La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
secondaires du virus et savaient que cela pourrait provoquer des changements en nous ?
-Je n'en sais rien, dit Ginger. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
- Moi, je ne crois pas. D'après ce que vous avez trouvé dans le Sentinel, nous avons compris qu'il ne s'agissait pas exactement d'un accident. Cela dit, je trouve dur à avaler que les militaires nous aient volontairement soumis à une contamination pour essayer un nouveau produit, avec un plan aussi nul. Mais en admettant qu'une telle atrocité soit possible, ils ne nous auraient pas exposés à un virus capable de nous transformer de la manière que suggère Ginger. Songez, mes amis, que des gens doués de pouvoirs psychiques de cette ampleur constitueraient une espèce nouvelle, une génération humaine supérieure. De tels pouvoirs se traduiraient immédiatement en termes économiques, politiques et militaires. Si donc le gouvernement connaissait l'existence d'un virus capable de donner de tels pouvoirs, il n'y exposerait pas un groupe de personnes ordinaires comme nous. Jamais de la vie ! Cette bénédiction serait réservée à l'élite, à
ceux qui sont aux commandes. Je suis d'accord avec Dom: la théorie du nuage rouge est fascinante... mais peu vraisemblable. Mais si elle est juste, ses effets secondaires n'étaient pas connus des autorités. ª
A la lumière de ce qu'Ernie venait de dire, chacun regardait Dom et Brendan avec une expression o˘ l'on trouvait autant d'émerveillement que d'effroi, de respect que de crainte. Le prêtre et l'écrivain étaient aussi affolés que réjouis à l'idée qu'ils disposaient peut-être d'un potentiel surhumain, potentiel qui, s'ils arrivaient à le maîtriser, les mettrait à part des autres hommes.
Ńon, protesta Dom, se levant, puis se rasseyant comme si ses jambes ne pouvaient plus le porter. Non, non. Vous vous trompez, Ginger. Je ne suis pas Super-man, ou un sorcier... ou un monstre. Sinon, je sentirais quelque chose. Je le saurais ! ª
Egalement sous le choc, Brendan approuva: ´J'ai toujours eu l'impression que j'avais servi d'intermé-diaire pour la guérison d'Emmy et de Winton.
L'impression que quelque chose-non pas Dieu, mais quelque chose-travaillait à travers moi. Je ne me suis jamais considéré comme le véritable guérisseur.
Je croyais qu'on en était déjà arrivés à la conclusion que l'histoire de la fuite de gaz était un coup monté, que ce qui nous était arrivé n'avait rien d'un accident, chimique ou autre, mais qu'il s'agissait d'un événement tout à fait différent. ª
Jack, Jorja, Ned et Faye se mirent alors à parler tous en même temps, si fort que la petite Marcie geignit dans son sommeil. Ginger dit alors: Áttendez une minute. «a ne sert à rien de discuter de tout ça. On ne peut pas prouver que le virus existe, de même qu'on ne peut pas prouver le contraire. Pas encore, du moins.
En revanche, on peut prouver l'autre partie de ma théorie.
-C'est-à-dire ? fit Sandy.
-que Dom et Brendan ont des pouvoirs. Cela ne nous dira pas comment ils les ont acquis, certes, mais nous aurons la preuve formelle qu'ils en ont.
- Et comment comptez-vous vous y prendre ? fit Dom, incrédule.
- Nous allons faire une expérience... ª
Dom était absolument certain que cela ne donnerait rien, qu'ils perdaient leur temps, que toute cette théorie était ridicule.
Malgré tout, il craignait, si l'expérience réussissait, que la preuve de ses pouvoirs le relègue à la condition de phénomène de foire, ou du moins l'oblige à mener désormais une vie coupée des relations humaines ordinaires.
L'expérience. Dom espérait de toutes ses forces qu'elle rate.
Brendan Cronin et lui-même étaient assis aux deux extrémités de la longue table. Jorja Monatella avait couché Marcie dans un coin de la salle, à même le sol, et la petite fille ne s'était pas réveillée. Les adultes-sept personnes, y compris Jorja-formaient un demi-cercle à quelques pas de la table, assez loin pour que Brendan et Dom puissent se concentrer sans être dérangés.
Une salière était posée juste devant Dom. L'expérience de Ginger était simple: il devait la faire bouger sans la toucher. ´ Deux ou trois centimètres, cela suffira. Si vous parvenez à imprimer le moindre mouvement à cette salière, nous saurons que vous possédez des pouvoirs. ª
Son visage rond taché de son avait une expression à peine moins sinistre que celui de Dom. Brendan avait beau avoir nié que la main de
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