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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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police judiciaire que pour les amis mis en cause : alléchée par des « révélations » discrètes, peut-être aussi pour de l’argent, la presse à sensation, oubliant la mise en garde de Langlois, se lança de nouveau à l’assaut des deux absents. L’un d’entre eux publia même, en une, la photographie, assez floue d’ailleurs, d’un couple se promenant enlacé au bord du « lac des Quatre Cantons ».
    — Ça peut être n’importe qui, ces gens-là ! tonna Langlois en assénant un poing sur son bureau quand le canard responsable du « scoop » atterrit dessus. Et puisque ces publicistes à la manque ne veulent pas entendre raison, nous allons donner du canon. Convoquez-moi d’urgence les grands manitous de la presse ! ordonna-t-il à ses principaux collaborateurs réunis dans son bureau pour le tour d’horizon du matin. Ce scandale a assez duré !
    — Quelles sont vos intentions, Monsieur ? demanda quelqu’un.
    — Vous le verrez bien ! Et pendant que j’y pense, ajoutez-y quelques-uns des plumitifs en délire qui font monter leurs tirages aux dépens de deux vies humaines et sans se soucier des dégâts ! Je les veux ici même demain à 11 heures ! Partagez-vous le travail et dégagez ! Durtal et Sauvageol, vous restez ! clama-t-il en guise de péroraison avant de se rejeter dans son fauteuil.
    — Toujours les mêmes ! osa bougonner le vieil Etienne Blanchard qui était dans la police depuis trop longtemps pour se laisser impressionner par les coups de gueule du patron.
    Rares tout de même ! Sachant qu’il n’était pas concerné, il resta tranquillement assis sur sa chaise et alluma sa pipe comme si de rien n’était. Il faut dire qu’il avait le rare privilège de tutoyer le « patron » qu’il connaissait depuis toujours. Il s’enquit calmement :
    — As-tu au moins quelque chose à leur mettre sous la dent ?
    — Tu ne devrais même pas me poser la question. Interroge ces deux-là, si tu veux ! Durtal revient de Suisse.
    — Et alors ?
    — J’ai acquis deux certitudes, dit celui-ci. Mrs Belmont a exécuté point par point le programme qu’elle avait dû prévoir : elle a quitté Brigue pour Lausanne et, de là, s’est embarquée pour Paris quelques heures plus tard. À ce propos, ajouta-t-il en se tournant vers Langlois, les dessins de M lle … du Plan-Crépin ont fait des merveilles aussi bien au restaurant de Brigue où Mrs Belmont a déjeuné en attendant de prendre le train de Lausanne, que dans cette ville où elle a été remarquée à la gare. Quant à Morosini, personne ne l’a vu à Brigue !
    — Comment ça ?
    — Je veux dire qu’une fois descendu du Simplon-Express il semble s’être volatilisé !
    — Une voiture devait l’attendre ?
    — Non, je vois les faits autrement. Morosini est bien descendu à la gare mais ce n’est pas lui qui en est sorti !
    — D’où le tenez-vous ?
    — Des toilettes de ladite gare… où la femme de ménage a trouvé une paire de lunettes noires échappées, je pense, de la poche d’un personnage qui n’en avait plus besoin pour dissimuler une partie de son visage. D’où l’on peut déduire, en toute logique, que leur propriétaire si soigneusement emballé au départ de la gare de Lyon, atteint, entre parenthèses, d’un rhume spectaculaire dont il ne souffrait pas en quittant la rue Alfred-de-Vigny, n’était pas le prince Morosini.
    — Et d’où on peut conclure de tout ceci, reprit Langlois, qu’aussi bien Mrs Belmont que son compagnon d’« escapade amoureuse » ont été enlevés tous les deux à Paris. Autant dire sous notre nez ! Elle à l’arrivée en gare de Lyon et lui au départ de la rue Alfred-de-Vigny ! Et par le même taxi !
    — Vous l’avez trouvé, ce taxi ?
    — Pas encore, mais ça ne tardera pas ! intervint Sauvageol… J’ai passé au peigne fin la compagnie des G7, avec l’aide enthousiaste, je le signale, de Maître Krasinski, ex-avocat russe à qui le ravisseur avait emprunté son numéro et copain comme tout avec l’ex-colonel Karloff que tout le monde connaît ici. Aucun de leurs collègues ne correspond à la description que le chauffeur de M me de Sommières a faite du conducteur… On en est venu à penser que le taxi fantôme pourrait être le même qui a chargé Mrs Belmont à Paris !
    À mesure que le jeune homme parlait, le vieux Blanchard s’assombrissait au point d’en oublier de tirer sur sa pipe…
    — Drôle d’affaire ! Qui sent plutôt mauvais et qui suppose de gros

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