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Joséphine, l'obsession de Napoléon

Joséphine, l'obsession de Napoléon

Titel: Joséphine, l'obsession de Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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la Russie et ses armées pénétraient dans le Tyrol et en Bavière. Le roi de Prusse hésitait encore à se joindre à elles. Napoléon décida de leur infliger une raclée avant de reprendre l’invasion de l’Angleterre.
    C’était donc sur cette menaçante toile de fond que devait être célébré le mariage d’Eugène.

 
    31
 
Le soleil glacé d’Austerlitz
    Alors qu’il n’était encore que Bonaparte, Napoléon avait démontré que l’un des secrets essentiels de ses victoires était sa fulgurante vitesse de décision et d’action. En trois semaines, après son retour de Boulogne, il avait mis en ordre de marche la formidable machine de la Grande Armée, autant que faire se pût. La situation, en effet, était loin d’être satisfaisante : une des sept divisions, celle sous le commandement de Bernadotte, était quasiment en état de siège dans le Hanovre, et Napoléon ignorait tout des effectifs et de l’avance des troupes ennemies. Qu’à cela ne tînt, il savait aussi improviser. Il lança ses troupes et s’apprêta à les rejoindre.
    Pour la première fois de sa vie, il était le commandant en chef. À 4 heures du matin, le 24 septembre 1805, il partit pour Strasbourg. Joséphine le supplia de la laisser l’accompagner au moins jusque-là. Ils y furent à un train d’enfer, en cinquante-huit heures, ne s’arrêtant dans les relais que pour changer de chevaux et refroidir les roues à grands jets d’eau.
    De là, il repartit dans sa formidable voiture de campagne, équipée comme un quartier général, avec les couverts, les plats déjà prêts, un petit poêle portatif, des médicaments, une longue-vue, des cartes, une écritoire, du papier, de l’encre, des plumes… Napoléon ne partageait sa voiture qu’avec le chef d’état-major, le général Berthier, et le mamelouk Roustam. Un train de cinquante-deux voitures transportait des généraux, des officiers et des équipements. Le ravitaillement ne pouvant suivre l’armée à la même vitesse, chaque soldat portait sur lui, en théorie,
     quatre jours de ration, des tranches de lard ou un sac de biscuits pendus à son cou.
    Quand Napoléon franchit le Rhin, la situation s’était dégradée. Les troupes qui se dirigeaient vers le Danube étaient engagées dans les défilés de la Forêt-Noire, avec des équipements délabrés et sans provisions. Elles avançaient vers le Danube, en direction de Vienne. Les Autrichiens, quatre-vingt mille hommes sous le commandement de Mack, les attendaient à Ulm. Et bientôt les troupes russes, cent mille hommes, arriveraient et réduiraient en miettes ces hordes d’affamés allant pieds nus.
    Telle était du moins la suite des événements comme l’imaginaient les alliés.
    Mais alors Napoléon et Murat se rejoignirent, avant d’encercler Ulm. Entretemps, la crue du Danube avait rendu les routes et les champs impraticables pour les Autrichiens. Mack assiégé, mais toujours confiant dans l’arrivée des Russes, demanda un armistice de vingt et un jours. Napoléon le lui accorda. Des soldats français s’infiltrèrent dans la citadelle, y semant le désordre. Napoléon feignit d’y entrer pour protéger la population.
    Mack comprit qu’il était fait et capitula.
    Le 13 novembre, Napoléon écrivait à Joséphine :
    Je suis à Vienne depuis deux jours, ma bonne amie, un peu fatigué… Presque toutes mes troupes sont au-delà du Danube, à la poursuite des Russes…
    Dans une autre lettre, il promettait de la faire venir dès que cela serait possible.
    Elle était au moins certaine d’une chose : elle était la seule à laquelle il écrivait, et, si les plaisirs des corps s’étaient espacés, elle occupait toujours son coeur. Les nouvelles qui parvenaient du front faisaient palpiter Paris et la France. L’image de l’Empereur prenait des proportions légendaires, quasi surnaturelles, emplissant le pays de la fierté blessée depuis 1789. Et elle, Joséphine, elle avait épousé le plus grand héros de son temps, et l’ivresse de l’orgueil parfois la brisait.
    Dans la nuit du 1 er au 2 décembre 1806, les lumières et le bruit des camps ennemis, l’autrichien et le russe, près d’Austerlitz, signalèrent à Napoléon qu’il avait réussi à attirer les armées alliées exactement là où il le voulait.
    Le lendemain était l’anniversaire de son couronnement. Un brouillard laiteux noyait tout le paysage, masquant la Grande Armée aux yeux des adversaires.
    À 8 heures, le

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