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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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sortit de la pièce avec majesté, escortée par
son chevalier. Athelstan ferma l’huis.
    – Sir Thomas, vous devriez vous asseoir.
    – C’est ma maison, mon frère !
    – Asseyez-vous ! rugit Sir John. Sinon je
vous traîne sur-le-champ à la Fleet !
    Le magistrat se mit debout avec peine.
    – Cœur dur et tête dure, Thomas, vous n’avez pas
changé. Vous ne ployez jamais et ne cédez jamais !
    Parr s’assit.
    – Sommes-nous ici pour parler de mon caractère, Sir
John ? Et, au fait, où sont donc Hersham et Margoyle ? Votre bailli, celui
qui a ce chien plein de puces, a dit qu’ils avaient été tous deux arrêtés ?
    – Il mentait. Suivant mes ordres. Hersham est
mort et Margoyle est en fuite.
    Sir Thomas déglutit avec peine.
    – Bon, Thomas, je vais vous narrer ce qui s’est
passé. Et inutile de m’interrompre et d’accuser Sir Maurice d’assassinat !
    Il le menaça du doigt.
    – Vous savez, au fond de vous, qu’il n’a commis
aucun crime.
    – J’ai été trompé par toutes ces histoires.
    – Mais vous les avez pourtant racontées à votre
fille, intervint Athelstan.
    – Suffit ! Suffit ! s’exclama le
coroner en saisissant sa coupe de vin. Sir Thomas, il y avait une fois un riche
marchand de Cheapside…
    Le coroner décrivit en détail sans mâcher ses mots ce
que lui et son secrétaire avaient découvert : la mort de la jeune gueuse à la Lampe d’or, le combat la veille dans le cimetière
de St Erconwald et la confession entière et sincère de Clement Margoyle. Il
faut reconnaître que Sir Thomas l’écouta sans piper mot. Une agitation
spasmodique, ses lèvres sèches qu’il humectait, les gouttes de sueur qui
perlaient sur sa lèvre supérieure, étaient les seuls signes de sa peur.
    – Si nous le voulions, continua Sir John, nous
pourrions relater toute l’affaire à monseigneur de Gand. Croyez-moi, il l’apprécierait
hautement ! Il vous ferait arrêter, s’emparerait de votre fortune et
prendrait grand plaisir à refuser d’honorer les dettes qu’il a envers vous.
    Le magistrat tira un rouleau de parchemin de son
escarcelle.
    – La confession de Margoyle est preuve suffisante,
sans parler de mon témoignage et de celui de frère Athelstan.
    – Et Sir Maurice ?
    – Il ne sait pas tout. Et, pour être franc, Sir
Thomas, je ne crois pas qu’il s’en soucie beaucoup. Vous pourriez lui annoncer
que le pape règne à Cheapside, ça entrerait par une oreille et sortirait par l’autre !
    – Je n’avais pas le choix, se défendit Sir Thomas.
Vous ne savez pas ce que c’est, John ! Les rebelles sont partout en ville.
    – Vous auriez pu venir me voir, rétorqua Sir John.
Dans l’ensemble, ce ne sont que des braillards. Réfléchissez, Sir Thomas, ils
ne veulent pas commencer par ravir de jeunes damoiselles ou brûler des maisons.
Mais je vous préviens : quand Jack Straw et les autres, ces beaux
gaillards, marcheront sur Londres, ils se soucieront peu des anciennes
promesses !
    – Alors que se passera-t-il ?
    Sir John se leva et lança le morceau de vélin dans le
feu qui se consumait dans l’âtre.
    – Tout est fini, Sir Thomas.
    Le coroner fit signe à Athelstan de le suivre.
    – Nous partons. Dans le cortil, dehors, vous avez
une fille dont vous devriez être fier et un homme que je serais fort heureux d’appeler
mon fils.
    Il esquissa une révérence.
    – Adieu, Sir Thomas : en toute chose, n’oubliez jamais l’honneur !

CHAPITRE XVII
             Quand
ils quittèrent la demeure de Parr, Sir John était fort satisfait. Il était sûr
que Sir Thomas se comporterait de façon honorable et que les fiançailles de
Lady Angelica seraient bientôt proclamées à travers toute la ville. Sa bonne
humeur, pourtant, s’évanouit tandis que son secrétaire, perdu dans ses pensées,
parcourait rues et ruelles de Cheapside, entrant chez tous les apothicaires les
uns après les autres. Il ressortait de chaque boutique en secouant la tête, en
grommelant et en claquant de la langue pour manifester son dépit. Exaspéré au
plus haut point, le coroner finit par attraper le dominicain par les épaules.
    – Par le cul de Satan, fâcheux petit prêtre, que
patricotez-vous donc ?
    – Je ne sais pas vraiment, Sir John. M’avez-vous
déniché un vendeur de poisons ?
    Le magistrat fit signe que non.
    – Bon. Ça n’a pas grande importance pour l’heure !
commenta Athelstan avec un clin d’œil.
    Étonné, Cranston

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