Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
une longue expérience de cette délicate opération, avaient mis à nu la blessure de d’Albaran, toujours évanoui, et procédaient à un pansement en règle de cette blessure. Ils avaient d’ailleurs tout le nécessaire : bandages, charpie et onguents. Et la rivière coulait à leurs pieds. C’était une habitude commune à tous les aventuriers de cette époque, de ne pas partir en expédition sans emporter dans leur bagage une petite pharmacie. Ils n’avaient eu qu’à fouiller dans les fontes d’un des chevaux abattus pour trouver tout ce qui leur était nécessaire.
    – Eh bien ? interrogea Pardaillan qui voyait que Fausta considérait son dogue avec une sombre inquiétude.
    – Rien de grave, monsieur le chevalier, rassura Escargasse. M. de Valbert peut se vanter d’avoir placé fort adroitement son coup.
    – D’ici quinze jours il sera sur pied, libre de se faire trouer de nouveau la peau si cela lui chante, ajouta Gringaille.
    – Vous pouvez vous en rapporter à eux, dit Pardaillan à Fausta. Ils ont eu si souvent l’occasion de recoudre eux-mêmes leur peau trouée qu’ils ont fini par s’y connaître tout autant que bien des chirurgiens réputés habiles.
    Fausta se contenta de remercier d’un léger signe de tête. Ils se tournèrent alors vers les deux autres blessés. Ils n’avaient été qu’étourdis. Ils étaient déjà revenus à eux. Ils ne bougeaient pas. Seulement, ils roulaient des yeux d’autant plus inquiets qu’ils avaient reconnu leur maîtresse sous son déguisement qu’ils connaissaient de longue date.
    – Tenez-vous tranquilles et il ne vous sera pas fait d’autre mal, rassura Pardaillan. Seulement, il vous faut vous résigner à garder vos liens encore un bon moment. J’ai besoin qu’il en soit ainsi.
    Les deux braves ne répondirent pas : ils attendaient les ordres de leur maîtresse qu’ils interrogeaient du regard.
    – Nous devons nous soumettre aux volontés de nos vainqueurs, prononça Fausta d’une voix morne.
    A ce moment, d’Albaran, soulagé par la fraîcheur du pansement, revint à lui. Ses yeux tombèrent sur Fausta qu’il reconnut sur-le-champ. Il essaya de se soulever, ce qui, si stoïque qu’il fût, lui arracha une plainte sourde, et ne pouvant y parvenir, il s’excusa humblement :
    – J’ai fait ce que j’ai pu, madame… Je n’ai pas… été le plus fort.
    – C’est comme moi. Je n’ai pas été la plus forte non plus. Te voilà blessé, me voici prisonnière… Mais nous sommes vivants tous les deux, et c’est l’essentiel.
    – Monsieur, intervint Pardaillan, vous sentez-vous assez de force pour vous tenir en selle jusqu’à Saint-Denis dont nous ne sommes pas très éloignés ?
    – Je l’espère…
    – Alors faites et partons, commanda Pardaillan.
    Cet ordre s’adressait à Escargasse et Gringaille. Ils savaient apparemment ce qu’il signifiait, car ils n’eurent pas une hésitation. Ils enlevèrent doucement le blessé et l’assirent sur le propre cheval de Fausta. Quant aux deux autres, sans les détacher, ils les placèrent en travers des selles, auxquelles ils les attachèrent solidement pour leur éviter une chute. Ceci fait, ils prirent chacun un cheval par la bride et se tinrent raides et muets, signifiant ainsi qu’ils étaient prêts.
    – En route ! commanda Pardaillan.
    q

Chapitre 17 LE RETOUR
    I l n’avait pas lâché le bras de Fausta. Il l’entraîna doucement. D’Albaran suivit. Et derrière d’Albaran, Escargasse et Gringaille, conduisant par la bride les chevaux que leurs deux prisonniers étaient dans l’impossibilité de conduire eux-mêmes. Et la petite troupe s’éloigna lentement, au pas, trois à pied, les trois autres montés, abandonnant sur le champ de bataille les trois pauvres bêtes qui avaient succombé à leurs affreuses blessures.
    Les premiers pas se firent en silence. Pardaillan observait Fausta du coin de l’œil. Très calme, tout à fait maîtresse d’elle-même, elle marchait à son côté d’un pas ferme et assuré. Elle paraissait avoir pris bravement son parti de sa double mésaventure. Précisément à cause de cette apparente résignation, Pardaillan redoubla d’attention. C’est qu’il la connaissait à fond et il se doutait bien qu’elle méditait une revanche terrible. Il ne voulut pas lui laisser le loisir de combiner son affaire en toute tranquillité d’esprit. Et il se mit à bavarder pour la distraire, la mettre dans la nécessité de

Weitere Kostenlose Bücher