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La danse du loup

La danse du loup

Titel: La danse du loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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condition. Les malades au moins seront saufs.” L’ordre stupéfia tout le monde au point que personne ne songea à le vérifier. La reddition fut acceptée sur le champ. Le roi Louis, sur son grabat, luttait entre la vie et la mort. Il était dans l’incapacité de donner un ordre. On apprit par la suite que le sergent n’était qu’un espion à la solde du sultan !
    Les captifs furent parqués en la ville de Mansourah en attendant que soit négocié le montant de la rançon. Les rues en terre battue étaient encore rouges, a-t-on dit, du sang des Templiers et des croisés qui avaient chargé avec le comte d’Artois.
    Un grand nombre de preux, chevaliers, écuyers ou simples gens d’armes étaient trop miséreux pour racheter leur liberté par leurs propres moyens. D’aucuns avaient, en effet, dû vendre à réméré leurs seigneuries pour participer au Grand Voyage. Ils ne disposaient plus que de maigres ressources et un grand nombre parmi eux étaient devenus aussi pauvres que Job. Le roi leur vint en aide en se portant fort pour eux.
    Ce qui n’empêcha pas les Mameluks, dont ils étaient captifs, d’en flageller et d’en décoler un grand nombre. Ils reçurent la couronne de martyre. Une couronne teinte de leur sang. Si, par trop démunis, ils avaient en outre refusé d’apostasier leur foi en Notre-Seigneur.
    Turan-shah balançait entre son orgueil et son sens de l’intérêt : mettrait-il à mort le roi franc ou en tirerait-il rançon ? On avait perdu l’occasion d’échanger Damiette contre Jérusalem.
    Le sultan exigea finalement du roi une rançon pharaonique de huit cent mil besants d’or et la reddition de la ville de Damiette pour libérer les captifs. Qu’en eut-il été si Damiette n’avait pas été contrôlée par les croisés ?
     
    Au moment où il venait de fixer le montant de la rançon, une révolte de palais éclata. Le sultan était haï par son armée.
    Les Mameluks et leur chef Baïbars se saisirent de lui. Il tenta de s’enfuir, couvert de blessures. Ses assassins le rattrapèrent. L’un d’eux lui ouvrit la poitrine d’un coup de cimeterre.
    Il lui arracha le cœur, le saisit dans la main et courut vers notre saint roi : “Que me donneras-tu pour avoir arraché le cœur de celui qui te voulait mettre à mort   ?’‘ Le roi ne daigna point répondre. Ils furent sur le point de l’égorger, lui et tous les prisonniers. Ils se ravisèrent au dernier moment et confièrent le pouvoir à l’une des veuves du prédécesseur de Touran-shah.
    Charmée et troublée, paraît-il, par la prestance et le beau visage émacié par la maladie et la captivité du roi Louis, la sultane Bouche de perles confirma les accords passés avec feu le dernier sultan.
    Entre-temps et bien qu’elle fut sur le point d’accoucher, la jeune reine Marguerite avait organisé la défense et l’approvisionnement de la ville de Damiette avec une surprenante autorité.
    Le sire de Joinville précisa que la reine avait fait jurer au vieux chevalier, commis à sa garde, le chevalier d’Escayrac, de les occire, elle et la jeune Bertrade, si les Sarrasins venaient à reprendre la ville. Le chevalier aurait répondu : “Y pensais…”
    La reine avait compris quelle monnaie d’échange Damiette représentait dans les négociations avec le sultan. Il n’est pas exagéré de dire qu’elle sauva le roi et ce qui restait de l’armée.
     
    À deux jours des nones de mai, le 5 mai 1250, quatre galées conduisirent le roi et une partie des captifs à Damiette, contre versement d’une grande partie de la rançon. Malgré la diligence de la reine, l’équivalent en besants d’or de trente mil livres tournois faisait défaut. Par l’entremise du sénéchal de Joinville, le roi fit mander à frère d’Ostricourt, trésorier du Temple, de bien vouloir lui en faire l’avance.
     
    L’ordre du Temple avait vocation religieuse et militaire. Ils étaient aussi banquiers et marchands. Parfois, plus banquiers que marchands. Ils ne pouvaient se dessaisir de dépôts qui ne leur appartenaient pas. Aussi le trésorier refusa-t-il tout net. La règle lui interdisait de bailler mie sans l’ordre formel du grand maître. En transgressant la règle de l’Ordre, Étienne d’Ostricourt ne s’exposait-il pas à l’exclusion ?
     
    Renaud de Vichers, maréchal du Temple, suggéra de saisir ce qu’on refusait. Le roi envoya le sire de Joinville en ambassade à bord de la mestre-galée templière.
    Comme

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