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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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pu se le procurer, car Fitz le conservait dans un coffre, avec son
testament et les autres documents familiaux. La panique l’envahit.
    « Je pense que ceci suffira »,
intervint Walter. Il sortit de sa poche une enveloppe timbrée et oblitérée,
adressée à Miss Maud Fitzherbert aux bons soins du dispensaire. Il avait dû se
la procurer lorsqu’il était allé voir le docteur Greenward. Comme il était
astucieux !
    L’officier d’état civil la lui
rendit sans faire de commentaire.
    « Il est de mon devoir de
vous rappeler l’engagement solennel que représentent les vœux que vous allez
prononcer. »
    Maud fut un peu vexée de l’entendre
insinuer ainsi qu’elle pourrait ne pas savoir ce qu’elle faisait, puis elle se
rappela qu’il était tenu de faire ce discours à tous les jeunes mariés.
    Walter se redressa. Ça y est, se
dit Maud ; plus question de reculer à présent. Elle était sûre de vouloir
épouser Walter – et surtout, elle savait qu’elle avait atteint l’âge de
vingt-trois ans sans jamais rencontrer un autre homme qu’elle ait pu ne fût-ce
qu’envisager de prendre pour mari. Tous ceux qu’elle connaissait traitaient les
femmes comme des enfants montés en graine. Seul Walter faisait exception. Ce
serait lui ou personne.
    Le fonctionnaire énonçait la
formule que Walter devait répéter : « Je déclare qu’à ma
connaissance, aucune raison légale ne m’empêche, moi, Walter von Ulrich, d’être
uni par les liens du mariage à Maud Elizabeth Fitzherbert. » Il prononça
son prénom à l’anglaise et non à l’allemande, Wallter au lieu de Valter.
    Maud le regarda et l’écouta. Il
avait le visage ferme, la voix claire.
    Puis ce fut lui qui l’observa
tandis qu’elle prenait la parole. Elle adorait son air sérieux. La plupart des
hommes, même les plus intelligents, ne pouvaient s’empêcher de bêtifier quand
ils s’adressaient à une femme. Walter lui parlait comme il aurait parlé à
Robert ou à Fitz, et – plus extraordinaire encore – il écoutait ce qu’elle
avait à lui dire.
    Vinrent ensuite les vœux. Walter
la regarda droit dans les yeux lorsqu’il la prit pour épouse et, cette fois,
elle perçut dans sa voix un léger tremblement. C’était ce qu’elle adorait chez
lui : elle se savait capable de lui faire perdre son sang-froid. De le
faire trembler d’amour, de bonheur ou de désir.
    Elle prononça la même formule que
lui : « J’appelle les personnes ici présentes à témoigner que moi,
Maud Elizabeth Fitzherbert, prends Walter von Ulrich pour époux devant la loi. »
Elle parlait sans hésitation et se sentit un peu gênée de ne laisser voir
aucune émotion – mais ce n’était pas son style. Elle préférait paraître un
peu froide même quand elle ne l’était pas. Walter le comprenait, car il
connaissait mieux que quiconque les violentes passions qui agitaient son cœur.
    « Avez-vous l’alliance ?»
demanda l’officier d’état civil. Maud n’y avait même pas pensé – mais
Walter était plus prévoyant. Il sortit de la poche de son gilet un anneau en or
tout simple, lui prit la main et le lui passa au doigt. Il avait dû en estimer
la taille au jugé, car il était un peu trop grand. De toute façon, comme leur
mariage resterait secret, elle ne le porterait plus pendant un certain temps
après ce jour.
    « Je vous déclare mari et
femme, dit enfin le fonctionnaire. Vous pouvez embrasser la mariée. »
    Walter déposa un doux baiser sur
ses lèvres. Elle lui passa le bras autour de la taille pour le serrer contre
elle. « Je t’aime, murmura-t-elle.
    — Et maintenant, le
certificat de mariage, reprit l’officier d’état civil. Peut-être aimeriez-vous
vous asseoir… madame von Ulrich. »
    Walter sourit, Robert gloussa et
Ethel battit des mains. Maud comprit que le fonctionnaire prenait plaiSir à
être le premier à appeler la jeune mariée par son nom marital. Ils s’assirent
tous pendant que l’employé commençait à remplir le certificat. Walter déclara
que son père était officier dans l’armée et qu’il était né à Dantzig. Maud
indiqua que le sien s’appelait George Fitzherbert, qu’il était agriculteur – les
prés de Ty Gwyn servaient de pâture à un petit troupeau de moutons, si bien que
son assertion n’était pas entièrement fausse –, et qu’elle était née à
Londres. Après quoi Robert et Ethel apposèrent leurs signatures.
    La cérémonie était terminée,

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