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Julie et Salaberry

Julie et Salaberry

Titel: Julie et Salaberry Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
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avait assez et à la première occasion, il disparaîtrait dans le bois sans demander son reste. Pardieu, on ne le verrait pas à Odelltown!
    Peltier commença à ralentir le pas. Déjà, Charland et Lareau l’avaient devancé en sifflotant.:
    â€” C’est un major, qui a le diable au corps, il nous causera la mort…

    â€” Hein, mon Louis! On les a eus, les Yankees.
    â€” Ouais, ils ont déguerpi comme des lapins en entendant hurler nos Sauvages. Ils ont mené un chahut du diable.
    Godefroi s’esclaffa.
    â€” Avec le plomb de nos fusils dans les fesses.
    La bataille de Lacolle fut une belle victoire pour les Canadiens. Les Américains s’étaient avancés sur le chemin d’Odelltown afin de franchir la rivière Lacolle. Inférieurs en nombre, les Canadiens avaient bravement repoussé l’ennemi, avec l’aide d’environ quatre-vingts Indiens.
    â€” Ils ont certainement cru que nous avions une horde de mille Sauvages avec nous, riait Godefroi.
    â€” Faut dire que c’est effrayant de les entendre crier. Même à moi, ça me donne des frissons.
    â€” Les Yankees se sont même tiré dessus les uns les autres, victimes de leur propre souricière, et ont détalé en laissant leurs fusils derrière eux.
    â€” C’est comme ça, déclara Louis Charland. La nuit, tous les chats sont gris et les Yankees aussi.
    Les jeunes hommes pouffèrent de rire, provoquant des «chut!» de leurs compagnons qui cherchaient le sommeil.
    â€” C’est une sacrée chance qu’on puisse dormir dans cette grange, chuchota Godefroi à son ami.
    L’odeur familière du foin les réconfortait, ce foin qui allait les tenir au chaud pour la nuit.
    â€” C’est une chance encore plus grande d’être tombés sur d’aussi bonnes gens, ajouta son compagnon dont l’haleine formait une buée tandis qu’il parlait tout en attisant le feu.
    Ã€ l’aide d’une misérable gamelle – bonne fortune ramassée sur les abords d’une route –, les deux voltigeurs faisaient preuve de beaucoup d’ingéniosité pour tenter de faire cuire des pommes de terre et du chou, gracieuseté du cultivateur du rang Saint-André qui les hébergeait dans sa grange avec quelques autres.
    â€” Je me dis qu’il aime mieux donner que se faire voler, philosopha Godefroi en parlant de leur hôte, tout en consacrant son attention à faire griller au bout d’une simple branche les morceaux de lard de leur ration.
    â€” Au moins, ce soir, pas question de coucher à la belle étoile. On gèle tellement dans nos guenilles, et c’est pas la petite couverture qu’on nous donne qui y change grand-chose.
    Le repas terminé, ils entreprirent de réparer tant bien que mal leurs vêtements décousus ou déchirés. Mais la faible lueur du feu de bois mit rapidement fin à leur entreprise et la délicate opération fut remise au lendemain.
    Godefroi commençait à préparer sa couche pour la nuit en entassant du foin lorsque du bruit se fit entendre. À la lueur du feu, il reconnut le capitaine de Rouville. Ce dernier était accompagné du capitaine Ferguson, du régiment des Canadian Fencibles, une formation semblable à celle des Voltigeurs, et de deux soldats qu’il ne reconnaissait pas. Les voltigeurs encore debout se mirent immédiatement au garde-à-vous.
    â€” Capitaine, firent-ils en chœur.
    â€” C’est lui, dit Rouville en désignant Godefroi.
    â€” Emparez-vous de cet homme, ordonna le capitaine Ferguson.
    Godefroi eut à peine le temps de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule pour savoir de qui il était question que les soldats étaient sur lui. Ne comprenant pas ce qui se passait, il se débattit comme un diable, et comme il était fort – les travaux de la ferme avaient musclé son corps –, il arriva à les repousser.
    â€” Lâchez-moi, cria-t-il en agitant les bras. Qu’est-ce qui vous prend? Mon capitaine, dites-leur de me lâcher, implora-t-il.
    Les soldats firent une nouvelle tentative pour le maîtriser, sans y arriver. Godefroi refusait de se laisser emmener.
    â€” Toi, cria Rouville à Louis Charland, aide-les.
    â€” Mais… mon capitaine. C’est mon ami et…
    â€” Obéis, sinon tu seras accusé de

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