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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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manière toute particulière à ce qu’il demandait et que ne pas lui obéir sur ce point pouvait avoir des conséquences qu’il ne soupçonnait pas, mais qui, assurément, seraient très graves. Et il promit encore :
    – Je ne comprends pas, mais n’importe, je ferai ainsi que vous le désirez, monsieur.
    – C’est tout ce que je demande. Quant au reste, vous comprendrez plus tard, répliqua Pardaillan avec un sourire énigmatique.
    Ils sortirent.
La Truie qui file
était à deux pas. Ils s’y trouvaient donc presque portés. Ils pénétrèrent dans la cour. Il faut croire que Gringaille, en y laissant son cheval, avait en même temps laissé des instructions, car cinq chevaux tout sellés attendaient côte à côte, en piaffant d’impatience, la bride passée dans les anneaux scellés dans la muraille.
    Ils n’avaient donc qu’à se mettre en selle. Ce qu’ils firent à l’instant même. Valvert serra avec vigueur la main que lui tendait Pardaillan et partit le premier. Landry Coquenard, Escargasse et Gringaille lui laissèrent prendre six pas d’avance et s’ébranlèrent à leur tour.
    Lorsqu’ils passèrent devant Pardaillan, celui-ci lança à Gringaille et à Escargasse un coup d’œil expressif en désignant Valvert de la tête. Les deux braves comprirent à merveille la signification de ce regard, car, d’un même geste, ils frappèrent du poing le pommeau de la formidable colichemarde qui battait le flanc de leur monture. Et Escargasse, qui avait toujours des démangeaisons au bout de la langue, appuya leur geste par ces paroles :
    – N’ayez pas peur, monsieur, on ouvrira l’œil.
    Demeuré seul dans la cour, Pardaillan suivit du regard Valvert qui s’en allait au pas, le poing sur la hanche et, le même sourire énigmatique aux lèvres, il songeait :
    « Ce brave garçon, qui s’en va risquer sa peau avec une si belle insouciance, ne se doute certes pas que, par la même occasion, il marche à la conquête de sa dot… Car enfin le service qu’il va rendre au roi vaut bien… soyons raisonnable… mettons deux cent mille livres ?… Oui, corbleu, le roi ne pourra pas lui donner moins… Va donc pour deux cent mille livres… Mais diantre, le roi pourrait bien accepter le service et oublier de le récompenser. Eh ! eh ! c’est assez dans les habitudes des grands de se croire quittes de tout par une belle parole !… J’en sais quelque chose !… Pardieu, si le roi oublie, je me charge, moi, de lui rafraîchir la mémoire. Et même, il me vient une idée… C’est à voir… Je réfléchirai à cela en route. »
    Tout en songeant ainsi, Pardaillan, par vieille habitude de routier, s’assurait que son cheval était bien sanglé et se mettait en selle à son tour. Il sortit et tout doucement, car il se trouvait au milieu de la foule des ménagères qui encombraient déjà le marché, il alla jusqu’au coin de la rue au Feure.
    Il n’entra pas dans cette rue et s’arrêta un instant. Du haut de son cheval, il jeta un coup d’œil dans la rue, chercha et trouva aussitôt une manière de mendiant qui s’était accroupi contre une borne. Nous disons « une manière de mendiant » car si cet homme avait le costume dépenaillé d’un miséreux, s’il s’était installé là comme pour implorer la charité publique, en réalité, il paraissait fort peu s’occuper de solliciter les passants.
    En voyant cet homme que, de toute évidence, il savait là, Pardaillan eut un sourire narquois.
    « Cet imbécile de Stocco qui s’imagine que je ne le reconnaîtrai pas parce qu’il s’est déguisé en suppôt de la cour des Miracles et qu’il s’est masqué la moitié du visage avec un large bandeau de linge sale ! se dit-il. Ce coquin commence à devenir assommant et j’ai bien envie… »
    Il réfléchit une seconde en regardant Stocco – car c’était bien lui – d’un air qui n’annonçait pas précisément des dispositions bienveillantes. Puis, haussant les épaules d’un air dédaigneux, il s’éloigna doucement sans avoir été vu de Stocco qui, de l’œil libre que ne masquait pas le bandeau, surveillait les portes des maisons de la rue au Feure et n’avait pas tourné la tête de son côté.
    Pardaillan sortit de la ville et prit la route de Saint-Denis, la route précisément qu’avait prise Valvert quelques minutes avant lui. Il se lança au galop sur cette route, comme s’il était à la poursuite de quelqu’un. Après tout, peut-être avait-il

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