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La couronne dans les ténèbres

La couronne dans les ténèbres

Titel: La couronne dans les ténèbres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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point. Sir James et le cachot n’étaient destinés qu’à vous avertir de ne pas aller trop loin, de ne pas trop profiter de notre faiblesse actuelle.
    — Et l’accusation de meurtre ? demanda Corbett d’une voix posée.
    — Oh ! dit l’évêque avec un petit sourire. Thomas Erceldoun, l’écuyer que vous avez questionné si longuement le lendemain de notre banquet... On l’a retrouvé étranglé au garrot dans l’église de St Giles, il y a sept jours.
    L’évêque réprima un bâillement.
    — C’était un solide gaillard, je doute fort que vous ayez pu le tuer. De toute façon, nous savons que le jour de son assassinat, vous étiez assez loin d’Edimbourg, mais c’était un bon prétexte pour vous retenir quelque temps, au cas où vous auriez tenté de vous plaindre à vos maîtres de Londres.
    Corbett réfléchit. Erceldoun était mort, cela, c’était très significatif, mais il était trop concentré sur ce que Wishart lui disait pour approfondir le sujet. Il était épuisé et voulait dormir.
    — Donc, dit-il avec lassitude, qu’attendez-vous de moi ?
    — Rien pour l’instant, répliqua Wishart. Je ne vous mettrai pas en prison, ni ne vous expulserai d’Ecosse, à une condition : vous m’avertirez si vous découvrez que le roi a bien été assassiné et vous me donnerez le nom de l’assassin. En retour, continua l’évêque en se redressant sur sa chaise, je vous apporterai toute l’aide nécessaire. Sir James Selkirk, dit-il en désignant le chevalier assis près de Corbett, vous assistera quand vous le demanderez. Qu’en dites-vous, Messire l’Anglais ?
    Corbett essaya de rassembler ses esprits. S’il refusait, c’était la fin de sa mission. S’il acceptait, cela signifiait qu’il devrait faire part à Wishart de certaines de ses conclusions.
    — J’accepte votre offre, Monseigneur, dit-il en s’inclinant, mais puis-je vous prier de répondre à quelques questions d’abord ?
    Wishart eut l’air surpris mais acquiesça.
    — Certainement. Quelles questions ?
    — Vous assistiez au Conseil le soir où est mort Alexandre ?
    Wishart fit signe que oui.
    — Auriez-vous remarqué quelque chose d’inhabituel ? Je sais que le roi, d’abord morose, est devenu brusquement joyeux. Savez-vous pourquoi ?
    Wishart hocha la tête.
    — Non. Moi aussi, j’ai remarqué le changement d’humeur du roi, mais n’y ai guère prêté attention, car le roi était d’un tempérament nerveux et versatile. Le Conseil fut convoqué pour des motifs mineurs. Je crois que Seton en était le responsable, mais votre Benstede pourrait vous en dire plus, car Seton et lui semblaient être des amis proches. Tout ce dont je me souviens, c’est que le roi et de Craon avaient une conversation fort animée et que de Craon avait l’air ravi. Vous devez connaître la suite.
    Corbett observait Wishart. Il désirait être seul pour pouvoir réfléchir clairement. Il savait pourquoi Wishart l’avait fait emprisonner et amener là, transi de froid et épuisé : il espérait le piéger ! Le clerc comprit soudain qu’à l’instar de nombreuses personnes, Wishart était convaincu que les vraies raisons de sa présence étaient tout autres, et voulait le lui faire avouer en lui tendant des pièges, et, sinon, le forcer à passer son temps à rechercher l’assassin d’Alexandre III. Eh bien ! décida Corbett avec un haussement d’épaules, il mènerait sa tâche à bien et retournerait en Angleterre. La succession au trône d’Écosse n’était pas son problème. Pourtant, d’autres questions se posaient.
    — Les jours précédant sa mort, demanda-t-il, le roi a-t-il fait quelque chose qui n’était pas dans son caractère ?
    Wishart réfléchit un instant avant de faire signe que non.
    — Il était morose, de mauvaise humeur. Il se préparait à envoyer à Rome son confesseur, un franciscain, le père John, pour une mission personnelle et privée, dont il ne fit part ni au Conseil ni à moi-même.
    Corbett perçut l’orgueil blessé chez cet ecclésiastique qui aimait tant être au courant de tout.
    — Le père John alla-t-il à Rome ?
    — Non. En fait, juste avant de se rendre à Kinghorn, le roi me pria d’ordonner au père John de ne pas partir, mais de rester au château jusqu’à son retour. C’est tout.
    Corbett se frotta les paupières d’un geste las, feignant d’être plus épuisé qu’il ne l’était en réalité.
    — Monseigneur, supplia-t-il d’une

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