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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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entendre.
    Alors Valvert, Gringaille et Escargasse se précipitèrent. Pardaillan lui-même s’approcha de la petite table. Tous voulurent palper les pièces fauves, les faire tinter, s’assurer qu’elles étaient réellement en bel et bon or ayant cours.
    Ils se mirent joyeusement à table et attaquèrent les victuailles, pendant que Landry commençait son récit. Nous n’avons pas besoin de dire si ce récit fut écouté avec intérêt et si Landry fut couvert d’éloges sincères et d’ailleurs bien mérités.
    – Mais, fit Valvert en conclusion, je ne vois pas là-dedans qu’il ait été question de la dot de ma bien-aimée Florence ! Cet argent t’appartient.
    – Jamais de la vie ! protesta Landry avec indignation. C’est pour M lle  Florence que je l’ai arraché à Concini. C’est donc à elle qu’il appartient. Et c’est à elle, s’il vous plaît, monsieur, qu’il ira !
    – Mais, insista Valvert, Florence n’en a pas besoin ! Florence sera riche, puisque le roi a promis de la doter… ou de la faire doter, ce qui revient au même.
    – Le roi fera ce qu’il voudra ! C’est son affaire et non la mienne ! Moi, monsieur, j’avais mis dans ma tête que, d’une manière ou d’une autre, je ferais la dot de « l’enfant ». Il m’a fallu des années, mais enfin j’y suis arrivé tout de même. Et vous croyez que, maintenant que j’ai atteint mon but, je vais manquer au serment que je me suis fait à moi-même ? Ce ne serait pas à faire, monsieur !
    – Mais, diable d’entêté, puisque je me tue de te dire que Florence sera riche ! Garde cet argent pour toi qui ne possèdes rien.
    – Vous errez, monsieur, dit Landry en haussant les épaules. Il alla ramasser le sac qu’il avait déposé dans un coin, et le laissa tomber sur la table en disant :
    – Voilà ! Il y a dix mille livres là-dedans ! Ceci, c’est ma part, largement suffisante pour moi !… que je dois à M. Concini, comme de juste… Vous voyez, monsieur, que si j’ai pensé à l’enfant, je ne me suis pas oublié non plus !
    – Outre !… – Cornes de Dieu ! admirèrent Escargasse et Gringaille.
    Et Escargasse ajouta :
    – Pas moinsse, ce bougre de Landry, c’est un fameux renard !
    – Comment, sourit Pardaillan, tu as aussi arraché ta part à Concini ?
    – Je croyais vous l’avoir dit !… Non ?… Simple oubli, monsieur, croyez-le bien, répondit Landry.
    Et se tournant vers Valvert :
    – Vous voyez, monsieur, que vous vous trompez grandement quand vous dites que je ne possède rien.
    Valvert demeurait indécis : d’une part, il lui répugnait d’enlever à Landry une fortune qu’il avait acquise au risque de sa vie. D’autre part, il ne pouvait pas répondre par un refus humiliant à un dévouement si touchant. Et il consultait Pardaillan du regard.
    Mais Pardaillan, on le sait, avait pour principe bien arrêté de laisser les gens régler les affaires de sentiments selon les inspirations de leur cœur et se gardait bien de faire ou de dire quoi que ce soit pour les influencer. D’ailleurs, il attendait lui-même, avec quelque curiosité, la décision qu’il allait prendre et qui, selon lui, tardait déjà un peu trop. Ce qui fait qu’il détournait les yeux et montrait un visage fermé.
    Voyant que son maître se taisait, Landry Coquenard reprit avec une émotion mal contenue :
    – Monsieur, il y a des années et des années que je caresse l’espoir que cette enfant, qui me doit la vie, me devra aussi la fortune et le bonheur. Voyez-vous, je dois parler en toute franchise et en toute humilité. Ce n’est pas tant l’enfant que j’aime, monsieur… C’est à peine si je la connais, je ne l’ai vue que de loin en loin, dans la rue… Jamais je ne lui avais parlé aussi longuement que je l’ai fait aujourd’hui… Ce que j’aime surtout en elle, il faut bien le dire, c’est la représentation vivante de la seule bonne action que j’aie commise dans ma longue existence de sacripant… C’est surtout cela que j’aime, c’est surtout à cela que je tiens… Et j’y tiens, voyez-vous, plus qu’à ma peau !… Et c’est tout dire… La vie, je la lui ai sauvée… Le bonheur, j’étais bien persuadé que c’est vous qui le lui donneriez… Et c’est pourquoi je me suis attaché à vous et vous ai servi, j’ose le dire, avec zèle et dévouement… La fortune, je la lui ai assurée aujourd’hui, et, je le dis sans fausse modestie, au risque de

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