Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
Vom Netzwerk:
voir avec la joie que j'ai pu connaître en Jésus-Christ. Je me suis réveillé quatre fois dans la nuit; et chaque fois, il y avait les cercles dans mes mains. quelque chose de très étrange et important est en train de se passer, mon père, et j'en fais partie; mais quoi que ce soit, rien dans mon éducation, mon expérience ou mes anciennes croyances ne m'y a préparé. ª
    Le père Wycazik se demanda un instant si le rêve d'or n'avait pas été envoyé par Satan plutôt que par Dieu. Toujours bien déterminé à ramener le curé dans le giron de l'Eglise, mais pour l'instant à court de stratégies, il décida d'opter pour un armistice. Ét... et maintenant ? Vous n'êtes pas prêt à reprendre vos fonctions, comme je l'avais espéré. que proposez-vous ? Une consultation psychiatrique ?
    - Non, fit Brendan avec un sourire. Elle ne me ferait aucun bien, je crois. Ce que j'aimerais-si vous êtes d'accord, mon père-, c'est retrouver ma chambre au rectorat, attendre, et voir ce qui se passe. Bien entendu, pas question pour moi d'entendre les confessions ou de servir la messe. Mais je pourrais faire la cuisine, vous aider dans le classement des dossiers. ª
    Le père Wycazik fut soulagé. Il avait craint que Brendan ne voul˚t retourner à la vie laÔque. ´ Vous serez bien entendu le bienvenu. Ce n'est pas le travail qui manque, ne vous inquiétez pas pour cela. Mais dites-moi, Brendan... Estimez-vous que vous avez une chance de retrouver la foi ? ª
    Le curé acquiesça. ´ Je ne me sens pas aliéné de Dieu comme au début. Simplement vide de Lui, la situation peut donc évoluer. Pour l'instant, je ne sais pas. ª
    Accompagnant son supérieur jusque sur le perron de la maison, alors que soufflait une bourrasque violente, Brendan ajouta: ´ J'ignore pourquoi et comment, père Stefan, mais j'ai le sentiment que nous sommes sur le point de nous embarquer dans une aventure stupéfiante.
    -La découverte-ou la redécouverte-de la foi est toujours une aventure stupéfiante, Brendan ª, répliqua le père Wycazik. Sur ce, après avoir eu ce dernier mot imparable, comme devrait toujours en avoir un bon combattant de la foi, il s'éloigna.
    Boston, Massachusetts
    Ginger Weiss lut Crépuscule à Babylone tout l'après-midi et, à sept heures du soir, quand le moment fut venu de rejoindre les membres de la famille Hannaby, elle posa le livre avec regret. L'histoire la pas-sionnait, certes mais elle se sentait surtout fascinée par l'auteur dont la photographie ornait la jaquette. Son regard avait quelque chose d'attirant, d'inquiétant aussi, et elle ne pouvait s'empêcher de penser, bien que ce f˚t absurde, qu'elle connaissait cet homme.

    Le dîner en compagnie de tous les membres du clan Hannaby aurait été très agréable si l'esprit de Ginger n'avait pas été obsédé par la photo de Dominick Corvaisis. A dix heures, quand elle put enfin se retirer sans offenser ses hôtes, elle regagna sa chambre.
    Elle termina le roman vers quatre heures moins le quart du matin. La maison était silencieuse. Ginger était allongée sur son lit, le livre posé sur sa poitrine. Elle ne pouvait détacher ses yeux de la photographie. Elle connaissait cet homme, elle en était persuadée maintenant, et surtout, elle était intimement convaincue qu'il avait quelque chose à voir avec les troubles qui l'agi-taient depuis plusieurs semaines.
    Sans faire de bruit, elle descendit le grand escalier et alla dans la cuisine. Elle alluma la lumière et décrocha le téléphone mural pour composer le numéro des renseignements. Il était une heure du matin en Californie, ce n'était pas vraiment le moment idéal pour appeler Dominick Corvaisis. Non, elle ne le contacterait pas, mais elle dormirait mieux en sachant qu'elle pourrait le joindre à son réveil. Elle fut à la fois peinée et surprise d'apprendre que son numéro n'était pas dans l'annuaire.
    Ginger revint dans sa chambre et décida de lui écrire par l'intermédiaire de son éditeur. Elle enverrait la lettre par express et supplierait qu'on lui réponde par retour du courrier.
    Tenter de le contacter était peut-être prématuré et irrationnel. Rien ne prouvait qu'elle l'e˚t rencontré ni qu'il e˚t quelque chose à voir avec les troubles dont elle souffrait. Il allait peut-être la prendre pour une cinglée. Mais cette chance à un contre un million valait la peine d'être courue, car elle pouvait lui apporter le salut. Cela valait la peine de risquer de passer pour une

Weitere Kostenlose Bücher