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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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attendue à ce
que ses parents la gardent à la maison. Elle était certaine qu'ils la
mettraient dehors en apprenant ce qu'elle avait fait. Son père se promettait
d'aller persuader André de l'épouser, mais elle n'en voulait plus. Elle
préférait donner son bébé en adoption et l'oublier.
    Au même moment,
dans la pièce voisine, Laurette, toute colère envolée, désemparée, se mettait à
pleurer à chaudes larmes, incapable de maîtriser sa peine plus longtemps.
     
    — Arrête de
brailler comme un veau pour rien, lui intima son mari toujours en proie à une
rage froide. Le mal est fait. Ça sert à rien de pleurer jusqu'à demain, maudit
taboire!
     
    Le visage fermé,
il s'alluma une cigarette et retourna s'asseoir sur le balcon.
     
    Chapitre 15
    La riposte Durant
un long moment, Gérard n'entendit plus que les pleurs de sa femme, demeurée
dans la cuisine. Ils faisaient une sorte de contrepoint à ceux de sa fille, étendue
sur son lit. Assis près de la fenêtre de la chambre de cette dernière, le père
de famille éprouvait à son endroit un mélange de rancune et de pitié.
     
    Il y eut un
raclement de chaise sur le balcon et, un instant plus tard, Laurette entendit
claquer la porte de la clôture. Elle leva la tête juste au moment où la
Chevrolet démarrait dans la grande cour.
     
    — Où est-ce qu'il
s'en va, lui? demanda-t-elle à voix haute en reniflant.
     
    Elle aurait dû
deviner que Gérard n'attendrait pas durant des lunes pour aller parler au
séducteur. Il avait décidé d'aller tout de suite le rencontrer pour mettre les
choses au clair. Elle le connaissait assez pour savoir que son mari avait
décidé de passer à l'action pendant qu'il bouillait de rage, sinon il n'aurait
pas le courage d'aller affronter André Cyr.
     
    Quelques minutes
avant huit heures, Gérard Morin immobilisa sa voiture à quelques pas du 2535,
Logan et en descendit. En ce chaud vendredi soir du mois d'août, presque tous
les balcons étaient occupés par des gens à la recherche d'un peu de fraîcheur.
Conscient d'être l'objet
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    de la curiosité
générale, le père de famille se rendit jusqu'à la porte et sonna. Il dut
attendre une ou deux minutes avant qu'un homme vienne lui répondre, debout sur
le palier de l'escalier intérieur.
     
    — Oui? lui
demanda l'homme à la chemise déboutonnée.
     
    — Je voudrais
parler à André Cyr, dit Gérard.
     
    — Il vient de
partir.
     
    — Savez-vous
quand il doit revenir? — Il me l'a pas dit.
     
    — Bon. OK. Je
repasserai, reprit Gérard, déçu de ne pouvoir régler l'affaire tout de suite.
     
    En retournant
vers la Chevrolet, il se demanda s'il n'aurait pas été préférable de parler un
peu avec celui qui lui avait répondu. C'était sûrement le frère. Il avait peut-
    être plus de bon
sens. Il pourrait même l'aider à convaincre André Cyr de marier celle qu'il
avait séduite.
     
    Il allait
retourner sur ses pas pour parler à Ronald Cyr quand il remarqua l'Oldsmobile
rouge décapotable stationné un peu plus loin. Il n'y avait pas à se tromper:
c'était l'automobile de l'ami de sa fille.
     
    — L'enfant de
chienne! s'exclama-t-il à mi-voix. Il était là et son frère le couvre. Une
maudite belle famille!
     
    Le père de
famille jeta un coup d'oeil au balcon du second étage de la maison qu'il venait
de quitter. Il aperçut le frère d'André Cyr qui venait de retrouver sa femme
qui l'attendait. Il reprit le volant de la Chevrolet et rentra chez lui. Son
expédition avait duré moins de vingt minutes.
     
    Une surprise
l'attendait toutefois à son retour à la maison. En poussant la
porte-moustiquaire, il découvrit son fils Richard assis près de sa mère, dans
la cuisine.
     
    Il lui caressait
un bras, cherchant, de toute évidence, à la consoler. Tous les deux parlaient à
voix basse.
     
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    Gérard eut une
grimace de contrariété à la pensée que sa femme n'avait pu cacher leur honte.
     
    — T'aurais pas pu
te taire? lui reprocha-t-il, amer, en s'assoyant dans sa chaise berçante. On
n'est pas pour crier ça sur les toits.
     
    — Je suis pas un
étranger, p'pa, protesta Richard. Je suis son frère. Ça me regarde autant que
vous autres. Je pense même que ça regarde toute la famille.
     
    — Je veux ben le
croire, répliqua son père d'une voix soudainement lasse, mais c'est tout de
même ta mère et moi qui allons être poignes pour régler ce problème-là. La
honte, c'est sur nous autres qu'elle tombe.
     
    — Sur

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