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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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bien, il est parti ?
    – Oui, monsieur.
    – Combien d’hommes avec lui ?
    – Deux seulement. Mais bien armés et qui me paraissent diablement solides.
    – Aurais-tu peur par hasard ? interrogea Pardaillan en le fouillant du regard.
    – Peur ? s’étonna sincèrement Gringaille. Et de quoi aurais-je peur ? Je suis là pour vous renseigner, je vous renseigne. Les gaillards m’ont paru solides. Je dis : ils sont solides. Et c’est tout. Mais cornedieu, ni ceux-là ni d’autres ne me font peur. Et vous le verrez bien, monsieur.
    – Bien, fit Pardaillan, satisfait. Raconte, brièvement, maintenant. Gringaille raconta simplement qu’il avait suivi d’Albaran jusqu’aux Porcherons et termina en disant :
    – D’après ce que vous m’avez dit, monsieur, et par la direction qu’il a prise, j’ai compris que l’Espagnol s’en va pour passer la Seine au bac qui se trouve non loin de Clichy. J’ai pensé qu’il était inutile de pousser plus loin, j’ai tourné bride et je suis venu vous avertir.
    – Qu’en dites-vous, Odet ? fit Pardaillan en se tournant vers Valvert, attentif.
    – Je dis, monsieur, répondit le jeune homme, que Gringaille doit avoir raison. D’Albaran a voulu raccourcir un peu la course pour ménager ses chevaux. Il passera la Seine au bac de Clichy, après quoi il longera doucement la rivière jusqu’à ce qu’il rencontre le bateau et son escorte.
    – C’est probable, en effet. Et vous, qu’allez-vous faire ?
    – Mais, monsieur, c’est à vous de décider, puisque c’est vous qui avez préparé cette expédition et que vous devez la diriger.
    – C’est que, précisément, je ne peux pas aller avec vous, comme il était convenu. Je le regrette beaucoup, mais aujourd’hui j’ai autre chose à faire. Vous comprenez, Odet ?
    – Oh ! parfaitement, monsieur, répondit le jeune homme. Et, avec un sourire confiant :
    – Je me doute bien qu’il faut que ce que vous avez à faire ailleurs soit d’une gravité exceptionnelle pour que vous renonciez ainsi à une expédition que vous aviez préparée avec tant de soin. Mais soyez tranquille, monsieur : je ferai pour vous ce que vous ne pouvez faire vous-même. Et je réussirai, ou j’y laisserai ma peau.
    – Non pas, fit vivement Pardaillan, il ne s’agit pas d’y laisser sa peau. Il faut réussir. Vous m’entendez, Odet ? il le faut.
    – C’est différent. Alors je réussirai, je vous en donne ma parole, monsieur.
    – Dès l’instant que j’ai votre parole, me voilà tranquille. Maintenant, répondez à ma question : qu’allez-vous faire ?
    – Je vais filer au galop sur Saint-Denis. J’y traverserai la Seine et je reviendrai, au pas, sur Paris, en longeant la rivière. Il me semble que c’est ce qu’il y a de plus simple à faire.
    – En effet. Allez maintenant, et ne perdez pas un instant.
    – Holà ! Landry, Escargasse, appela Valvert. Les deux hommes appelés parurent aussitôt.
    – Nous partons, dit Valvert sans donner d’autres explications.
    – Nous sommes prêts ! fit Landry Coquenard sans s’étonner.
    – Hé bé ! ce n’est pas trop tôt ! se réjouit Escargasse. On s’énervait à attendre ainsi.
    – En route, commanda Pardaillan qui ajouta : je veux vous voir partir. Je vous accompagne jusqu’à la
Truie.
    Ils sortirent tous les cinq par la rue de la Cossonnerie, c’est-à-dire qu’ils passèrent par les caves. En chemin, Pardaillan faisait ses dernières recommandations à Valvert et lui rappelait tout ce qu’il avait à faire.
    – Vous irez au Louvre, dit-il en terminant, cela va de soi. Pas de fausse modestie, hein ! Racontez tout ce que vous aurez fait. Vous m’entendez, Odet ? Je tiens absolument à ce qu’il en soit ainsi.
    – Je suivrai vos instructions à la lettre, promit Valvert. Cependant, monsieur, il me semble qu’il est de toute justice que je fasse connaître la part qui vous revient dans cette affaire. En somme, mon rôle, à moi, n’est que secondaire. Je ne suis que le bras qui exécute, tandis que vous avez été la tête qui conçoit et qui dirige.
    – Non pas, non pas, protesta vivement Pardaillan, j’ai des raisons à moi, et de sérieuses raisons, crois-le bien, de ne pas paraître dans cette affaire. Ainsi, sous aucun prétexte, ne prononce mon nom à ce sujet. Je te le demande instamment.
    A ce tutoiement inusité, plus qu’à l’insistance qu’il y mettait, Valvert comprit que Pardaillan tenait d’une

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