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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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de la tombe, il m’adresse ici ?
    L’énigme se trouvait expliquée, en partie du moins. Car si on savait maintenant qui était ce mort dont parlait le roi, on ne s’expliquait pas comment, du fond de sa tombe, il pouvait envoyer un ambassadeur à son fils. On comprenait bien qu’il se cachait un mystère sous cette manière de s’exprimer. Et les esprits travaillaient ferme. Et on attendait avec impatience, dans l’espoir que le roi expliquerait ce nouveau mystère comme il avait expliqué le premier.
    Quant à ce qui est de protester, on pense bien que ni Fausta, ni Marie de Médicis, ni Concini, ni aucun de ceux qui cachaient leur rage et leur inquiétude sous des sourires de commande, ne s’avisât de le faire. Au contraire, un murmure approbateur s’éleva, emplit la vaste salle.
    D’un geste de la main, le roi réclama le silence qui se fit comme par enchantement. Alors, il se tourna vers Vitry, et sur un ton d’irrésistible autorité, il commanda :
    – Vitry, faites rendre les honneurs royaux à M. le chevalier de Pardaillan.
    Et Vitry, raide et impassible comme un soldat qu’il était, pivota sur ses talons, commanda d’une voix retentissante, en tirant lui-même l’épée hors du fourreau :
    – Gardes, présentez les armes !
    Et pivotant de nouveau sur les talons, face à Pardaillan, il salua d’un geste large de l’épée, pendant que ses cariatides puissantes, aux somptueux costumes, renversaient les piques, comme c’était l’usage, demeuraient figées dans une immobilité de pierre.
    Alors le roi se découvrit lui-même dans un geste théâtral. Et s’inclinant gracieusement devant Pardaillan qui pestait intérieurement et qui eût volontiers donné tout ce qu’il possédait pour se trouver ailleurs qu’au Louvre, il acheva :
    – Le roi de France veut être le premier à saluer le chevalier de Pardaillan qui est deux fois digne de cet honneur : pour son propre mérite d’abord, et ensuite parce qu’il représente le roi Henri le Grand, mon auguste père. Allons, mesdames, faites la révérence ; courbez-vous, maréchal, saluez tous, messieurs, celui devant qui votre roi s’incline le premier.
    Et tous, au milieu d’un murmure flatteur, s’inclinèrent devant Pardaillan qui, un peu pâle, avec cette grâce cavalière qui n’appartenait qu’à lui et qui ressemblait si peu aux manières gourmées des courtisans, répondit par un salut qui s’adressait à tous. Tous s’inclinèrent, même la reine, même Fausta, même Concini, qui ne pouvaient vraiment pas se dérober là où le roi donnait l’exemple.
    Après quoi, le roi se couvrit et prit familièrement le bras de Pardaillan.
    q

Chapitre 8 OU VALVERT TIENT LA PROMESSE QU’IL A FAITE A ROSPIGNAC
    A ce moment, au milieu du sourd murmure qui s’élevait du sein de cette brillante assemblée attentive à ce qui allait suivre, car plus que jamais la curiosité se trouvait débridée, et on espérait que le roi allait s’expliquer tout à fait, on s’attendait à quelque nouveau coup de théâtre imprévu, à ce moment, une voix jeune, claire, toute vibrante d’enthousiasme, lança à toute volée :
    – Vive le chevalier de Pardaillan ! Et vive le roi Louis XIII, ventrebleu !
    Pardaillan se mit à rire de bon cœur, et, chose qui stupéfia les courtisans et les combla d’aise, le roi, qu’on voyait rarement sourire, se mit à rire de tout son cœur, lui aussi. Ce qui fait qu’une détente se produisit, et toutes les physionomies jusque-là mornes, inquiètes, ou graves et compassées, s’épanouirent en des sourires larges d’une aune ou en des rires tonitruants.
    Pardaillan s’était tourné du côté de celui qui venait de lancer ce double vivat accompagné d’un juron énergique, un peu déplacé peut-être, mais qui disait si bien l’éclatante sincérité de celui qui l’avait poussé et qui, sans s’en douter, venait de déblayer et d’égayer une atmosphère jusque-là plutôt lourde et contrainte. Et comme il avait reconnu la voix d’Odet de Valvert, sans en avoir l’air, il avait amené le roi, qui lui donnait le bras, à en faire autant, afin d’attirer son attention sur son jeune ami.
    C’était bien Odet de Valvert, en effet. Il se tenait près d’une porte. Le roi le vit qui agitait son chapeau en l’air, avec une frénésie juvénile. Et comme il avait bonne mémoire, il le reconnut sur-le-champ. Et il lui adressa un gracieux sourire, accompagné d’un salut amical de la

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