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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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la chute de Herat.
     
     
    Au quatrième mois de siège, Gengis chassait avec ses
généraux autour de la ville. Après une période aussi longue, peu d’animaux
avaient échappé aux marmites des familles. Il ne restait que quelques lapins, rescapés
méfiants qui fuyaient dès qu’ils entendaient un cheval ou un homme.
    Balkh était tombée deux mois plus tôt et les Mongols avaient
massacré les habitants avant de raser la cité. Seule Herat tenait encore et
Gengis était las du siège et des terres chaudes. Il avait espéré une fin rapide
après le retour de Kachium et de Djaghataï, mais la forteresse se révélait une
des plus coriaces à s’être dressées sur sa route.
    Gengis avait changé trois fois l’emplacement des catapultes,
concentrant les tirs sur les parties planes des murs. Des lézardes étaient
apparues, à la grande joie des guerriers du camp, mais il avait parfois l’impression
de s’attaquer à une montagne, avec autant de chances de succès. Marquées en
mille endroits, les murailles tenaient. Gengis savait que la faim et la soif
finiraient par briser la ville, mais il continuait à utiliser ses machines de
siège.
    — Quand ce sera fait, nous rentrerons, marmonna-t-il
pour lui-même en fixant la forteresse.
    Kachium et Khasar, qui l’avaient entendu cent fois prononcer
ces mots, se contentèrent d’échanger un regard. Un lapin jaillit des
broussailles devant eux et ils talonnèrent tous trois leurs chevaux pour le
poursuivre. Couvrant le bruit des sabots, un cri aigu retentit au-dessus d’eux
et Gengis leva les yeux. Il y avait toujours quelqu’un pour observer le camp
mongol du haut des murailles de la ville et, cette fois, l’homme s’était trop
penché. Le malheureux était tombé mais il avait réussi à se rattraper au
parapet du bout des doigts. Gengis siffla en direction de ses frères, montra l’homme
qui appelait à l’aide. Khasar et Kachium se retournèrent, regardèrent la scène
avec intérêt.
    — On parie ? proposa le premier. Deux chevaux qu’il
dégringole.
    — Pas des miens, frère, répondit le khan.
    D’autres habitants tendirent le bras pour hisser l’imprudent
en lieu sûr, mais il poussa un cri de désespoir quand il sentit ses mains
glisser. Fascinés, Gengis et ses frères le virent lâcher prise. Un instant, il
sembla sauvé par le rebord d’une fenêtre cintrée mais il ne parvint pas à s’y
agripper. Il rebondit et tomba vers le socle rocheux de la forteresse. Son
corps tournoya, atterrit non loin de Gengis. Étonné, le khan le vit agiter un
bras.
    — Il est vivant !
    — Par pour longtemps, sans doute, avança Khasar. Cette
chute tuerait n’importe qui.
    Les trois frères trottèrent jusqu’à l’endroit où gisait l’homme.
La position de son pied indiquait qu’il avait une cheville fracturée. Son corps
était couvert de contusions et de plaies, et il clignait des yeux, sans
parvenir à croire qu’il avait survécu.
    Lorsque Khasar dégaina son sabre pour l’achever, Gengis leva
une main.
    — Si les esprits ne lui ont pas pris la vie après ça, ce
n’est pas à nous de le faire.
    Il regarda le haut des murailles, fut impressionné par la
hauteur dont l’homme était tombé et lui lança, dans la langue du Khwarezm :
    — Tu as une chance insensée.
    L’homme tenta de bouger, gémit et leva lui aussi les yeux
vers le mur.
    — Je n’appelle… pas ça… de la chance.
    Le khan lui sourit.
    — Fais venir un chamane, Khasar. Quand ses blessures
seront pansées, donne-lui une bonne jument et tout ce qu’il voudra d’autre.
    D’autres habitants observaient ce qui se passait et se
penchaient en haut du mur, certains presque aussi imprudemment que l’homme
étendu aux pieds de Gengis.
    — Quand la ville tombera, tu sauras quelle chance tu as
eue, dit le khan, cette fois dans sa propre langue.
    L’homme le regarda sans comprendre tandis que Khasar
descendait de cheval pour le hisser sur sa selle.
     
     
    Les murs de Herat s’écroulèrent au sixième mois de siège. L’une
des tours s’effondra et se brisa sur les rochers, ouvrant une brèche béante. Les
tumans se rassemblèrent mais il n’y eut aucune résistance. En pénétrant dans la
ville, ils trouvèrent les rues désertes et les maisons déjà pleines de morts et
d’agonisants. Ceux qui vivaient encore furent emmenés dans la plaine, où les
guerriers les firent s’agenouiller et les ligotèrent. Cela prit plusieurs jours
tant la forteresse
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