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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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du sabot d'un cheval, le
timbre électrique d'une cage ou la stupidité d'un mineur qui allumait sa pipe
au mépris de la réglementation pouvait mettre le feu à ce gaz inflammable.
    « Où ? demanda Tommy.
    — En bas, sans doute, au
niveau principal – c'est pour ça qu'on s'en est tirés.
    — Que le Seigneur nous
protège.
    — Il le fera, dit Billy,
dont la terreur commençait à s'atténuer. Surtout si on se bouge un peu. »
Il n'y avait pas trace des deux piqueurs pour lesquels les garçons
travaillaient – ils avaient rejoint le secteur de Goodwood pour la pause.
Personne ne pouvait prendre de décision à leur place. « On ferait mieux de
retourner au puits. »
    Ils enfilèrent leurs vêtements,
accrochèrent leur lampe à leur ceinture et coururent jusqu'au puits d'aération
Pyrame. L'encageur de la recette était Dai Côtelette. « La cage ne vient
pas ! annonça-t-il d'une voix affolée. J'ai sonné plusieurs fois ! »
    Sa peur était contagieuse et
Billy dut faire un effort pour réprimer sa propre angoisse. Il réfléchit et
demanda : « Et le téléphone ? » L'encageur communiquait avec son
homologue de la surface à l'aide des signaux transmis par la sonnerie
électrique, mais on avait installé récemment des téléphones, en haut et en bas,
reliés au bureau du directeur des houillères, Maldwyn Morgan.
    « Ça ne répond pas, expliqua
Dai.
    — Je vais réessayer. »
Le téléphone était fixé au mur, à côté de la cage. Billy décrocha et actionna
la manivelle. « Allez, allez ! »
    Il entendit enfin la voix
chevrotante d'Arthur Llewellyn, le commis de bureau : « Oui ?
    — Grêlé, c'est Billy
Williams, cria Billy dans le combiné. Où est Mr Morgan ?
    — Il n'est pas là. C'était
quoi, ce bruit ?
    — Une explosion souterraine,
espèce de crétin ! Où est le patron ?
    — Il est parti à Merthyr,
dit Grêlé d'un ton geignard.
    — Bon sang, mais qu'est-ce
qu'il fiche là-bas… enfin, peu importe. Voilà ce que tu vas faire. Grêlé, tu
m'écoutes ?
    — Oui. » Sa voix était
un peu plus ferme.
    « Avant tout, envoie
quelqu'un au temple méthodiste et dis à Dai Ouin-ouin de constituer une équipe
de secours.
    — Entendu.
    — Ensuite, téléphone à
l'hôpital. Qu'ils envoient l'ambulance au carreau.
    — Quelqu'un est blessé ?
    — Il y a des chances, après
une explosion pareille ! Troisièmement, fais venir tous les hommes au
hangar de nettoyage du charbon, pour qu'ils sortent les tuyaux de pompe à
incendie.
    — Il y a le feu ?
    — La poussière doit brûler,
forcément. Quatrièmement, appelle le poste de police et dis à Geraint qu'il y a
eu une explosion. Il préviendra Cardiff. » Billy ne voyait rien d'autre à
lui demander dans l'immédiat « Ça va aller ?
    — Ça va aller, Billy. »
    Billy reposa le récepteur au
crochet. Il ne savait pas si ses instructions seraient efficaces, mais cette
conversation lui avait permis de mettre ses idées au clair. « Il doit y
avoir des blessés au niveau principal, dit-il à Dai Côtelette et à Tommy. Il
faut aller voir.
    — Impossible, objecta Dai,
la cage n'est pas là.
    — Il n'y a pas une échelle
contre le mur du puits ?
    — Elle descend à deux cents
mètres !
    — Et alors ? Si j'étais
une mauviette, je ne serais pas mineur ! » Malgré ses paroles
courageuses, il était mort de peur. L'échelle du puits servait rarement et
n'était peut-être pas correctement entretenue. Un faux pas, un barreau manquant
et c'était la chute mortelle.
    Dai ouvrit la grille qui grinça.
Le puits était revêtu de briques, humides et couvertes de moisissures. Une
étroite corniche courait horizontalement le long de la partie supérieure du
revêtement, à l'extérieur du logement de bois de la cage. Une échelle
métallique était fixée par des pattes cimentées dans l'appareil de brique. Ses
montants latéraux fragiles et ses échelons étroits n'avaient rien de rassurant.
Billy hésita, regrettant sa bravade. Mais il ne pouvait plus faire marche
arrière, ce serait trop humiliant. Il inspira profondément, prononça tout bas
une prière et posa le pied sur la corniche.
    Il en fit le tour pour rejoindre
l'échelle. Après s'être essuyé les mains sur son pantalon, il empoigna les
montants latéraux et s'engagea sur le premier barreau.
    Il descendait. Le fer était
rugueux et des paillettes de rouille se déposaient sur ses mains. Par endroits,
les pattes de fixation

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