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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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majorité des Allemands non
plus. Mais leur pays n’était pas démocratique. Le kaiser s’est laissé
convaincre par les généraux. Après la mobilisation des Russes, ils n’ont plus
eu le choix.
    — Bien sûr, je m’en
souviens. Mais presque tout le monde l’a oublié. »
    La danse se termina. Rosa
Hellmann s’approcha d’eux et Gus fit les présentations. Les deux femmes
échangèrent quelques mots, mais Rosa avait soudain perdu sa gaieté coutumière
et Maud s’éloigna.
    « Sa robe coûte une fortune,
remarqua Rosa d’un ton maussade. Elle est de Jeanne Lanvin. »
    Gus était perplexe. « Vous n’aimez
pas Maud ?
    — En revanche, vous semblez
l’apprécier beaucoup.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Vous dansiez très près l’un
de l’autre. »
    Rosa ne savait rien de Walter.
Mais Gus n’appréciait pas d’être faussement accusé de flirt. « Elle
voulait me parler de quelque chose d’assez confidentiel, expliqua-t-il d’un air
vaguement indigné.
    — Je n’en doute pas.
    — Franchement, je ne sais
pas pourquoi vous le prenez comme ça. Vous m’avez laissé en plan pour vous
jeter dans les bras de ce Grec gommeux.
    — Il est très bel homme et
pas du tout gommeux. Et pourquoi ne danserais-je pas avec d’autres ? Vous
n’êtes pas amoureux de moi, après tout. »
    Gus la regarda fixement. « Oh,
fit-il, oh, sapristi. » D’un coup, il ne savait plus où il en était.
    « Que vous arrive-t-il
encore ?
    — Je viens de me rendre
compte… Je crois…
    — Allez-vous me dire ce que
vous avez ?
    — Oui, je crois qu’il le
faut. » Sa voix tremblait. Il se tut.
    Elle attendit. « Eh bien ?
insista-t-elle, agacée.
    — Je suis amoureux de vous. »
    Elle soutint son regard sans rien
dire. Après un long silence, elle demanda : « Vous êtes sérieux ? »
    Cette idée avait beau lui être
venue à l’esprit de façon totalement inattendue, il n’éprouvait pas l’ombre d’un
doute. « Oui, je vous aime, Rosa. »
    Elle esquissa un pâle sourire. « Voyez-vous
ça.
    — Je crois qu’en fait, je
vous aime depuis un bout de temps sans le savoir. »
    Elle hocha la tête, comme si elle
venait d’avoir confirmation d’un soupçon. L’orchestre entonna une mélodie
langoureuse. Elle fit un pas vers lui.
    Il la prit machinalement dans ses
bras, mais était trop perturbé pour danser correctement. « Je ne suis pas
sûr d’arriver à…
    — Ne vous en faites pas. »
Elle savait ce qui le tracassait. « Faites semblant. »
    Il remua maladroitement les pieds.
Il avait le cerveau en ébullition. Elle n’avait rien dit de ses propres
sentiments. D’un autre côté, elle ne s’était pas enfuie. Avait-il une chance d’être
aimé en retour ? Elle l’appréciait, manifestement, mais ce n’était pas la
même chose. Était-elle en train de s’interroger sur ce qu’elle éprouvait pour
lui ? Ou cherchait-elle les mots pour l’éconduire gentiment ?
    Elle leva les yeux vers lui. Il
crut qu’elle allait lui répondre, mais elle murmura : « S’il vous
plaît, Gus, emmenez-moi ailleurs.
    — Certainement. »
    Elle récupéra son manteau. Le
portier héla un taxi, une Renault rouge.
    « Chez Maxim’s », dit
Gus. Ce n’était pas loin et ils firent le trajet en silence. Gus aurait donné
beaucoup pour savoir ce qu’elle avait en tête. Cependant, il ne voulait pas la
brusquer. Il finirait bien par la revoir.
    Le restaurant était bondé. Les
rares tables libres étaient réservées pour des clients retardataires. Le
serveur était désolé. Gus prit son portefeuille, en sortit un billet de
cent francs et dit : « Une table tranquille dans un coin. »
    La carte «  Réservé » disparut et ils s’assirent.
    Ilschoisirent un menuléger . Guscommanda une bouteille deChampagne . « Vousavez
tellementchangé , remarqua Rosa.
    — Je ne crois pas,
protesta-t-il, étonné.
    — Vous n’étiez pas le même,
à Buffalo. Je crois même que je vous intimidais. Maintenant, vous vous baladez
dans Paris comme si la ville vous appartenait.
    — Oh, bigre ! Vous me
trouvez arrogant ?
    — Non, sûr de vous, c’est
tout. Vous avez quand même travaillé dans l’entourage d’un président, vous avez
fait la guerre… ce sont des choses qui comptent. »
    On leur apporta leurs assiettes,
mais ils ne mangèrent pas beaucoup. Gus était trop nerveux. Que pensait-elle ?
L’aimait-elle, oui ou non ? Elle devait bien le savoir ! Il posa

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