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La Cabale des Muses

La Cabale des Muses

Titel: La Cabale des Muses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gerard Hubert-Richou
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Mercerin, ce n’est donc pas lui. Les relations avec les autres étaient plutôt distantes. Je ne comprends pas.
    Pistol se refusa d’évoquer la solution dramatique qui lui avait sauté à l’esprit : et si Lisa avait été confondue par Affinius ?
    Ils atteignirent la sinistre porte Saint-Antoine, écrasée par la non moins angoissante Bastille, crêtée de nuées où tournoyaient des dizaines de corbeaux.
    — Où nous mènes-tu ? s’informa le mousquetaire, surveillant leurs arrières et les croisements de rues désertes.
    — Dans un estaminet pas toujours recommandable où je dois te montrer une curiosité qui, si elle n’a rien d’affriolant ni de giron, hélas !, est pour nous importante.
    — Encore un mystère ! Ne devais-tu pas me parler du commissaire Lebayle ?
    — En effet. Je n’ai pas oublié. Il suit la piste normande en relation permanente avec monsieur de Saint-Aignan. Il serait parvenu à infiltrer « l’Union des gentilshommes de France » dirigée par La Tréaumont, relayé pendant ses absences dans la province par son neveu des Préaux que tu connais pour l’avoir côtoyé au cours de tes campagnes.
    — Tu n’as pas perdu ta bonne habitude de phraser, n’est-ce pas ? Tu finiras par te creuser la langue d’horribles engelures.
    — N’aie crainte, elle est trop bien entretenue et entraînée aux pires conditions. D’ailleurs, nous arrivons dans un instant. Un vin chaud me la cautérisera si besoin est. Tu es mon invité. Géraud ne m’a guère fourni de détails, mais il confirme – et il voulait que je t’en informe – qu’une action d’envergure, une cabale en relation étroite avec la Hollande, se concrétiserait. Il organise un nouveau dispositif de surveillance et d’alerte, puis il rentre. Rien ne pourra se déclencher avant le printemps. Cependant, mieux vaut être fin prêt pour intervenir.
    — Faudra-t-il l’aviser de la disparition de Lisa ?
    — Ta simple question trahit ton sentiment personnel. Je suis d’accord. Ne nous emportons pas. Nous allons partir au plus tôt à la recherche de la petite. Il sera toujours temps de lui envoyer un messager.
    Ils rentrèrent leurs montures à l’abri d’une remise emboucanée d’âcres odeurs mélangées dont la plus agressive était celle des latrines. Par une porte basse, ils accédèrent à une courette, puis à un dédale de cabanons hétéroclites et les arrières de l’établissement visé. Pistol retint du Cauzé par le bras.
    — Je te recommande de poser une main sur la garde de ton épée, l’autre sur la crosse de ton pistolet et un œil en girouette car si nous pénétrons chez une de mes vieilles connaissances, il accueille aussi, bien malgré lui, quelques essaims de frelons dont celui qui nous intéresse.
    — Tu as le don de mettre en confiance.
    — « Mieux vaut prévenir que guérir ! » Et l’on ne guérit jamais de la maladie que ceux-là sont capables d’inoculer.
    Ils grimpèrent un demi-étage par une échelle bancale, poussèrent un portillon vermoulu, débouchèrent sur une sorte de galerie pourvue de quatre petites tables alignées qui dominaient en retrait la salle principale. Elle-même était constituée de deux niveaux imbriqués à angle droit. Ils pouvaient ainsi surveiller les lieux entre les barreaux du garde-fou.
    — Nous sommes ici aux premières loges, quasiment invisibles depuis le bas. Commode observatoire réservé à l’élite des amis de jeunesse. Vois-tu la table calée au fond sous le soupirail ? C’est là que nos rapaces viennent se poser en principe et personne ne les dérange, au risque de recevoir un très mauvais coup sans motif nécessaire.
    — Je croyais qu’il s’agissait de frelons.
    — Croisés avec des vautours femelles !... Tu t’étonneras peut-être de la configuration des lieux qui évoquent une nasse. Détrompe-toi. Les fieffés mâtins disposent, dans le coin droit à leurs pieds, d’une trappe qui ouvre sur la cave, laquelle communique avec ses voisines. Il ne nous reste qu’à patienter. Nous nous réchaufferons au conduit de la cheminée qui passe dans notre dos.
    À une ficelle, au long du mur de pierre, pendait une poignée de buis. Pistol cligna de l’œil en la secouant plusieurs fois.
    — C’est un système astucieux qui communique avec les cuisines. Selon un code, un grelot traduit la nature de la commande d’un habitué.
    Sans réplique, Jean-Charles se libéra à son tour de son chapeau et de son

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