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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ce digne gentilhomme ! Et vous dites que vous ne l’aimez pas ?
    Et comme la jeune fille répétait encore non de la tête :
    – Bon, bon, je ne suis pas en peine : cela viendra. Et avec un gros rire malicieux.
    – C’est peut-être déjà venu, sans que vous vous en doutiez.
    – Quoi ? s’effara Muguette. Qu’est-ce qui viendra, qui est déjà venu sans que je m’en doute ?
    – Que vous l’aimerez, pardine !
    Cette fois, Muguette rougit un peu, baissa la tête et demeura un instant silencieuse. Puis redressant la tête :
    – Je n’ai pas de secrets pour vous, ma bonne Perrine.
    – Et vous faites bien, car, bien que je ne sois qu’une pauvre paysanne, j’ai de l’expérience, voyez vous, et je ne suis pas de trop mauvais conseil. De plus, je me jetterais volontiers au feu pour vous, demoiselle. Vous le savez bien.
    – Je sais, ma bonne Perrine, que vous m’aimez bien. Et je vous le rends bien, allez. Je vous dirai donc en toute sincérité que je ne sais si cela viendra, comme vous dites, mais ce que je sais bien, c’est que depuis quelque temps, depuis ce matin surtout, je pense à ce jeune homme plus que je ne le voudrais.
    – Je vous dis que ça vient, je vous dis que ça vient, jubila la mère Perrine.
    – Ce serait un bien grand malheur, soupira Muguette.
    – Pourquoi ? se rebiffa la bonne femme, à cause de la petite Loïse ? Et grondeuse :
    – Quel bon sens y a-t-il à se sacrifier ainsi pour une enfant qui ne vous est rien ! Loïsette, après tout, n’est pas votre fille.
    – C’est vrai. Mais je l’aime comme si elle était vraiment ma fille. Et je l’ai adoptée.
    – Chansons ! aimez-là tant que vous voudrez, la chère mignonne le mérite bien. Mais ne vous sacrifiez pas pour elle. Songez que cette enfant a peut-être encore un père et une mère qui la cherchent. Qui vous dit qu’ils ne finiront pas par la trouver un jour. Ce jour-là, ils viendront vous réclamer leur enfant. Et bien, que ferez-vous ? Dites-le un peu, pour voir : que ferez-vous ?
    – Il faudra bien que je la leur rende. Ce serait un crime que de ne pas rendre une enfant à sa mère qui la pleure.
    Elle disait cela très simplement. On voyait qu’elle disait ce qu’elle pensait et qu’elle ferait bravement ce qu’elle disait. Mais elle était très pâle, et on voyait aussi qu’elle éprouvait un déchirement affreux à la pensée qu’il lui faudrait, un jour, se séparer de cette enfant qu’elle chérissait de toute la force de son brave petit cœur qui ne s’était jamais connu d’autre affection que celle-là.
    La mère Perrine hocha la tête en la considérant d’un air apitoyé. Et d’une voix qui se fit plus grondeuse :
    – Je sais bien, pardine, que vous la rendrez à ses parents. Vous êtes bien trop honnête pour chercher à vous dérober. Vous la rendrez donc. Et vous demeurerez seule, abandonnée, sans affection, pleurant toutes les larmes de votre corps, vous qui, pourtant, êtes si gaie. Et c’est pour cela que vous aurez sacrifié votre belle jeunesse ?
    La petite Loïse jouait toujours avec sa poupée qu’elle appelait « sa fille ». Elle semblait uniquement absorbée par le jeu et ne paraissait pas prêter la moindre attention à ce que se disaient les deux femmes près d’elle. Pourtant, elle se leva tout à coup, se jeta avec son impétuosité accoutumée dans les bras de Muguette étonnée, et d’une voix que l’on sentait prête à sangloter :
    – Je veux rester avec toi, toujours, prononça-t-elle. Je ne veux pas aller avec mes parents. Je ne les connais pas. Ils sont méchants et je les déteste.
    – Loïse ! Loïse ! s’écria Muguette éperdue, veux-tu bien ne pas dire des choses pareilles ! C’est très vilain !… Si tu répètes encore de si vilaines paroles, je serai fâchée. Je ne t’aimerai plus.
    D’ordinaire, c’était là la pire des menaces qu’elle pouvait faire à l’enfant. Cette fois cette menace ne produisit pas son effet accoutumé. Loïse se cramponna, désespérément, au cou de la jeune fille, et éclatant en sanglots :
    – Tu vois bien qu’ils sont méchants, puisque tu ne veux plus m’aimer à cause d’eux.
    Et, trépignant avec colère :
    – Ils sont méchants, puisqu’ils veulent m’enlever à toi !… Ils sont méchants, puisqu’ils veulent que tu restes seule abandonnée, à pleurer toutes les larmes de ton corps… J’ai bien entendu mère Perrine qui le disait tout à

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