La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
reconnaissent le visiteur, les piques s'abaissent et le portail s'ouvre. J'imagine qu'il y a aussi une mitrailleuse au cas o˘ les gardes se rendraient compte au dernier moment qu'ils ont été floués. ª
De chaque côté du portail, une barrière métallique de plus de deux mètres cinquante de haut terminée par des rouleaux de barbelé disparaissait dans les arbres.
Dom aperçut un panneau rectangulaire blanc portant une inscription à la peinture rouge: DANGER ! CLOOTURE
…LECTRIqUE.
´ Les piques de la route ne sont pas là depuis longtemps, dit Ernie. quant au portail qui était là il y a quelques années, c'était de la rigolade à côté de celui-ci. La clôture a toujours existé, mais elle n'était pas électrifiée.
-Si je comprends bien, il n'est pas question de jeter un coup d'oeil à l'intérieur. ª
Dom n'avait jamais vraiment imaginé se promener dans les salles souterraines de l'entrepôt de Thunder Hill, mais il ne lui avait pas paru impossible de fureter dans le coin et de glaner quelques renseignements intéressants. Tout espoir s'envolait à présent.
Dom se demanda si ses nouveaux pouvoirs télékinésiques pourraient leur servir à franchir les fortifications du dépôt, mais il rejeta cette pensée aussi rapidement qu'elle lui était venue. Tant qu'il ne pourrait contrôler ce don, il ne lui serait guère utile; il le redoutait. Il le sentait assez puissant pour entraîner des destructions massives et la mort de beaucoup s'il en perdait le contrôle, et il n'était pas question de prendre de risques-ou alors dans des conditions de contrôle extrêmement rigoureuses.
Ón va essayer de faire le tour du périmètre ª, dit Ernie. Il appuya doucement sur la pédale d'accéléra-teur. Après un regard au rétroviseur, il ajouta: Á propos, on a été suivis. ª
…tonné, Dom se retourna et regarda par la vitre arrière de la Cherokee. Moins de cent mètres derrière roulait un petit camion tout-terrain perché sur des pneus gigantesques. Des phares longue portée étaient montés sur le toit de la cabine et la lame d'un chasse-neige, relevée pour l'instant, précédait le véhicule.
Bien que Dom f˚t certain que tous les gens vivant dans ce coin perdu possédaient ce genre d'engin, ce camion avait l'allure d'un véhicule de l'armée. Le pare-brise était fumé, ce qui interdisait de distinguer le visage du conducteur.
Il dit: ´ Vous êtes s˚r qu'il nous suit ? Il est là depuis combien de temps ?
-Je l'ai remarqué à moins d'un kilomètre du motel, dit Ernie. quand nous ralentissons, il ralentit.
quand nous accélérons, il accélère.
- Vous croyez que ça va mal tourner ?
- Si c'est ce qu'ils cherchent, oui... ª
La route se fit subitement plus abrupte. Ernie écrasa l'accélérateur.
Derrière eux, le camion prit également de la vitesse.
Mme Halbourg, la mère d'Emmy, répondit aux coups frappés à la porte et laissa s'échapper une bouf-fee tiede dans l'air glacial de Chicago.
Le père Wycazik dit: ´Je suis désolé de venir à
l'improviste, mais il est arrivé une chose extraordinaire et je voudrais savoir si Emmy... ª
Il s'arrêta au beau milieu de sa phrase quand il se rendit compte que Mme Halbourg était totalement désemparée. Elle écarquillait les yeux de surprise-de peur aussi.
Avant même qu'il ait pu lui demander ce qui n'allait pas, elle dit: Ć'est vous, mon père ? Je me souviens de vous, à l'hôpital. Comment êtes-vous au courant ?
Nous n'avons encore appelé personne.
- que se passe-t-il ? ª
Au lieu de lui répondre, elle le prit par le bras et l'entraîna dans la maison, dans l'escalier. ´Par ici, vite. ª
Arrivé directement de l'appartement des Mendoza, il s'attendait à quelque chose d'étrange chez les Halbourg, mais pas à un spectacle semblable. M. Halbourg se tenait sur le palier du premier en compagnie d'une de ses filles. Ils avaient les yeux tournés vers l'intérieur d'une chambre et ce qu'ils voyaient semblait à la fois les attirer et les repousser. Dans la pièce on entendit un bruit sourd suivi de grattements, puis un autre coup sourd et enfin un éclat de rire enfantin.
Livide, les traits tendus, M. Halbourg fit face au prêtre. ´ Mon père, vous voici, gr‚ce au ciel. Nous ne savions pas quoi faire, nous ne voulions pas passer pour des dingues en appelant n'importe qui. Et puis, tout aurait peut-être été fini en attendant. Mais main-
tenant que vous êtes là, je me sens soulagé. ª
Wycazik s'approcha de la
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