Je n'aurai pas le temps

dommages importants sont constatés malgré des efforts de prévention, les collectivités doivent pouvoir compter sur des chasseurs pour réduire les effectifs, sans mettre les espèces en péril, et sans utiliser de méthodes cruelles.
    D’autre part, la pensée positive « être pour » est toujours préférable à la pensée négative « être en opposition ». J’ai donc négocié un changement de nom pour le mouvement. La proposition en fut faite en février 2001, à l’assemblée générale, adoptée à la quasi-unanimité, et le R.O.C. est devenu la « Ligue pour la préservation de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs », dite ROC par souci de continuité. Ce mot, qui n’est plus un acronyme, est un symbole de solidité.
    L’action du groupe a beaucoup évolué. Notre but est clair : travailler de façon concrète à la protection de tous les vivants, y compris les humains. Ce qui n’est pas une mince tâche. Nous concentrons notre activité sur le problème de l’érosion de la biodiversité, un des aspects majeurs de la détérioration planétaire.
    J’ai la chance de travailler avec une petite équipe extrêmement efficace composée de mes amis Nelly Boutinot et Christophe Aubel, tous deux parfaitement au courant des dossiers et très judicieux dans leur manière de se comporter dans les milieux difficiles, aussi bien dans le monde politique que dans le monde associatif.
    Avec d’autres associations et le concours de Mme Olin, ministre de l’Écologie à l’époque, nous avons obtenu que les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) reçoivent le statut de « réserve naturelle » qui leur assurera un haut niveau de protection. Parmi ces Terres, où nichent d’innombrables oiseaux, les îles Kerguelen, aussi grandes que la Corse, sont l’un des rares territoires non exploités de la planète.
    Nous avons également demandé au gouvernement français, et obtenu en 2008, qu’il n’accorde plus de concessions minières pour l’extraction de l’or en Guyane. Ces extractions s’accompagnent d’importants déversements de mercure ou de cyanure au détriment des populations autochtones, de la faune et de la flore. Grâce à la base de lancement de satellites de Kourou, la Guyane est aujourd’hui une importante fenêtre technologique de la France dans le monde. Il est de première importance qu’elle devienne également une grande fenêtre écologique.
    Nous privilégions la vie fédérale au sein de France Nature Environnement et de l’Union mondiale pour la nature, structures dans lesquelles nous portons les aspirations de nos membres, comme nous les portons partout où nous le jugeons utile. Véritable relais faisant émerger des sensibilités de la société, notre Ligue ROC sait évoluer, signe qu’elle est dans le sens de la vie. Elle prend sa part du travail sans la dangereuse radicalisation qui coupe les ponts avec ceux que l’on voudrait convaincre. Comme ce n’est pas un géant, qu’elle est à taille humaine et veut le rester, elle avance à petits pas. Elle est ouverte à qui souhaite faire un bout de chemin avec nous (voir encadré pages suivantes).
    Pour moi, je peux dire que cette collaboration a pris progressivement une grande importance. Avoir l’impression de travailler pour une cause noble donne un sens nouveau à ma vie et je tiens à en remercier mes collaborateurs.

    « Mal de Terre »
    En 2000, un ami philosophe, Frédéric Lenoir, m’a proposé d’écrire un livre sur la détérioration de la nature et de l’environnement. Des opinions contradictoires sur la gravité de la situation circulaient dans divers écrits. Cette confusion risquait de nuire considérablement aux projetsvisant à préserver et restaurer les conditions de vie sur la planète. « Il importe, me disait-il, qu’un scientifique de métier, habitué à des méthodes d’investigation rigoureuses, se penche sur cette question avec un constant souci d’objectivité. » C’est dans cette optique que j’ai abordé ce vaste programme.
    Un geste écologique réussi
    Il y a quelques années, au Québec, un projet de centrale au gaz a suscité une vague impressionnante de protestations et en particulier les lignes suivantes dans un journal local : « “Cinquante-sept millions : c’est le nombre de déplacements annuels qu’il faudrait faire en métro ou en vélo, plutôt qu’en voiture, pour compenser les gaz à effets de serre produits par la centrale