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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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répliqua-t-il avec un certain agacement. Moi, je fais juste la
commission.
     
    Sur ce, le jeune
homme se leva, endossa son veston suspendu au dossier de sa chaise et sortit. Après
son repas, Carole lava sa vaisselle avant d'aller se réfugier dans la pièce
voisine. Elle occupa l'heure suivante à examiner les pages des petites annonces
tirées d'un journal abandonné au bureau. Elle avait pris soin de les plier et
de les ranger dans son sac à main avant de quitter l'endroit.
     
    Une seule annonce
lui convint à peu près. Il s'agissait d'une chambre rue Beaudry, à la hauteur
du boulevard Dorchester. Le propriétaire demandait un prix raisonnable, mais il
fallait vraiment aller voir. A son avis, il devait s'agir d'une très vieille
maison et la chambre pouvait fort bien être dans un état lamentable et infestée
de vermine.
     
    Vers sept heures
trente, elle en eut brusquement assez d'être enfermée dans sa chambre alors
qu'il faisait si beau à l'extérieur. Elle décida de sortir.
     
    — Tu sors? lui
demanda sa mère, assise devant le téléviseur. Il commence déjà à faire noir.
     
    — Oui. Je serai
pas longtemps partie.
     
    Elle quitta la
maison et prit la direction de la rue Archambault. Dès ses premiers pas, elle
avait décidé d'aller
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    voir Marthe
Paradis pour savoir ce qu'elle lui voulait. Après tout, la jeune femme lui
avait manifesté beaucoup de sympathie lors de leur précédente rencontre. Elle
avait même été la seule à ne pas chercher à la juger et à faire montre de
compréhension.
     
    Elle longea la
rue Archambault et rejoignit la rue Dufresne en empruntant la rue Grant.
Arrivée coin Sainte-
    Catherine, elle
hésita un moment avant de tirer la porte de la succursale de la Banque
d'Épargne où travaillait son frère. A son entrée dans les lieux, une quinzaine
de clients formaient des queues devant les trois caisses. Elle aperçut
Jean-Louis debout derrière la troisième en train de servir une petite dame.
Elle chercha Marthe Paradis des yeux et la découvrit, retranchée derrière un
long comptoir en noyer, en train d'expliquer quelque chose à un client
apparemment mécontent et nerveux. Elle demeura en retrait jusqu'au départ de
l'homme, ce qui sembla intriguer le vieux garde de sécurité posté près de la porte
d'entrée.
     
    Quand la
monitrice parvint à se libérer du client, Carole s'avança vers elle en
affichant un sourire incertain.
     
    — Bonsoir, la
salua Marthe en lui adressant un sourire chaleureux.
     
    — Bonsoir.
Jean-Louis m'a dit que t'aimerais me parler.
     
    — Oui. On ferme
dans cinq minutes. Peux-tu m'attendre? On va aller boire un café.
     
    — OK. Je
t'attends à la porte, dit Carole, sans grand enthousiasme.
     
    Elle sortit de la
banque et fit les cent pas en attendant l'arrivée de l'amie de son frère. Elle
se promit de mettre fin rapidement à l'entretien si Marthe voulait revenir sur
leur dernière discussion et jouer à la moralisatrice. Elle avait bien assez de
supporter la mauvaise humeur des siens sans, en plus, endurer les leçons d'une
pure étrangère.
     
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    — Je t'ai pas
trop fait attendre? lui demanda Marthe Paradis en apparaissant soudain à ses
côtés en compagnie de Jean-Louis.
     
    — Non.
     
    — Si ça te tente,
on va aller boire quelque chose au restaurant, reprit la monitrice.
     
    — Bon. Moi, je
vous laisse, intervint Jean-Louis, prêt à tourner les talons.
     
    — Viens donc avec
nous autres, l'invita Marthe. T'es le bienvenu. Aie pas peur, on t'ennuiera pas
longtemps avec nos histoires de filles, ajouta-t-elle sur un ton plaisant.
     
    C'est moi qui
paye. On va fêter quelque chose.
     
    — C'est correct,
accepta le frère de Carole, sans plus se faire prier.
     
    — Qu'est-ce que
vous fêtez? demanda Carole, surprise.
     
    — Ton frère t'en
a pas parlé? s'étonna Marthe Paradis en se mettant en marche entre le frère et
la soeur. Au mois d'octobre, il va faire son training comme moniteur. Le
directeur du personnel l'a appelé cet avant-midi pour lui apprendre la
nouvelle. Ça me surprendrait pas qu'il devienne moniteur à notre succursale.
     
    — Est-ce que ça
veut dire que tu perdrais tu job? lui demanda Carole sans montrer grand
intérêt.
     
    — Non. De toute
façon, je suis ici seulement en remplacement de Paul Labrie qui est toujours en
congé de maladie. J'ai entendu dire qu'il pourrait être nommé comptable à une
nouvelle succursale qui va ouvrir à Montréal Nord à la fin de

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