La Femme Celte
Éros et Antéros ,
Paris, Payot, p. 42. C’est moi qui souligne.
[183] Ibid. , p. 104.
[184] Ibid. , p. 105.
[185] Ibid. , p. 105. J’ajouterai que l’éducation sexuelle
contemporaine, qu’elle soit scolaire ou para-scolaire, est le comble de
l’imbécillité que pouvait inventer notre système d’éducation pourri par la base
et incapable de former des jeunes à leurs responsabilités futures. D’abord
cette soi-disant éducation sexuelle dépoétise complètement l’amour, le rabaisse
au rang d’une fonction d’excrétion. On fait l’amour comme on va aux cabinets.
Ensuite, elle est une application de la fameuse « direction d’intention »
si chère aux bons pères Jésuites : ne pouvant empêcher les gens de faire
l’amour, on tente de justifier l’acte par un but noble et altruiste, celui de
la procréation. Enfin, et c’est le plus grave, on vide la sexualité de son sens
biologique et de son sens psychologique en en faisant une fonction génitrice
alors qu’il n’a jamais été démontré que la procréation était le but de la
sexualité : en effet, on peut procréer sans mettre en jeu les mécanismes
sensuels de la sexualité. La sexualité est indépendante de la procréation et
elle n’a pas besoin de s’apprendre dans des livres et sous la conduite
d’éducateurs qui n’ont pas les moyens de communiquer ce qui est incommunicable
autrement que par l’acte d’amour lui-même.
[186] Y compris les rapports entre père et fille, car à ce moment-là la
fille, par transfert, devient le substitut jeune de la mère. Il en est de même
pour les rapports entre frère et sœur, la sœur devenant l’image jeune de la
mère. Précisons que rapports a un sens
absolument général, sans ambiguïté : il s’agit de toutes les sortes de
rapports (physiques, affectifs, sociaux, politiques, économiques, artistiques)
qui peuvent exister entre deux êtres vivants.
[187] Chez certains peuples, la naissance d’une fille est même une
catastrophe. L’exemple des Esquimaux est assez frappant.
[188] La thèse de W. J. Gruffydd ( Rhiannon,
an Inquiry into the First and Third Branches of the Mabinogi , Cardiff,
1953), bien qu’elle soit discutable et bien souvent peu convaincante, a le
mérite de replacer Rhiannon au rang de déesse primordiale. En effet, selon
Gruffydd, Rhiannon (= la Grande Reine) est associée étroitement non seulement à
Épona, mais surtout à Modron-Matrona. Or si l’on tient compte des états
successifs de la légende de Rhiannon rapportée par le Mabinogi (et là Gruffydd entre dans une
interprétation conjecturale), on découvre que Pwyll est un personnage récent,
qui, par suite de confusions, a pris la place occupée primitivement par
Teyrnon, lequel, dans le Mabinogi , retrouve
l’enfant Pryderi perdu et devient son père adoptif. Or Teyrnon provient d’un
ancien Tigernos , qui veut dire le Roi. Ainsi
est-on amené à envisager un couple Rigantona-Tigernos (ou Épona-Tigernos),
c’est-à-dire Matrona-Tigernos (la Mère et le Roi), ou Modron-Teyrnon, avant le
couple littéraire Rhiannon-Pwyll, devenu par la suite Modron-Uryen ou
Morgane-Uryen dans les derniers romans arthuriens.
[189] On sait qu’il s’agit de la transposition galloise du Manannan mac Lir
des Irlandais. W. J. Gruffydd prétend que dans la forme antérieure de
l’histoire, Manawyddan, maître de l’Autre Monde (et par conséquent équivalent
de Pwyll), était le père de Gweir, premier nom de Pryderi : il serait donc
un autre visage de Pwyll-Teyrnon, mais revêtu d’un aspect gaélique dû à
l’influence irlandaise sur le Dyved où s’est développée la légende.
[190] Notamment chez Gruffydd déjà cité, chez Henri Hubert ( Le Mythe d’Épona ), chez Jan de Vries ( La Religion des Celtes , p. 90 et 134), chez
P. M. Duval ( Les Dieux de la Gaule ,
p. 47).
[191] De toutes façon, rig et regena proviennent de la racine indo-européenne REG,
diriger, s’étendre. Comparer le sanskrit rnjati ,
il s’étend, rju , droit ; le grec
όςεγω, je tends, le latin regere ,
diriger, le gothique rakjan et l’allemand recken , étendre. Le vieux celtique * rektu a donné le vieil irlandais recht , l’irlandais actuel reacho ,
ces mots signifiant « loi » ; le vieux breton reith et le gallois rhaith signifiant « loi » ; le moyen-breton reiz ,
« juste », le breton actuel reiz dans le sens d’ordre et de loi.
[192] T. H. Gaster, Les Plus Anciens Contes
de
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