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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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malade, où miss Ophélia remplissait, de jour, de nuit, l’office de la garde la plus dévouée ; – jamais ses amis n’avaient eu lieu de l’apprécier aussi haut. L’œil, la main si exercés, tant d’adresse, une si parfaite pratique de tous les petits soins qui peuvent maintenir l’ordre, la propreté, soulager la souffrance, écarter de la vue tous les incidents pénibles de la maladie ; – une appréciation si juste du temps ; une tête toujours ferme, toujours présente, une mémoire sûre, une ponctualité scrupuleuse à suivre les ordonnances des médecins ; c’était sur elle seule que se reposait Saint-Clair. Après avoir souri jadis de ses petites singularités, de ses habitudes minutieuses, si opposées à l’insouciante liberté de manières des habitants du Sud, on reconnaissait maintenant son inestimable prix.
    L’oncle Tom se tenait souvent dans la chambre d’Éva : l’enfant, qui souffrait d’une agitation nerveuse, éprouvait un vrai soulagement à être portée, et la plus grande joie de Tom était de tenir entre ses bras, sur un oreiller, le frêle et fragile petit être, qu’il transportait ça et là dans la chambre, sous la véranda. Et quand soufflait la fraîche brise de mer, quand au matin Éva se sentait un peu plus forte, il la promenait quelquefois sous les orangers du jardin, ou bien, s’asseyant un moment dans quelques-uns des endroits qu’elle aimait, il lui chantait ses hymnes favoris.
    Son père la portait aussi ; mais, moins fort que Tom, il se fatiguait plus vite.
    « Oh ! papa, lui disait Éva, laissez Tom me prendre. » Le pauvre cher oncle Tom ! cela lui fait tant de plaisir ! – C’est l’unique chose qu’il ait à faire à présent. – Et il a si grand besoin de se rendre utile !
    – Moi aussi, Éva ! dit son père ; j’ai le même besoin.
    – Oh ! mais, vous, papa, vous pouvez tout faire, et vous êtes tout pour moi. – C’est vous qui me lisez, – vous qui me veillez la nuit. – Tom ne peut que me porter ou me chanter des chansons ; et je sais d’ailleurs que je le fatigue moins que vous ; il est si fort ! »
    Tom n’était pas le seul qui souhaitât faire quelque chose pour Éva ; tous les gens de la maison le désiraient avec une ardeur presque égale, et chacun rendait tous les services en son pouvoir.
    Le cœur de la pauvre Mamie soupirait sans cesse après sa chère enfant, sans qu’elle trouvât un moment de liberté, ni jour ni nuit. Madame Saint-Clair avait déclaré que son état d’esprit ne lui permettait nul repos ; il était en conséquence contre ses principes d’en laisser à personne. Vingt fois par nuit Mamie devait se relever pour lui frotter les pieds, bassiner sa tête avec de l’eau fraîche, lui chercher son mouchoir de poche, voir pourquoi on faisait du bruit dans la chambre d’Éva, baisser un rideau parce qu’il faisait trop clair, le lever parce qu’il faisait trop sombre ; et de jour, quand tout son désir eût été de prendre sur elle une petite part des soins que réclamait l’enfant qu’elle avait nourri, sa maîtresse se montrait ingénieuse à l’occuper dans un coin ou l’autre de l’habitation, si elle ne l’employait autour de sa personne : de sorte que tout ce que pouvait la pauvre nourrice, c’était d’entrevoir la petite malade quelques moments et à la dérobée.
    « Je le sens, disait madame Saint-Clair, c’est pour moi aujourd’hui un devoir impérieux de me ménager, faible comme je le suis, et lorsque sur moi seule roulent tous les soucis et tous les soins que réclame la pauvre enfant !
    – En vérité, ma chère, reprenait Saint-Clair, j’aurais cru que notre cousine vous allégeait singulièrement cette tâche.
    – Que c’est bien parler en homme, Saint-Clair ! – Comme si une mère pouvait être allégée des soins qu’exige sa fille en un pareil état ! – Du reste, c’est tout simple. – Qui jamais saura ce que je souffre ! – Je ne puis, moi, secouer les choses comme vous faites ! »
    Saint-Clair souriait. Excusez-le ; comment s’en empêcher ! – car il pouvait sourire encore. Le voyage d’adieu de la petite âme toute divine était si brillant, si serein ! – La frêle barque voguait, poussée par de si douces, de si favorables brises vers les rivages célestes ! – Impossible de songer que la mort approchait ! – L’enfant n’éprouvait nulle douleur ; – ce n’était qu’un affaiblissement graduel, lent,

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