La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
géométriques ni posés régulièrement, mais grossièrement taillés et de plusieurs dimensions. Certains étaient si lourds qu’il me fallait déployer toutes mes forces pour les soulever. En outre, une fois allégés du poids de la rangée supérieure, plusieurs d’entre eux restaient en équilibre précaire, et le moindre faux mouvement pouvait les faire basculer à l’intérieur de la chambre. Nous voulions également préserver les sceaux imprimés sur l’épais mortier de la face extérieure. Mace et Callender durent venir à mon aide. Je détachais doucement chaque pierre avec un levier, pendant que Mace la soutenait pour qu’elle ne tombe pas, puis nous la passions à Callender qui la donnait lui-même à l’un des ouvriers qui la confiait à un autre, et ainsi de suite jusqu’à l’entrée de la tombe.
Au bout de quelque temps, le mystère du mur en or fut éclairci. Nous nous trouvions bien à l’entrée de la chambre funéraire du roi, et ce qui nous barrait le chemin, c’était une immense chapelle dorée construite pour protéger le sarcophage. Elle était à présent visible de l’antichambre à la lumière de nos lampes, et nous pouvions sentir l’excitation qui agitait les spectateurs, derrière la barrière. Nous qui travaillions étions probablement moins exaltés, préoccupés que nous étions d’enlever les pierres sans accident. Il aurait suffi de la chute d’une seule pour endommager irréparablement la délicate surface de la chapelle. Aussi, dès que l’ouverture fut assez large, nous y glissâmes un matelas que nous suspendîmes de l’autre côté du linteau. Il fallut encore deux heures d’un travail difficile pour dégager suffisamment la porte. Qui plus est, alors que nous arrivions au bas de la porte, nous dûmes nous arrêter pour ramasser les perles éparpillées d’un collier que les voleurs avaient abandonné sur le seuil. Rude épreuve pour notre patience, alors que nous touchions au but ! Enfin, les perles ramassées, les dernières pierres enlevées, nous pûmes pénétrer dans la chambre funéraire.
Le niveau du sol de la chambre était d’environ un mètre plus bas que celui de l’antichambre, ce qui ne facilitait pas nos mouvements, d’autant que le passage entre la chapelle et le mur était étroit. Heureusement, il n’y avait pas d’objets par terre dans cette partie de la chambre. Je me laissai donc glisser, puis, une lampe à la main, j’avançai avec précaution jusqu’au coin de la chapelle. Deux beaux vases d’albâtre bloquaient le chemin ; je marquai soigneusement leur emplacement et les enlevai pour les passer à ceux qui étaient restés dans l’antichambre. Ils étaient d’une qualité et d’une forme supérieures à ceux que nous avions mis au jour jusque-là, à l’exception de la coupe d’albâtre trouvée sur le seuil de l’antichambre. Lord Carnarvon et M. Lacau me rejoignirent et nous reprîmes notre investigation.
Sans aucun doute, c’était bien là la chambre funéraire, et ce qui se dressait devant nous était une de ces grandes chapelles dans lesquelles on déposait les rois. Elle était si vaste (cinq mètres sur trois mètres trente et deux mètres soixante-dix de hauteur) qu’elle remplissait presque toute la salle, ne laissant qu’un espace d’une soixantaine de centimètres entre les murs, sur les quatre côtés. Le haut, orné d’une frise et d’un tore, atteignait presque le plafond. Du haut en bas, elle était recouverte de feuilles d’or et, sur les côtés, des panneaux incrustés de terre vernissée bleue portaient les symboles magiques qui devaient assurer la force et la protection. Plusieurs emblèmes funéraires gisaient à terre et, au nord, se trouvaient les sept avirons magiques qui permettent au roi de traverser les eaux du monde des ténèbres. Contrairement à ceux de l’antichambre, les murs de la chambre funéraire étaient décorés de scènes et d’inscriptions brillamment colorées, mais visiblement exécutées à la hâte.
Ces derniers détails, nous avons dû les noter par la suite. Sur le moment nous ne pensions qu’à nous assurer de l’état de la chapelle. Les voleurs l’avaient-ils ouverte ? Là, sur le côté est, se trouvaient les grandes portes fermées par des loquets – et non pas scellées – qui allaient nous donner la réponse. Une seconde chapelle apparut alors. Elle était fermée comme la précédente, mais sur les loquets se trouvait un sceau, intact ! Nous
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