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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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puisse lui reprocher de m’avoir livré. Que dites-vous de cette belle trouvaille, Violetta ?
    Cette « belle trouvaille », comme disait Pardaillan, laissa un instant la duchesse sans voix. Elle regarda tour à tour le chevalier qui branlait doucement la tête d’un air de dire : « C’est bien tel que je vous le dis », et le duc, dont la contenance embarrassée constituait le plus clair des aveux. Et elle reprocha, avec plus de tristesse que d’indignation :
    – Se peut-il que vous ayez fait ce misérable calcul ?… Seigneur Dieu ! mais je ne reconnais plus le noble Charles d’Angoulême que j’ai tant aimé.
    Dans la rue, des coups formidables ébranlaient la porte : Concini avait ordonné de la jeter bas, puisque les habitants refusaient d’obéir à la sommation du grand prévôt. Elle résistait bravement, cette porte. Mais il était clair qu’elle ne pourrait pas tenir longtemps.
    La duchesse, sur ce ton d’autorité, irrésistible parce qu’il vient du cœur, commanda :
    – Descendez, monsieur, et parlez à ces gens.
    – Puisque vous le voulez absolument, j’y vais, madame, consentit le duc.
    Il avait aux lèvres ce même sourire étrange qu’il avait eu déjà. Cette fois, la duchesse ne fut pas dupe. Elle posa sa main blanche sur le bras du duc et, l’arrêtant au moment où il ouvrait la porte :
    – Un instant, dit-elle, bien que je ne vous reconnaisse plus, je ne vous ferai pas cette injure de croire que vous allez introduire ces gens ici et leur livrer l’hôte que Dieu vous a envoyé. Cependant, comme vous ne me paraissez pas avoir tout votre bon sens et qu’il faut tout prévoir avec les fous, je vous préviens que si on monte ici il faudra passer sur mon cadavre que vous trouverez sur le seuil de cette porte.
    q

Chapitre 4 GISELLE D’ANGOULEME
    E n disant ces mots, elle sortit de son sein un petit poignard qu’elle serra nerveusement dans son poing, pour montrer que la menace n’était pas vaine. En même temps, elle le fouillait du regard jusqu’au fond de l’âme. Et, dans ses prunelles, à lui, elle vit une lueur sanglante s’allumer. Et elle comprit que la menace n’était pas faite pour l’arrêter… Au contraire… C’était l’écroulement complet de son amour, de son bonheur. Elle ressentit au cœur comme une morsure atroce qui la fit chanceler. Elle se raidit désespérément. Elle ne voulut pas faiblir. Et, dans son cerveau exorbité, elle chercha la bonne, la suprême inspiration qui viendrait à bout de sa résistance. Et elle trouva ceci, qu’elle expliqua d’une voix, d’un calme funèbre effrayant :
    – Je vous préviens, en outre que, près de mon cadavre, vous trouverez celui de votre fille.
    Cette fois, le duc s’émut. Et il eut un hurlement, par quoi se traduisit son amour paternel :
    – Ma fille chérie !…
    La duchesse respira plus librement : elle sentait qu’elle avait trouvé le défaut de la cuirasse.
    – Oui, votre fille, dit-elle avec force, votre fille qui, en vraie Valois qu’elle est, ne voudra pas survivre au déshonneur de son père et qui se tuera comme moi. N’est-ce pas ma fille ?
    Ainsi interpellée, Giselle, qui, avec une stupeur douloureuse toujours croissante, avait assisté sans trop le comprendre à ce débat tragique qui venait de s’élever entre son père et sa mère, répondit :
    – Certes, ma mère, je ne suis pas fille à survivre au déshonneur de mon père. Et ce poignard, rouge de votre sang, mère adorée, me servirait à trancher une existence qui me serait désormais insupportable. Elle avait prononcé cela sans la moindre hésitation, la noble et fière enfant. Et le ton sur lequel elle avait parlé ne permettait pas de douter de l’infaillibilité de sa résolution. Le père le comprit bien ainsi. Et, tandis que la mère remerciait d’un sourire et d’un regard caressant, lui, la sueur de l’angoisse au front, il implora d’une voix presque humble :
    – Giselle, mon enfant bien-aimée !…
    Mais l’enfant ne se contentait pas d’adorer son père ; elle le vénérait à l’égal de Dieu. Et elle le fit bien voir, car, après avoir, en réponse à sa mère, donné son avis sans hésiter, elle ajouta en souriant, avec une assurance qui témoignait de la confiance naïve et touchante, mais inébranlable, qu’elle avait en ce père vénéré :
    – Mais je suis bien tranquille et bien sûre de finir de ma mort naturelle.
    Et, se redressant, une flamme de fierté

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