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La complainte de l'ange noir

La complainte de l'ange noir

Titel: La complainte de l'ange noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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gorge !
    — Cela pourrait être n’importe qui, observa Maltote à qui les louanges décernées par son maître avaient redonné confiance. Sir Hugh a raison. On nous a devancés pour tendre ce piège. Nous autres, courriers, dit-il en se rengorgeant, sommes habitués à ce genre de traquenard. Que faisons-nous à présent, Messire ? Nous revenons à Mortlake ?
    — Non, Maltote. Tu sais quelle route nous avons suivie et quel sentier nous avons pris par erreur. Alors, en selle et galope à bride abattue jusqu’à ce que tu aperçoives les lumières d’un hameau ou d’un village. À ce moment-là, reviens !
    Maltote s’exécuta. Restés au carrefour, Corbett et Ranulf entendirent décroître le martèlement des sabots et sentirent bientôt le froid les envahir, malgré tous leurs efforts pour se réchauffer. Maltote revint enfin.
    — Il y a un hameau là-bas. J’ai interrogé un paysan. Voici la bonne route pour Bishop’s Lynn, dit-il en la désignant. Nous continuons, Messire ?
    Corbett acquiesça. Contrairement à toute attente, il ne s’arrêta pas au village, mais poursuivit son chemin à vive allure, malgré les protestations de ses compagnons. La brume, plus glacée et plus épaisse à présent, s’accrochait à eux, et Corbett se demanda s’il avait pris la bonne décision. Ranulf se plaignit haut et fort pendant quelque temps, mais l’obscurité et le froid eurent raison de lui. Il se tut, se recroquevilla sur son cheval et s’emmitoufla dans sa cape et son capuchon, résigné et maussade.
    Ils atteignirent enfin Bishop’s Lynn. Corbett, les pieds engourdis, ne fut pas d’humeur à discuter avec les membres du guet, qui avaient déjà sonné le couvre-feu et fermé les portes de la ville. Il leur brandit sous le nez ses mandats, ce qui, ajouté aux imprécations de Ranulf, leur fit ouvrir rapidement une poterne. L’un des gardes les mena dans St Nicholas Street, à la plus importante auberge de la ville, La Treille, sise au coin de Chapel Street. Corbett usa encore de son rang pour réquisitionner les écuries et une chambre. Après s’être débarrassés de leurs vêtements boueux et lavés dans des baquets d’eau chaude apportés par des serviteurs ensommeillés, ils se changèrent et descendirent souper dans la grand-salle. Ils étaient trop épuisés pour bavarder et les plats de viande fumante ainsi que l’épaisse bière locale eurent tôt fait de les rendre somnolents. Paupières lourdes, ils retournèrent dans leur chambre et se jetèrent sur leurs lits.
    Ils dormirent tard. Lorsque Corbett se réveilla, frais et dispos, il ne se ressentait nullement de sa mésaventure, à part une certaine raideur dans les jambes. Ils déjeunèrent. Maltote alla s’assurer que les chevaux avaient été bien pansés et brossés, puis, sur l’ordre de Corbett, emporta leurs habits sales à la buanderie de la taverne. L’aubergiste, désireux de tirer profit de clients aussi importants, avait promis que ses servantes s’en occuperaient.
    — Maltote restera ici, décida Corbett. Ranulf et moi irons au Guildhall.
    — Pour chercher quoi, Messire ?
    — La liste des électeurs. Je veux voir s’il y a encore un Holcombe à Bishop’s Lynn.
    — Et qui d’autre ?
    — Un meunier du nom de Culpeper, dont la fille a été récemment assassinée à Hunstanton.
    Ils quittèrent la taverne, en laissant des instructions à Maltote, et longèrent St Nicholas Street jusqu’au Guildhall qui se dressait en face des tours élancées de St Margaret. Un huissier leur barra la route, mais Corbett expliqua qui ils étaient, et, en moins de temps qu’il n’en faut pour réciter trois Ave, un échevin obséquieux leur prêtait son concours.
    — Oui, oui ! murmurait-il, les traits bouffis de suffisance. Nous avons les registres des impôts, ceux des électeurs et des subsides. Ce sont eux qui vous diront si un Holcombe habite encore dans notre ville.
    — Et le meunier Culpeper ?
    — Oh, lui est bien connu ! Mais vous ne le trouverez pas à son moulin.
    L’échevin désigna la grosse bougie des heures qui se consumait sur son pivot :
    — À cette heure-ci, il doit être sur les quais, près de l’Octroi, en train de surveiller le chargement de farine sur les bateaux qui vont descendre le fleuve.
    Corbett confia à Ranulf l’examen des registres.
    — N’oublie pas l’orfèvre, Edward Orifab, lui recommanda-t-il avant de gagner les quais par Purfleet Street.
    Le bruit assourdissant

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