œuvre de moyens performants et efficaces pour résoudre les problèmes que pose la crise actuelle.
Une chose est sûre : la Terre continuera à parcourir sonorbite annuelle et le Soleil reviendra à chaque printemps faire fleurir les sous-bois. Mais le futur de l’espèce humaine est hautement incertain. La question de savoir si l’intelligence est un cadeau empoisonné se pose à nouveau. L’avenir le dira. L’humanité ne peut attendre son salut que d’elle-même.
Aujourd’hui, toujours à la demande de mes lecteurs, à laquelle s’ajoute à présent celle des membres de la Ligue ROC que je préside, je mène une observation anxieuse de l’état de santé de notre planète. Pour chaque dossier litigieux (réchauffement, pollution, épuisement des réserves, extinctions d’espèces, disparité des richesses), je note les signes d’amélioration comme ceux de détérioration. J’en ai fait l’objet de mes premières chroniques hebdomadaires sur France Culture, qui ont été publiées sous le titre Chroniques du ciel et de la vie 1 .
Pourquoi sauver la biodiversité ?
J’aime regarder les reportages sur la nature à la télévision. Grâce aux progrès de la technique et à la patience des cameramen, nous pouvons voir les animaux dans leurs comportements les plus intimes et les plus secrets.
Pourtant, j’éprouve souvent un malaise face au thèmeincontournable et récurrent de la tuerie alimentaire. Hécatombes des petites tortues happées sur les plages par les gracieuses frégates noires. Gazelle boiteuse déchirée par la lionne et dévorée goulûment par les lionceaux mignons et voraces.
La liste semble sans fin de la panoplie des armes meurtrières : becs puissants des hérons, griffes acérées des aigles, mâchoires redoutables des requins, et de la diversité des techniques : camouflages, injection de poisons, décharges électriques. Le résultat est toujours le même : les mises à mort sont efficaces et sans merci 2 .
Et la question revient, lancinante : est-ce pour perpétuer cela que nous voulons sauver la biodiversité et préserver la faune sauvage ?
Prenons la situation de plus haut. Voyons notre Terre. Elle seule, dans notre Système solaire, héberge la vie. Elle foisonne de millions d’espèces animales et végétales. Le contraste est grand avec les autres planètes, dont le sol est sec, aride et désertique.
Nul ne sait comment la vie est apparue sur la Terre il y a un peu moins de 4 milliards d’années. Mais nous connaissons les facteurs qui en assurent la pérennité : l’alimentation, les sources d’énergie et la reproduction qui permet à la lignée de durer.
Nous savons maintenant que les gènes jouent ici un rôle fondamental. Les êtres naissent et se développent grâce à ceux qu’ils ont reçus de leurs parents. Toute leur vie, ils les entretiennent et les transmettent à leur tour. Dans cette optique, on peut considérer les comportements desanimaux comme les éléments d’une logistique de transmission des gènes. C’est en son nom que la mise à mort des animaux malades, plus facilement prélevés par les prédateurs, « assainit » le patrimoine génétique. Une sorte de mécanique implacable qu’illustrent les images parfois sanglantes des documentaires.
Cette organisation est fondamentale pour que la vie continue sur Terre. Force nous est de reconnaître que nous lui devons la nôtre ! Vu sous cet angle, sauver la biodiversité, c’est aussi manifester notre reconnaissance à cette logistique pour le fait d’exister, aujourd’hui, ici et maintenant.
Un élément complémentaire vient s’y ajouter, dont nous découvrons progressivement l’importance : l’interdépendance des espèces vivantes. Dans ce réseau qui profite à tous, chaque lignée vient s’inscrire comme un maillon indispensable. L’érosion de la biodiversité à laquelle nous assistons, l’extinction par l’activité humaine d’un nombre sans cesse croissant de familles animales ou végétales, appauvrissent et fragilisent tout l’écosystème, dont nous sommes nous aussi un élément. Le cas des abeilles est particulièrement dramatique. Leurs populations ont considérablement chuté depuis quelques années et l’on peut craindre le pire. Or ces insectes jouent un rôle majeur dans la pollinisation des arbres fruitiers qui assurent la nourriture à une grande fraction de l’humanité.
En cherchant à préserver
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