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la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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surprise.
    Ezra déclara que rien n’était plus urgent que d’entreprendre la purification du Temple.
    Comme l’avait prévu Yahezya, il nous fallut dresser des tentes jusque dans la vallée d’Hébron. Après quoi Ezra demanda à tous ceux, prêtres, lévites ou non, qui travailleraient au Temple d’accomplir un jeûne de deux jours, se nourrissant de prières, afin d’être en état de pureté pour entreprendre la tâche qui les attendait.
    Mais il en advint, hélas, autrement.
     
    *
    * *
     
    Axatria et moi lavions du linge lorsque Sogdiam vint nous chercher, tout excité. Il nous pressa pour qu’on le suivît jusqu’à la porte des Eaux.
    Depuis le matin, Ezra y conduisait le jeûne avec l’aide des prêtres de la purification. Les plus fervents des hommes de notre caravane étaient là, priant avec les prêtres et les lévites, se pressant en rangs si serrés qu’il était impossible de les franchir. Les femmes avaient gravi la petite colline qui faisait face à l’entrée de la ville, de l’autre côté des bassins. Lorsque nous nous sommes mêlés à leur foule, la rumeur d’un événement inhabituel s’était déjà propagée.
    Notre position nous permit d’apercevoir les chamelles blanches, les mules blanches et les costumes magnifiques qui venaient de sortir comme par enchantement de la ville. Un murmure venu on ne sait d’où parcourut la foule telle une houle. On nous chuchota, avec un respect qui ne masquait pas la peur :
    — C’est Toviyyah, le grand serviteur d’Ammon !
    Je reconnus le nom, prononcé auparavant par Yahezya. Certaines autour de nous s’étonnèrent du prodige de ces chamelles et mules blanches qui semblaient être nées dans la ville durant la nuit. Sogdiam expliqua en se moquant gentiment qu’il les avait vues arriver une heure plus tôt par le chemin du nord et pénétrer dans Jérusalem par la porte de Jéricho.
    Toviyyah est un gros homme, non dénué de ressemblance avec les eunuques de Parysatis. Il est sans doute plus jeune que sa corpulence et son air perpétuellement insatisfait le laissent à penser. C’est un fils d’Israël, mais, de père en fils, sa maison n’a jamais voulu reconnaître Yhwh pour son Dieu et se soumettre à lui. Au contraire, ils ont profité de l’abandon de Jérusalem après l’exil pour en piller ce qu’il restait de richesses, en sucer les forces et les détourner à leur profit.
    Et c’était cette richesse qu’il étalait ce matin-là devant nous avec morgue.
    Toutefois, s’il n’était pas bien difficile d’éblouir ceux qui depuis toujours vivaient dans la pauvreté et la déchéance de Jérusalem, son faste nous laissa indifférents. Nous, nous venions de Suse ou de Babylone, du cœur même des trésors du monde.
    Sans doute avions-nous, pendant notre voyage, mangé la poussière et acquis l’apparence de gueux. Cependant notre souvenir des palais de Suse-la-Citadelle ou de Babylone n’était pas vieux.
    Le gros Toviyyah fit venir une échelle d’argent pour descendre de sa chamelle et demanda qui était Ezra, d’une voix aiguë qui résonna entre les murs des bassins.
    Les cheveux couverts de cendre, la tunique ouverte, le précieux étui de cuir du rouleau de Moïse battant contre sa poitrine nue, les yeux de feu, Ezra se présenta devant lui. D’une voix qui nous surprit par son calme, il interrogea :
    — Tu me veux ?
    Toviyyah roula sa lippe de dégoût. Il tourna autour d’Ezra, jeta un regard de dédain vers les prêtres, lévites et dévots. Ils étaient dans la même tenue qu’Ezra, impressionnants tant on eût cru des hommes qui sortaient directement des ruines nous entourant. Ils vinrent se ranger près d’Ezra, et le gros Toviyyah fut contraint de reculer d’un pas, ainsi que ses gardes. Il cria de sa voix geignarde :
    — Il paraît que tu as une lettre du Roi des rois qui vit en Chaldée ! Il paraît que tu entres dans la ville de Jérusalem en brandissant cette lettre et en clamant que tu es ici chez toi ! Il paraît que tu dis que le Temple est ton temple et celui de tes prêtres. Que chacun ici n’a qu’à se soumettre à toi et à ta multitude sous le prétexte que tu possèdes ce rouleau de papyrus !
    De là où nous étions, un peu en hauteur, nous entendîmes des voix coléreuses gronder et protester. Mais Ezra leva sa main maigre et réclama le silence. Il tira la lettre d’Artaxerxès de l’étui où il la conservait, avec le papyrus des Lois. Il la brandit sous le

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