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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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demandait pas mieux que de voler au secours de son amant. Mais, incapable d’avoir une volonté à elle, elle consultait Fausta du regard pour voir si elle approuvait le conseil de Léonora. Et Fausta qui, au fond, n’était peut-être pas fâchée de la mésaventure de Concini, Fausta qui avait tout intérêt à affaiblir ses ennemis en les laissant se déchirer entre eux, Fausta ne fut pas de l’avis de Léonora. Fausta donna ce conseil, spécieux autant qu’intéressé :
    – Attendez, madame, attendez encore. Il faut éviter à tout prix un conflit d’autorité entre la régente et le roi, qui n’en demeure pas moins le roi, bien qu’il soit en tutelle. Vous lui ferez, en particulier, tous les reproches qu’il mérite. Mais, en public abstenez-vous. Il sera temps d’en venir à cette extrémité, si le roi dépasse toute mesure. Jusque-là, patientez, et demeurez impassible.
    Et ce fut Fausta que Marie de Médicis écouta.
    Léonora dut s’incliner, la rage au cœur. Mais elle ne fut pas dupe de la manœuvre de Fausta, elle. Et le regard sanglant qu’elle lui décocha à la dérobée indiquait que ce nouveau grief était soigneusement noté dans son implacable mémoire, et qu’elle le ferait payer chèrement, le jour où elle se sentirait assez forte pour régler ses comptes, tous ses comptes, d’un seul coup.
    Les ennemis de Concini avaient très bien remarqué les velléités d’intervention de la reine. Ils savaient que si elle jetait dans le débat le poids de son autorité de régente, le roi devrait plier. Et ils n’osaient pas laisser éclater ouvertement leur joie. Mais leurs regards flambaient et des sourires mortels découvraient des dents acérées qui ne demandaient qu’à mordre.
    Les intimes du roi, en voyant la tournure que prenait l’affaire, étaient venus vivement se ranger derrière lui. Ils se tenaient prêts à tout. Et, en attendant, comme Léonora, ils jetaient de leur mieux de l’huile sur le feu, en soufflant à leur maître des conseils de violence.
    – Hardi, Sire ! coulait dans son oreille droite la voix frémissante de Luynes. Hardi ! Vous tenez la bête. Ne la lâchez plus, mordieu ! Tous piqueurs sont là pour la découdre.
    – Sire ! Sire ! implorait Montpouillan à son oreille gauche, un mot, un signe, et je vais donner du poignard dans le ventre de ce pourceau d’Italie.
    – Puisque vous avez appelé Vitry, grondait dans son cou le Corse Ornano, faites-le saisir, et qu’on en finisse une bonne fois, avec ce laquais d’alcôve, bon à tout faire.
    Seul Vitry ne disait rien. Il gardait cette rigide impassibilité du soldat sous les armes. Mais ses yeux, à lui aussi luisaient comme des braises ardentes, et sa main frémissait nerveusement, comme impatiente de s’abattre au collet du favori détesté.
    Pardaillan gardait son apparente indifférence. Mais il n’en suivait pas moins avec un intérêt passionné cette scène imprévue, que sa seule présence avait amenée. Et de temps en temps, il adressait un sourire aigu à Fausta. Et Fausta répondait par un sourire de défi, hochait doucement la tête, comme pour dire qu’elle marquait le coup et qu’elle le rendrait quand elle le jugerait à propos.
    Concini était livide. Ses lèvres moussaient, comme il lui arrivait dans ses accès de fureur poussés jusqu’à la frénésie. Il se sentait perdu. Non pas dans sa faveur : Marie de Médicis était là, et il était sûr d’elle. Mais il sentait que sa vie ne tenait qu’à un fil. Un mot de lui mal interprété, un geste équivoque, et c’en était fait de lui. La meute de ses ennemis se ruait sur lui, le poignard au poing. Lui et ses quatre gardes du corps étaient emportés, déchiquetés comme fétus pris dans la tourmente.
    On a pu voir dans diverses circonstances qu’il ne manquait pas d’une certaine bravoure physique. Un instant, il eut la pensée de tenir tête malgré tout. Mais la partie était, de toute évidence, par trop inégale.
    Résister, dans ces conditions, c’eût été une manière de se suicider. La vie était trop belle pour lui pour qu’il ne tînt pas à la conserver le plus longtemps possible. Il comprit l’impérieuse nécessité de plier. C’était le seul moyen de sauver sa peau, ce qui importait avant tout. Quant au reste, Marie de Médicis était là pour un coup. Il n’hésita pas à s’humilier.
    Comédien génial, au masque doué d’une mobilité prodigieuse, il se composa instantanément le visage

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