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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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mise sur le compte de ton tempérament d'artiste.
    - Un terrier idéal, c'est ça ?
    - Exactement. Et pourquoi as-tu quitté ton poste à Mountainview ?
    -Je te l'ai déjà dit. A la dernière minute, je n'ai pu supporter l'idée de mener la même vie qu'auparavant. J'en ai eu assez d'être un lapin apeuré, comme tu dirais.
    - Tu as voulu laisser tomber une vie qui ne te satis-faisait plus, d'accord, mais pourquoi l'as-tu fait aussi subitement ?
    -Je n'en sais rien...
    - Ah ! s'exclama Parker. Je savais bien que j'étais sur la bonne piste ! Les changements que tu as connus alors sont liés à tes problèmes d'aujourd 'hui. Bon, continue. Tu as dit au doyen de Mountainview que tu ne voulais plus de ton poste.
    - Il n'a pas beaucoup apprécié.

    - Tu as pris un petit appartement en ville et tu as décidé de vivre de tes économies pendant que tu écrirais un roman, c'est bien cela ?
    -Je n'avais pas beaucoup d'argent de côté, mais j'ai toujours été frugal.
    -Tempérament impulsif. Go˚t du risque. Cela ne te ressemble pas, dit Parker. Pourquoi as-tu agi ainsi ?
    qu'est-ce qui t'a fait changer ?
    - C'est une évolution très lente... mais il fallait que je change. ª
    Le peintre s'enfonça dans sa chaise. Ínsuffisant, mon vieux, comme explication. Il y a autre chose.
    …coute. Tu admets toi-même que tu étais heureux comme cochon dans sa bauge lorsque tu as quitté Portland avec ta remorque. Tu avais un boulot, un salaire acceptable, un poste de titulaire, tout cela dans un coin o˘ l'on n'exigerait jamais rien de bien extraordinaire de toi. Il te suffisait de t'installer à Mountainview et de disparaître. Mais le temps que tu débarques là-bas, tu n'y tenais plus: tu balançais tout pour t'installer dans une mansarde, au risque de mourir de faim et tout cela pour l'art. que s'est-il donc passé, diable pendant ce long voyage de Portland à l'Utah ? Tu as d˚ te faire secouer, et rudement, par quelque chose, non ? quelque chose d'assez violent pour te tirer de ta torpeur habituelle !
    -Je t'assure que ç'a été un voyage sans histoires.
    - Pas dans ta tête, en tout cas.
    -J'étais très détendu, je regardais le paysage...
    -Amigo! cria Parker à l'adresse du serveur. Une margarita. Et une cerveza pour mon ami.
    - Non, fit Dom, je n'ai...
    -Je sais, tu n'as pas fini ta bière, mais tu vas la terminer et tu vas en boire encore une autre, et quand tu seras complètement détendu, on atteindra peut-être le fond du problème. quand on fait deux crises de personnalité en moins d'un an et demi, les deux crises ne peuvent être que liées. ª
    Dom réfléchit un instant. ´ Des crises de personna-

    lité ? Après tout, tu as peut-être raison... ª
    Ils quittèrent le Las Brisas en fin d'après-midi sans avoir fourni le moindre élément de réponse. Le soir Dom alla se coucher terrifié, se demandant o˘ il se réveillerait le lendemain matin.
    Et au matin, il fut littéralement propulsé hors du sommeil. Il poussa un hurlement strident et se trouva plongé dans une obscurité étouffante. quelque chose l'avait touché, quelque chose de froid, de moite d'étrange, quelque chose de vivant. Il frappa à l'aveuglette des pieds et des mains, parvint à se libérer et s'enfuit à quatre pattes, totalement paniqué, avant de heurter un mur. La pièce obscure résonnait de milliers de coups et de cris, insupportable cacophonie dont il ne pouvait identifier la source. Il rampa jusqu'à l'angle de deux murs, se plaqua à la paroi, tourné vers le noir certain que la créature froide et moite allait se précipiter sur lui.
    qu'y avait-il dans la pièce avec lui ?
    Le vacarme augmenta, et ce furent des cris redoublés, des coups frappés aux murs, un terrible craquement suivi d'un bruit de bois qui éclate, puis des coups à nouveau.
    Toujours abruti de sommeil, mais les sens électrisés par l'hystérie et l'afflux d'adrénaline, Dom eut la conviction que la chose qu'il essayait de fuir avait fini par le trouver. Il avait essayé de la tromper en dormant dans le placard ou derrière la chaudière, mais cette nuit, elle ne s'en laisserait pas conter: elle était bien décidée à l'avoir. Il ne pourrait plus se cacher. La fin était proche.
    Dans les ténèbres, quelqu'un, quelque chose, cria son nom-´ Dom ! ª-et il comprit qu'on l'appelait depuis une ou deux minutes. ´ Dominick,
    réponds-moi ! ª
    Un autre formidable craquement, et il se réveilla. Le jour pénétrait désormais dans la pièce et il comprit que la

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